Ces attaques présumées auraient provoqué des incendies à bord de deux pétroliers dans les eaux du golfe d'Oman, jeudi 13 juin, provoquant une flambée des cours du pétrole dans le monde, alors que l'Iran a porté assistance aux membres des équipages.
Cet incident mystérieux, le second visant le trafic maritime sur cette route stratégique en quelques semaines seulement, intervient dans un contexte de renforcement des tensions entre Téhéran et Washington, qui avait accusé l'Iran lors de précédentes attaques de pétroliers en mai.
La Norwegian Maritime Authority a indiqué que trois explosions avaient été entendues jeudi à bord du pétrolier Front Altair battant pavillon norvégien après qu'il eut été « attaqué » en même temps que le navire singapourien Kokuka Courageous.
L'Iran a indiqué que sa marine avait porté secours à 44 membres d'équipage après que ces deux navires, qui transportaient des produits hautement inflammables, eurent pris feu.
Des images télévisées montrèrent des volutes de fumée épaisse et des flammes s'échappant de l'un des navires alors qu'il prenait la direction de la haute mer.
La Ve Flotte américaine a précisé que ses bâtiments avaient reçu des appels de détresse des deux navires après un « signalement d'attaque ».
« Incident contre la sécurité »
Les médias d'État iraniens ont indiqué que le premier incident était survenu à bord du Front Altair à 8h50, à 25 miles nautiques au large de Bandar-e-Jask, dans le sud de l'Iran.
Ce pétrolier battant pavillon des Îles Marshall transportait un chargement d'éthanol du Qatar à Taïwan, a précisé l'agence de presse officielle IRNA.
« Lorsque le navire prit feu, 23 membres d'équipage sautèrent par-dessus bord et furent repêchés par un bateau qui croisait dans les parages ; ils furent ensuite remis à l'unité iranienne de secours en mer », a-t-elle poursuivi.
« Une heure après le premier accident, le second navire prit feu à 9h50, à 28 miles nautiques au large du port », a-t-elle ajouté.
« Je suis en mesure de confirmer que le navire n'a PAS coulé », a écrit Robert Hvide Macleo, directeur général de l'armateur du navire Frontline, dans un message envoyé à l'AFP. Aucun blessé n'est à signaler.
Le Kokuka Courageous battant pavillon du Panama se dirigeait vers Singapour en provenance d'Arabie saoudite, avec un chargement de méthanol, et 21 membres de son équipage sautèrent à la mer et furent repêchés, a ajouté l'agence IRNA.
La compagnie maritime singapourienne BSM Ship Management a indiqué qu'elle avait « déclenché une vaste réponse d'urgence » à la suite de cet incident.
Elle a indiqué que le navire se trouvait à environ 70 miles nautiques des Émirats arabes unis et à seulement 14 miles des côtes iraniennes.
Cet incident est survenu alors que le Premier ministre japonais Shinzo Abe effectuait une visite sans précédent en Iran, cherchant à atténuer les tensions entre Washington, allié de Tokyo, et la République islamique.
Les cours mondiaux du pétrole ont immédiatement réagi à la hausse, prenant près de 4 % après la nouvelle de ces attaques. Le Brent de référence s'échangeait à 61,74 USD, en hausse de près de 3 %.
Les tensions au plus haut
« Les tensions au Moyen-Orient sont fortes, et ces attaques contre deux tankers n'ont fait qu'exacerber la situation, même s'il semble que les navires n'aient subi aucun dommage », a déclaré John Hall, président de la société britannique de consultants Alfa Energy.
L'Union européenne a appelé à faire preuve d'une « extrême retenue » afin d'éviter toute escalade dans la région.
« Le monde ne peut se permettre une confrontation majeure dans le Golfe », a déclaré jeudi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres après ces attaques présumées.
Le 12 mai, quatre pétroliers, deux saoudiens, un norvégien et un émirien, avaient été endommagés dans ce qui reste à ce jour des attaques inexpliquées dans le golfe d'Oman, au large des côtes des Émirats arabes unis.
John Bolton, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, a affirmé que des mines marines iraniennes étaient « très certainement » la cause de ces attaques.
La semaine dernière, les Émirats arabes unis ont déclaré que les premiers résultats d'une enquête conduite par cinq pays et remise aux Nations unies indiquaient la probabilité d'une responsabilité étatique de ces attentats, mais ont ajouté qu'il n'y avait à ce stade aucune preuve que l'Iran était impliqué.
Ces premiers résultats montrent qu'il est « hautement probable » que quatre mines Limpet, fixées magnétiquement à la coque d'un bateau, avaient été utilisées dans ces attaques, placées par des plongeurs bien entraînés qui avaient été déployés à partir de vedettes rapides.
Le roi Salman d'Arabie saoudite avait mis en garde en début de mois lors d'une réunion de l'Organisation de la coopération islamique que des attaques « terroristes » dans la région du Golfe pourraient faire peser un danger sur les approvisionnements mondiaux en pétrole.
Le premier exportateur mondial de pétrole avait ravivé les tensions avec l'Iran après ces sabotages, suivis d'une attaque contre un important oléoduc saoudien revendiquée par les Houthis (Ansarallah) du Yémen.
C'est la 5e flotte qui a mené les attaques qui ont ciblé les pétroliers pour qu'ils puissent vendre les armes à l'Arabie saoudite avant les élections de Trump.
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