Le détroit de Bab el-Mandeb de la mer Rouge et le golfe d'Aden, des routes vitales pour le flux commercial de la région et du monde, sont menacés par les actions des Houthis (Ansarallah), ont indiqué des experts à Al-Mashareq.
L'Iran continue d'armer les Houthis à travers son Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), menaçant la sécurité du golfe d'Aden et de Bab-al-Mandeb, ont-ils déclaré.
Les Forces maritimes combinées (FMC) et le Commandement central des forces maritimes des États-Unis (NAVCENT) œuvrent pour maintenir la sécurité de la navigation dans ces eaux afin d'assurer une activité commerciale ininterrompue.
L'auteur politique et chercheur bahreïnien Abdoullah al-Junaid a signalé la « menace grandissante de perturbation de la navigation internationale dans le détroit de Bab el-Mandeb avec des mines marines houthies et des attaques contre des vaisseaux commerciaux et militaires ».
Cette situation demande l'intensification des actions des FMC et de la marine américaine afin de garantir la sécurité de voies de navigation commerciale essentielles, a-t-il affirmé à Al-Mashareq.
La fermeture de cette route maritime aux vaisseaux commerciaux ferait augmenter le prix mondial du pétrole et causerait des milliards de dollars de pertes financières, a-t-il expliqué.
L'importance de Bab el-Mandeb
« Le détroit de Bab el-Mandeb est d'une importance cruciale pour le transport international, des navires le traversant depuis le golfe d'Aden pour rejoindre la mer Rouge, avant d'atteindre le canal de Suez et la mer méditerranée », a précisé al-Junaid.
Ce passage large de 25 km est l'une des routes maritimes les plus fréquentées au monde pour le transport de pétrole, avec plus de 60 navires commerciaux et près de 3,3 millions de barils de pétrole le traversant chaque jour.
En octobre 2016, les Émirats arabes unis ont signalé des blessures parmi l'équipage civil d'un navire attaqué par les Houthis à Bab el-Mandeb.
Ce vaisseau a été identifié comme étant le HSV-2 Swift, un catamaran à grande vitesse qui avait été affrété par la National Marine Dredging Company d'Abu Dhabi.
Il a ensuite été déterminé que le missile était un missile Qader iranien, a rapporté al-Junaid.
Le même mois, le destroyer USS Mason de la marine américaine naviguait dans le détroit de Bab el-Mandeb, lorsqu'il a été la cible de tirs par des Houthis, provoquant les premières frappes américaines directes contre un site radar des Houthis, a déclaré le Pentagone.
La marine américaine démine
La présence de la marine américaine et des FMC à Bab el-Mandeb dans le golfe d'Aden et la mer Rouge est impérative compte tenu des ambitions expansionnistes de l'Iran, a affirmé le colonel Rashid Mohammed al-Marri, auparavant membre du Service de lutte contre les stupéfiants de la police de Dubaï.
« Jusqu'ici, cette présence militaire a permis de limiter cette expansion et les capacités dont disposent les milices houthies grâce au soutien illimité de l'Iran, notamment en ce qui concerne les missiles », a-t-il indiqué à Al-Mashareq.
« La menace militaire ne se limite pas aux missiles, mais elle comprend aussi les bateaux chargés d'explosifs pilotés à distance qui ont été utilisés contre les forces [navales] saoudiennes, et les centaines de mines marines posées par la marine iranienne », a-t-il poursuivi.
La marine américaine enlève ces mines depuis quelque temps afin d'empêcher la perturbation de l'activité navale et commerciale, a-t-il ajouté, notant que certaines d'entre elles ont explosé contre des forces navales yéménites opérant dans cette zone.
« La présence militaire contre l'Iran dans la région est absolument nécessaire, car si le CGRI arrive à contrôler la région, il contrôlera la navigation internationale », a-t-il expliqué, ce qui pourrait faciliter le transport illégal d'armes.
Un passage économique stratégique
L'aide apportée par la marine américaine et les FMC dans la mer Rouge, le détroit de Bab el-Mandeb et le golfe d'Aden « est liée non seulement à la sécurisation de la région militairement et économiquement, mais également à la sécurité économique de nombreux pays dans le monde », a fait savoir Shaher Abdoullah, économiste et professeur à l'université Ain Shams.
« Garder le CGRI et les milices houthies éloignés de la région est donc vital après la découverte des plans de l'Iran visant à en prendre le contrôle pour entraver le commerce et les déplacements dans la mer Rouge », a-t-il indiqué à Al-Mashareq.
« L'importance de Bab el-Mandeb tient au fait qu'il est un passage économique stratégique international, et la question ne se limite pas au Yémen ou à la région qui l'entoure », a-t-il ajouté.
L'Iran sait que le contrôle du détroit peut gravement freiner le commerce international, a déclaré Abdoullah.
Il a signalé que « 3,8 milliards de barils de pétrole envoyés vers l'Europe passent par cette région tous les jours, et 10 % du commerce pétrolier mondial le traverse dans des navires pétroliers, ainsi que 15 % du commerce maritime international ».
« S'il est fermé, les répercussions économiques seraient graves pour de nombreux pays du monde, ainsi que pour les entreprises de transport mondial qui subiraient de lourdes pertes », a-t-il fait savoir.
La marine américaine sécurise la navigation dans la Mer rouge ! C'est très étrange. Nous savons tous que la Mer rouge est un lac arabe, puisque tous les pays qui ont des côtes sur la Mer rouge sont arabes. Si la Mer rouge est considérée un passage de navigation internationale, ce qu'il est vraiment, sa protection doit être alors assurée seulement par les forces arabes. Personne, ni même les Etats-Unis ne doit avoir un mot la-dessus. Un point de vue.
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