Les responsables politiques libanais ont applaudi la décision du Royaume-Uni de classer le Hezbollah, y compris ses branches politique et militaire, comme organisation terroriste, affirmant qu'il s'agit d'une décision appropriée qui aidera le Liban à recouvrer sa souveraineté.
Par cette décision du 28 février, la loi britannique punira quiconque soutient, rejoint ou promeut les milices du Hezbollah d'une peine pouvant aller jusqu'à dix ans de prison.
Le gouvernement britannique a justifié sa décision en expliquant que le Hezbollah continue de s'armer, en violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le soutien apporté par le Hezbollah au régime du président syrien Bachar el-Assad a également « prolongé le conflit et attisé la répression violente et brutale du régime contre le peuple syrien », a-t-il ajouté.
Le gouvernement britannique avait, en deux précédentes occasions, en 2001 et en 2008, imposé une interdiction aux branches armées et de la sécurité extérieure du groupe.
L'ancien parlementaire libanais Moustafa Alloush, l'un des cadres du Courant du futur, a salué cette décision britannique, expliquant à Al-Mashareq que l'heure était venue de condamner le Hezbollah pour ses activités illicites et son intervention militaire en Syrie.
Il a également rappelé l'intervention du Hezbollah au Yémen et son implication dans des activités illicites comme le blanchiment d'argent.
« Il est faux de voir ce parti comme comportant deux branches, parce qu'il s'agit dans les faits d'un parti militaire, dont la branche politique n'est qu'une couverture », a-t-il poursuivi, ajoutant que ses activités au Liban et ailleurs en ont amené d'autres à tirer la même conclusion.
Alloush a souligné la nécessité de contrôler le Hezbollah en mettant sous pression l'État qui le parraine, l'Iran, afin d'atténuer les torts qu'il cause au Liban.
Lutter contre les activités criminelles
Pour Hassan Qutb, directeur du Centre libanais pour la recherche et le conseil, cette décision britannique n'a « rien de surprenant et résulte de l'engagement du Hezbollah dans les trafics de drogue et le blanchiment d'argent au Liban et ailleurs ».
Cela a d'importantes implications, car l'Iran et son Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) utilisent le Hezbollah pour promouvoir la politique de l'Iran, étendre son influence et sa stratégie militaire et médiatique dans la région, a-t-il expliqué à Al-Mashareq.
« Tous ces faits ont naturellement conduit à porter le Hezbollah sur la liste des groupes terroristes », a ajouté Qutb.
Le dilemme auquel est aujourd'hui confronté le Liban est que le Hezbollah contrôle les postes-frontière et possède des milices armées hors des frontières, en Syrie, en Irak, au Yémen et ailleurs.
« Le Hezbollah cherche à faire du Liban et des Libanais des otages de ses politiques, de ses positions, de ses visées et de ses plans », a poursuivi Qutb.
Les sanctions internationales et le blocus imposés aux milices du Hezbollah en les incluant sur la liste des groupes terroristes « s'inscrivent donc dans le contexte de resserrement du siège contre les politiques de l'Iran, afin de contrôler ses agissements », a-t-il encore ajouté.
Les chiites saluent cette décision
« Le Hezbollah est un bras du CGRI », a expliqué à Al-Mashareq Hussein Ezzedine, membre de la commission fondatrice de l'Assemblée pour la souveraineté.
Il opère comme une seule et même entité, « que ses membres portent des treillis militaires et effectuent les missions qui leur sont assignées dans des tunnels ou des positions de sécurité, ou qu'ils portent des costumes et exécutent les tâches qui leur sont assignées au parlement libanais », a-t-il déclaré.
Ezzedine a qualifié la décision britannique de « sage et correcte », soulignant qu'elle avait été accueillie favorablement sur la scène libanaise en général, où chaque citoyen de quelque confession ou région qu'il est « veut que le Liban soit un État totalement souverain ».
« Cette décision a été bien accueillie par la communauté chiite », a-t-il ajouté.
Tous les chiites qui ne sont pas sous l'hégémonie et le contrôle du Hezbollah pensent qu'en tant qu'État, le Liban doit regagner sa souveraineté contre l'hégémonie iranienne, a-t-il conclu, car l'ensemble de la communauté chiite paye le prix de cette intervention et de cette ingérence.
La décision britannique peut être jetée à la poubelle.
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