Politique

Un mouvement libanais veut diminuer l'influence de l'Iran

Junaid Salman à Beyrouth

Un Libanais brandit un drapeau du Hezbollah lors de l'Achoura à Beyrouth le 20 septembre. [Stringer/AFP]

Un Libanais brandit un drapeau du Hezbollah lors de l'Achoura à Beyrouth le 20 septembre. [Stringer/AFP]

Alors que le Liban est confronté à une instabilité politique constante, Fares Souaid, ancien député libanais et ancien secrétaire général de l'alliance du 14 mars a déclaré à Al-Mashareq qu'il a posé les fondations d'un nouveau mouvement politique.

Ce nouveau mouvement s'appuiera sur la dynamique d'une action précédente, appelée Mouvement national d'initiative, que Souaid avait lancée en 2017 avec l'homme politique libanais Radwan al-Sayed avant les élections législatives.

Le Liban a organisé des élections législatives le 6 mai, mais un gouvernement de coalition n'a pas encore été formé.

Le Mouvement national d'initiative avait pour but de protéger l'État et la constitution, de mettre fin au déséquilibre de pouvoir en faveur du Hezbollah, et de lutter contre l'hégémonie iranienne au Liban, a expliqué al-Sayed à Al-Mashareq.

« Le mouvement de Souaid est nécessaire, et je le soutiens », a-t-il ajouté.

Le nouveau mouvement sera basé sur l'Accord de Taïf et le principe de coexistence entre musulmans et chrétiens, a indiqué Souaid à Al-Mashareq, et il « affirme que le Liban est un pays libre, souverain et indépendant doté d'une identité et d'une affiliation arabes ».

L'Accord de Taïf de 1989 a été conclu pour apporter les fondations nécessaires à la fin de la guerre civile libanaise et au retour d'une vie politique normale dans le pays.

Le nouveau mouvement cherche à prouver que l'influence de l'Iran « vide non seulement l'État libanais de son essence, mais qu'elle menace également la coexistence entre musulmans et chrétiens », a indiqué Souaid, et que « les armes du Hezbollah sont ce qui permet de maintenir l'influence de l'Iran au Liban ».

L'influence iranienne corrompt la justice des Libanais, a ajouté, notant qu'un citoyen porte les armes et n'est pas tenu pour responsable devant la loi, alors qu'un autre ne portant pas les armes doit répondre de ses actes devant la loi.

Souaid a déclaré qu'il communiquera avec des personnalités publiques, des jeunes engagés politiquement, et des forces populaires de toutes les sectes qui ne sont pas représentés au parlement.

« Nous annoncerons notre existence en octobre, puis nous commencerons à communiquer avec les forces politiques qui croient au Liban », a-t-il indiqué.

Rejet de l'intervention iranienne

« Nul ne conteste le fait que l'Iran influence le Liban, qu'il contrôle par le biais du Hezbollah de nombreux points essentiels du pouvoir, et qu'il a une influence majeure sur les décisions importantes au Liban », a rapporté le journaliste Ali al-Amin à Al-Mashareq.

Cette influence est différente de celle d'autres pays, car elle est en grande partie basée sur un principe qui entre en conflit avec les préceptes centraux de l'État, a-t-il affirmé.

Le nouveau mouvement que Souaid est en train de créer « reflète la réalité et parle à une grande partie des Libanais qui rejettent l'influence de l'Iran », a-t-il poursuivi.

Cette influence interfère directement avec le gouvernement libanais, a-t-il indiqué, car le niveau de contrôle pratiqué par l'Iran annule la souveraineté de l'État.

Ceci est illustré par l'intervention du Hezbollah dans la guerre syrienne dans le camp du régime, et son insistance à garder ses armes.

« Il existe un mouvement qui rejette cela », a fait savoir al-Amin.

« Ce que Souaid essaie de faire reflète cette réalité à travers un mouvement politique pour affirmer que le défi à l'influence iranienne doit être la priorité dans toute discussion sérieuse », a-t-il ajouté.

Ces sentiments sont exprimés depuis longtemps par les forces du 14 mars, a-t-il précisé, et sont une extension de leurs idées sur la souveraineté et leur position sur la construction de l'État.

Au cours des dernières années, le Liban a connu une importante division politique entre le camp du 14 mars, qui s'oppose au régime syrien et à l'influence iranienne, et le camp du 8 mars, qui soutient ces deux choses.

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1 COMMENTAIRE (S)

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Je n'aime pas cette personne et je ne lui fais pas confiance.

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