Une coalition navale dirigée par les Etats-Unis a officiellement débuté ses opérations à Bahreïn jeudi 7 novembre, visant à protéger la navigation dans les eaux agitées du Golfe, après une série d'attaques que Washington et ses alliés ont imputé à l'Iran.
Cette coalition, destinée à écarter la menace perçue pour l'approvisionnement mondial en pétrole, est en cours d'élaboration depuis juin.
Bahreïn, qui accueille la 5e Flotte américaine, a rejoint l'International Maritime Security Construct (IMSC) en août. L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont fait de même en septembre.
L'Australie et la Grande-Bretagne sont les principaux pays occidentaux à avoir accepté d'envoyer des navires de guerre pour escorter le transport maritime dans le Golfe. Le plus récent membre, l'Albanie, a intégré la coalition vendredi.
Les navires seront escortés à travers le détroit d'Ormuz, goulet stratégique à l'entrée du Golfe et artère principale pour le transport du pétrole du Moyen-Orient.
Les grands navires comme les frégates et les destroyers assureront la surveillance des points d'étranglement critiques, tandis que les petits navires patrouilleront entre eux.
La surveillance aérienne contrôlera le flux du trafic dans les zones les plus à risque.
Le vice-amiral Jim Malloy, commandant des forces navales américaines au Moyen-Orient, a déclaré que l'opération Sentinel est une mesure défensive visant à protéger les eaux du Golfe.
« Bien que la conception opérationnelle de Sentinel soit basée sur la menace, elle ne menace pas », a-t-il déclaré lors d'une cérémonie au centre de commandement de l'IMSC.
« Nous employons des navires de guerre capables de patrouiller, mais il n'y a pas d'action offensive dans cette organisation, à part un engagement à se défendre mutuellement en cas d'attaque. »
« Notre engagement envers la région n'est pas de courte durée, il est durable, et nous ferons partie de Sentinel aussi longtemps qu'il le faudra, aussi longtemps que la menace demeurera. »
« Actes de sabotage »
Le 12 mai, les Émirats arabes unis ont annoncé que quatre pétroliers commerciaux, deux saoudiens, un émirati et un norvégien, avaient fait l'objet « d'actes de sabotage » au large de leurs côtes.
Washington et Riyad ont accusé Téhéran, qui a nié toute implication.
Un mois plus tard, le Kokuka Courageous a été touché, et à peu près à la même époque, un autre pétrolier de la région, le Front Altair, battant pavillon norvégien, a été endommagé par trois explosions, selon les autorités maritimes norvégiennes.
Tous traversaient le détroit d'Ormuz en direction de l'océan Indien.
Puis, le 14 septembre, des drones ont attaqué deux installations pétrolières saoudiennes terrestres majeures, causant des dégâts catastrophiques et réduisant temporairement de moitié la production pétrolière du royaume.
Ces attaques ont été revendiquées par les Houthis (Ansarallah) du Yémen soutenus par l'Iran, mais Washington et Riyad ont accusé l'Iran, affirmant que les frappes avaient été menées avec des missiles et drones sophistiqués.