Sécurité

Le Koweït renforce la diversité dans ses forces armées

Hussein Ibrahim au Koweït

Des soldats koweïtiens participent à un exercice à balles réelles sur le terrain militaire d'Udaira, à 140 km au nord de Koweït City le 17 janvier 2017. [Yasser Al-Zayyat/AFP]

Des soldats koweïtiens participent à un exercice à balles réelles sur le terrain militaire d'Udaira, à 140 km au nord de Koweït City le 17 janvier 2017. [Yasser Al-Zayyat/AFP]

La décision du Koweït d'autoriser les apatrides appelés « bidounes » à servir dans les forces armées améliorera sa sécurité et celle des États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), ont affirmé des experts régionaux.

Cette mesure, approuvée à une écrasante majorité par le parlement koweïtien le 18 mars 2018, est en vigueur depuis un peu plus d'un an.

Elle devrait favoriser l'unité nationale et améliorer le statut social de plus de 100 000 bidounes au Koweït, qui ne possèdent pas la citoyenneté koweïtienne.

Cette décision a également pour but d'augmenter le nombre de troupes koweïtiennes participant à la force du Bouclier Jazeera, qui est la branche armée du CCG, selon une source du ministère koweïtien de la Défense ayant préféré conserver l'anonymat.

Cela améliorera les capacités de combat de la force régionale à un moment critique pour la région, a expliqué cette source à Al-Mashareq.

« L'enrôlement n'est pas entièrement ouvert, le père des recrues doit avoir servi dans l'armée, en être à la retraite ou encore en service », a-t-elle précisé, notant que jusqu'en 2004, les bidounes avaient le droit de servir dans l'armée.

De plus, a-t-elle ajouté, le recensement officiel doit indiquer que la famille des recrues vit au Koweït depuis avant 1965.

Cette décision « facilitera leur intégration dans la société et améliorera la paix sociale chez les Koweïtiens », a déclaré cette source.

Enrôlement en cours

Le parlement koweïtien a autorisé l'enrôlement de bidounes dans l'armée afin de « tirer partie de leur nombre pour servir les intérêts du pays et protéger ses capacités et ses ressources », a indiqué le député koweïtien Askar al-Enezi.

« Le ministère de la Défense nous a beaucoup aidés à cet égard, et il a déjà répondu à nos propositions en acceptant des groupes [de recrues bidounes] dans l'armée », a-t-il rapporté.

À ce jour, environ 1300 bidounes ont été incorporés dans l'armée, a-t-il déclaré.

Le nombre de candidats bidounes a atteint 27 000, parmi lesquels seuls 7000 remplissent les conditions de recrutement, selon le journal koweïtien Al-Siyasa.

Le ministre de la Défense Cheikh Nasser Al-Sabah, le ministre de l'Intérieur Cheikh Khalid al-Jarrah et le président de l'Agence centrale pour les résidents illégaux se sont réunis pour parler des difficultés de mise en œuvre de cette décision, a fait savoir al-Enezi.

« Nous confirmons que les jours qui viennent apporteront une avancée et de bonnes nouvelles pour les personnes dénuées de nationalités (bidounes), le ministère de l'Intérieur se préparant à naturaliser près de 4000 personnes qui satisfont aux exigences », a-t-il déclaré.

Renforcement de l'unité nationale

Autoriser les bidounes à intégrer l'armée koweïtienne « renforcerait davantage l'intégration et la cohésion nationales du pays, garantirait la diversité et l'inclusion et ferait disparaître les différences sociales », a affirmé Jaber al-Enezi, lui-même apatride.

Cette mesure « aidera le Koweït à être une puissance régionale activement impliquée dans l'amélioration de la stabilité au Moyen-Orient », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Le Koweït a fait un « pas remarquable » avec la réintégration des bidounes dans le service militaire, après avoir introduit un amendement à l'article 29 de la loi sur l'armée koweïtienne, a-t-il poursuivi.

Cette loi permet également l'enrôlement d'autres groupes, comme les fils des Koweïtiennes mariées à des étrangers, a-t-il précisé.

Cette législation ouvre la porte à « plus de droits pour les bidounes, en particulier dans les domaines de l'éducation et de la santé, car 87 % d'entre eux ne dépassent pas l'école primaire », a-t-il déclaré.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500