L'inquiétude grandit à nouveau au Liban au sujet de l'arrivée de combattants extrémistes au Liban depuis la Syrie par des passages frontaliers illégaux.
L'armée libanaise a arrêté le mois dernier un dirigeant de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) à Hermel, près de la frontière avec la Syrie.
Ce ressortissant syrien, Mouhammed Khaled al-Hajj, s'était rendu au Liban depuis la province syrienne de Deir Ezzor, ont fait savoir des sources proches de la sécurité.
Selon des informations obtenues lors de son interrogatoire, l'armée libanaise a déclaré avoir été en mesure d'arrêter un émir syrien de l'EIIS (le responsable de la « charia officielle » Ahmed Mansour al-Khalaf), et quatre autres Syriens.
Ces cinq hommes ont été accusés d'être entrés illégalement au Liban.
Maintenant que l'EIIS a été battu dans la dernière poche de territoire qu'il détenait encore dans le village syrien d'al-Baghouz, l'inquiétude grandit au Liban à cause de potentielles infiltrations de combattants fuyant cette zone.
Craintes d'infiltration de l'EIIS
Avec l'élimination du dernier bastion du groupe, il n'est pas surprenant que les Libanais qui avaient intégré l'EIIS en Syrie cherchent à rentrer, a indiqué le général de brigade à la retraite et spécialiste de la sécurité Naji Malaeb.
Au Liban, on craint en effet que ces individus s'infiltrent dans les camps en se faisant passer pour des réfugiés, a-t-il rapporté à Al-Mashareq.
« L'armée et les agences de sécurité se coordonnent et communiquent avec les organismes internationaux qui supervisent les camps pour limiter cette menace », a-t-il fait savoir.
Malaeb a mis en évidence « les succès répétés obtenus par les agences de sécurité et l'armée dans la découverte de cellules dormantes terroristes, grâce à l'équipement sophistiqué qu'elles ont reçu ces dernières années ».
« La menace de l'infiltration de combattants terroristes au Liban a été réduite grâce aux bons résultats obtenus par les agences de sécurité », a-t-il fait savoir.
Cela est « renforcé par l'existence d'un discours religieux modéré dans le pays, qui empêche les terroristes d'y trouver un refuge », a-t-il ajouté.
La sécurité du Liban est « sous contrôle »
La « frontière poreuse entre le Liban et la Syrie » est la cause de l'infiltration de certains extrémistes, a déclaré à Al-Mashareq le général de brigade libanais à la retraite et expert militaire Charles Abi Nader .
Certains extrémistes qui ont survécu aux batailles en Syrie et ont réussi à s'enfuir sans être repérés « vont essayer de revenir au Liban », a-t-il prévenu.
« Malgré cela, la sécurité au Liban est toujours sous contrôle par rapport aux autres pays de la région », a-t-il indiqué, soulignant l'amélioration notable des capacités de l'armée et des agences de sécurité.
Les forces libanaises « ont réussi à démanteler la plupart des réseaux terroristes », a-t-il poursuivi, notant que beaucoup de membres de ces réseaux « sont en cours de jugement ou en détention ».
Le niveau de sensibilisation de l'opinion publique dans toutes les régions du pays à la menace que représentent ces réseaux et ces individus pour les sociétés a également participé à renforcer la cohésion de la situation sécuritaire au Liban, a-t-il déclaré.
Le Liban a beaucoup progressé dans sa capacité de contrôle des frontières, a-t-il affirmé, grâce à l'aide internationale par le biais d'équipement sophistiqué de surveillance, de contrôle et de communication.
« Ce type d'aide reflète une décision internationale de protéger la sécurité et la stabilité du Liban pour qu'il y soit plus difficile pour les terroristes d'y agir », a-t-il expliqué.
Sécurité aux frontières renforcée
« La traversée illégale de civils aux passages frontaliers n'a certes pas cessé, mais elle se limite désormais aux individus, non plus aux groupes », a rapporté Radwan Mortada, journaliste spécialisé dans le suivi des déplacements des groupes extrémistes.
« Des enquêtes menées par l'armée sur ceux qui s'infiltrent au Liban ont révélé que certains d'entre eux avaient pris part aux combats dans les rangs de groupes terroristes en Syrie », a-t-il indiqué à Al-Mashareq.
L'armée libanaise a mis en place trois régiments frontaliers terrestres déployés dans le nord, l'est et le nord-est du pays, et utilise des tours d'observation équipées de caméras à vision diurne et nocturne pour assurer la surveillance.
Par ailleurs, des postes électroniques personnels et embarqués dans des véhicules transfèrent des informations au centre des opérations du commandement de l'armée.
Lors de l'opération Fajr al-Juroud (Aube d'al-Juroud) en 2017, le Liban avait réussi à chasser l'EIIS et d'autres extrémistes des régions frontalières du nord.
L'armée et les agences de sécurité libanaises concentrent actuellement leurs efforts sur la poursuite de la guerre préventive contre les groupes extrémistes.
Que Dieu donne la victoire à l'armée et à tout libanais qui combat l'EIIS et les gens ayant un cœur noir. Je suis du Liban, je suis fier que nous avons l'armée libanaise.
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