Les points de passage illégaux entre le Liban et la Syrie sont un problème depuis des dizaines d'années, mais la menace qu'ils représentent pour la sécurité et l'économie du Liban s'est aggravée ces dernières années, ont prévenu des responsables libanais.
Cela est dû au fait que la guerre en Syrie a favorisé la propagation de groupes extrémistes dans la région, ont-ils expliqué, et parce que la situation économique au Liban est de plus en plus périlleuse en raison de l'endettement croissant et de la baisse des indicateurs économiques.
Ces dernières semaines, plusieurs responsables libanais se sont déclarés préoccupés par le nombre de points de passage illégaux, qui se multiplient dans les zones de terrain accidenté et où la frontière entre les deux pays n'est pas délimitée.
En juillet, le ministre des Finances Ali Hassan Khalil a dénoncé les « plus de 124 points de passage de contrebande », affirmant que la contrebande est la menace la plus grave pour l'économie libanaise.
La contrebande est également « un contributeur majeur au déficit des finances publiques et à la baisse des recettes », a-t-il déclaré.
Il a averti que si le problème persiste, il mènera à l'effondrement financier du Liban et détruira sa capacité à progresser, à lancer des projets de développement et à réaliser des investissements.
Pour résoudre ce problème, a-t-il poursuivi, il faut créer un groupe de travail composé de représentants de tous les organismes de sécurité et des douanes concernés dans un organisme d'opérations unifié, grâce auquel les lacunes pourront être identifiées et corrigées.
Résoudre le problème des passages illégaux
Fin juillet, la ministre de l'Intérieur et des Municipalités, Raya al-Hassan, et le ministre de la Défense nationale, Elias Bou Saab, ont indiqué devant la commission parlementaire de la justice et de l'administration comment gérer les points de passage illégaux.
Bou Saab a déclaré que les points de passage illégaux se trouvent sur les 100 km de la frontière au nord et les 210 km de la frontière orientale avec la Syrie.
Jusqu'à présent cette année, a-t-il ajouté, l'armée libanaise a arrêté 449 passeurs : 290 Libanais, 145 Syriens et 14 d'autres nationalités.
Il a noté la difficulté de contrôler une section de 30 km de cette frontière, où certains villages et villes sont traversés par celle-ci.
« Sans une véritable démarcation des frontières, nous ne pouvons pas dire que nous [contrôlons] 100 % des frontières », a-t-il fait savoir.
La contrebande organisée et non organisée a été signalée, a indiqué Bou Saab, la première « se faisant à travers 10 à 15 points de passage, dont certains ne sont pas actifs toute l'année ».
Les autres sont des passages pour piétons utilisés dans le passé pour faire passer clandestinement des personnes et des armes du Liban vers la Syrie, a-t-il rapporté, avertissant que « les terroristes pourraient aujourd'hui essayer de les utiliser à nouveau ».
L'armée libanaise a mis en place 200 postes-frontière, dont 74 contiennent des tours sophistiquées fournies par les alliés du pays.
Le député libanais Wehbe Qatisha, du parti politique des Forces libanaises, a déclaré à Al-Mashareq que ces points de passage représentent une menace pour la sécurité et l'économie, bien qu'ils soient relativement peu nombreux à cause de la rudesse du terrain.
L'armée a fermé nombre de ces points de passage, a-t-il indiqué, notant que leur nombre a souvent été exagéré.
Prévention de la contrebande et de l'infiltration
« Ces points de passage sont utilisés pour la contrebande, et ceux qui se livrent à des trafics de marchandises font également passer illégalement des personnes », a déclaré Riyad Abou Khazam, officier militaire militaire libanais à la retraite et expert en sécurité.
« La menace économique qu'ils représentent réside dans le fait qu'ils privent l'État libanais d'une grande partie de ses revenus, et la menace sécuritaire dans l'infiltration de terroristes au Liban », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.
Abou Khazam a ajouté que selon lui, l'armée est capable de contrôler ces points de passage illégaux en coopération avec d'autres agences de sécurité, en particulier compte tenu de la disponibilité des technologies de surveillance.
Les opérations de contrebande se sont accélérées après le déclenchement de la guerre en Syrie, notamment la contrebande de pétrole et de certains produits qui font défaut à la Syrie et dont les prix ont bondi en raison de la demande croissante.
Des produits agricoles et non agricoles sont également acheminés clandestinement de Syrie vers les marchés libanais, qui en sont inondés, les contrebandiers profitant du faible taux de change de la livre syrienne contre les devises fortes.
Je m'appelle Abdoullah al-Baydhani
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