Lors de la deuxième conférence nationale sur les programmes scolaires en Jordanie, des experts ont souligné l'importance de l'éducation pour le développement de la société et de la prochaine génération.
Le comité d'éducation du Front islamique d'action (FIA) a organisé le 28 juillet cette conférence, intitulée « Changements des programmes et les effets sur le processus éducatif », sous l'égide de l'ancien Premier ministre Taher al-Masri.
Dans son discours d'ouverture, al-Masri a souligné le rôle de l'éducation dans la défense des valeurs sociales au vu de l'attaque contre la culture et l'identité islamiques que la nation connaît.
« Vous avez l'immense responsabilité de parvenir à une meilleure réalité pour les générations futures [...] et de tels dialogues produisent des programmes qui répondent aux besoins de notre société afin de servir ses objectifs », a déclaré al-Masri aux participants.
Mohammad Akel, secrétaire général adjoint du FIA, a également prononcé un discours lors de cette conférence, soulignant l'importance des réformes pédagogiques.
« Le développement constant de programmes éducatifs doit être notre priorité, mais le dialogue social étendu au cours des deux dernières années portant sur les changes de programmes a confirmé que les Jordaniens voient l'éducation comme le dernier recours pour un avenir meilleur pour la génération suivante », a-t-il rapporté.
« Bien que nous ayons entendu des opinions différentes sur la façon dont les programmes doivent être modifiés, nous espérons ne pas être en désaccord sur les caractéristiques de la génération future ».
Priorité à la réforme des programmes
Plusieurs universitaires et experts ont présenté des rapports sur une variété de sujets, dont l'impact des réformes des programmes sur le processus éducatif, à la fois pour les enseignants et pour les élèves.
« Les changements et les progrès rapides qui ont balayé tous les aspects de la vie, y compris l'éducation, ont apporté une forme de déséquilibre et [ont créé] beaucoup de problèmes et de difficultés dans le processus d'éducation », a ainsi affirmé Khawla Abou Haija, ancienne directrice du service des programmes scolaires au ministère de l'Éducation, à Al-Mashareq.
« La révolution de l'information et de la communication menace maintenant la culture locale en raison de la dissémination de différentes cultures qui portent en elles des valeurs et des idées disparates qui ont eu un effet sur tous les éléments du processus éducatif, parmi lesquels les avis, les activités et les résultats », a-t-elle déclaré.
Abou Haija a souligné la nécessité de se concentrer sur les programmes, car ils représentent « l'entrée la plus importante du processus éducatif, qui joue [lui-même] un rôle central dans le développement humain et les progrès de la culture et de la société ».
Recommandations
Les participants à la conférence ont été unanimes à reconnaître la nécessité de parvenir à un équilibre entre réforme et modernité dans l'élaboration des programmes.
Ils ont appelé à combler le vide entre concepteurs des programmes et élèves et enseignants, avec une attention plus forte sur le système de valeur sous-jacent des programmes et des manuels scolaires.
Ils ont également souligné le besoin de rétablir le statut économique et social des enseignants, afin qu'ils puissent jouer leur rôle dans la construction de la génération et pour faciliter la création d'associations et de commissions spécialisées pour participer au développement, à l'amélioration et à la modernisation des programmes.
Abou Haija a décrit les recommandations de la conférence comme étant « ambitieuses et réalistes ».
« Il est facile de les mettre en œuvre lorsque les décideurs en ont la volonté et qu'il existe une compréhension profonde des composantes du processus d'éducation et un effort commun des divers secteurs de l'éducation », a-t-elle expliqué.
Étendre la portée des programmes
Il y a deux ans, une controverse est née dans les milieux de l'éducation et des syndicats lorsque les programmes scolaires ont été modifiés en Jordanie.
Les participants à la conférence ont parlé de plusieurs exemples de différences entre les anciens et les nouveaux programmes pour comprendre la nature et les objectifs de ces modifications.
Les modifications apportées aux manuels scolaires en 2016 ne parlaient pas des idées de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) ou d'autres idées extrémistes, a indiqué à Al-Mashareq Thoukan Obeidat, spécialiste en éducation, ajoutant qu'il n'était pas satisfait de la portée des changements.
Elle a souligné le besoin de créer des programmes qui « font l'apologie de l'identité nationale, de la citoyenneté et des droits de l'homme et des femmes », ainsi que « l'esprit critique et la pensée locale, arabe, islamique et internationale ».
Abou Haija a expliqué que les manuels scolaires n'ont pas été modifiés pour l'année 2018/2019. Seuls les plans d'enseignement ont été changés, suivis de la sélection de plusieurs sujets de manuels à titre de lectures supplémentaires, car il s'agissait de la solution plus simple et la moins chère.
Elle a déclaré attendre l'arrivée de nouveaux manuels pour l'année scolaire 2019/2020.