Éducation

Beyrouth : une nouvelle université prône la non-violence

Nohad Topalian à Beyrouth

Issam Mansour, président du Collège universitaire pour la non-violence et les droits de l'homme, remet un diplôme à l'un de ses étudiants. [Photo fournie par le CUNVDH]

Issam Mansour, président du Collège universitaire pour la non-violence et les droits de l'homme, remet un diplôme à l'un de ses étudiants. [Photo fournie par le CUNVDH]

Une nouvelle université à Beyrouth propose des programmes diplômants qui comprennent des cours sur les droits de l'homme, les stratégies non violentes et la médiation.

Le Collège universitaire pour la non-violence et les droits de l'homme (CUNVDH), le premier de son genre dans la région, utilise des méthodes pédagogiques innovantes dans le but d'inciter de jeunes professionnels à changer leurs sociétés.

Le président de l'université, Issam Mansour, s'est entretenu avec Al-Mashareq à propos de son établissement et de son rôle dans la création d'une culture de la non-violence.

Al-Mashareq : Quand a été créée l'université et quel est son but ?

Le Collège universitaire pour la non-violence et les droits de l'homme organise une activité pour promouvoir la non-violence dans une école du Liban. [Photo fournie par le CUNVDH]

Le Collège universitaire pour la non-violence et les droits de l'homme organise une activité pour promouvoir la non-violence dans une école du Liban. [Photo fournie par le CUNVDH]

Issam Mansour : L'université a été fondée en 2014 après l'obtention d'une licence publiée par un décret du conseil des ministres, et a commencé l'enseignement en octobre 2015, suite à l'obtention d'une licence délivrée par le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur autorisant les activités pédagogiques.

Cette université est une institution privée dédiée à l'enseignement supérieur, la première dans son genre au Liban et dans la région.

Le CUNVDH touche à tout ce qui est lié à la culture de la non-violence, aux droits de l'homme, à la citoyenneté et au non-sectarisme, et propose des disciplines académiques innovantes et des champs d'études appliqués modernes.

Nos étudiants sont des professionnels, des spécialistes et des militants dans des domaines couvrant tous les aspects de la vie, et qui souhaitent s'enrichir grâce à la culture de la non-violence.

La mission de l'université est de faire progresser le professionnalisme universitaire et d'encourager la transformation d'une société violente en une société non violente en formant des cadres supérieurs et des jeunes issus de tous les secteurs professionnels et de toutes les spécialités.

Les premiers concernés sont les éducateurs, les enseignants des écoles et des universités, et les professionnels des médias, afin d'en faire des professionnels et des acteurs influents de la société.

Al-Mashareq : Quel est le concept de non-violence de l'université ?

Mansour : Comme tout le monde le sait, la violence a plusieurs visages. Elle prend plusieurs formes, allant de la violence psychologique, éducative, économique, sociale, politique, religieuse et physique à l'extrémisme.

La culture de la non-violence est malheureusement encore marginalisée dans la plupart des sociétés, bien qu'elle ait fait partie de l'héritage des peuples à travers les âges, partout dans le monde.

Nous œuvrons pour développer une nouvelle compréhension de la violence basée sur des fondements scientifiques, pour se familiariser avec les concepts de la violence, et disséminer le lexique et les compétences appliquées de la non-violence dans le cadre de stratégies d'apprentissage.

Al-Mashareq : Quel genre de méthodes d'enseignement utilisez-vous ?

Mansour : La philosophie de l'université est basée sur un apprentissage actif et interactif. Nous appliquons avec nos étudiants les méthodes et les techniques de la pensée non violente, ce qui constitue une approche pédagogique vivante et non traditionnelle.

Nous faisons par exemple appel à des techniques de psychologie sociale, au théâtre participatif, aux outils audiovisuels, aux recherches sur des personnalités non violentes, et aux expériences qui abondent dans l'histoire humaine, et nous donnons à nos étudiants des documents qui les inspireront.

Al-Mashareq : Existe-t-il des actions pour étendre vos enseignements de la culture de non-violence aux écoles ?

Mansour : Nous signerons très bientôt un protocole d'accord et de coopération avec le ministère de l'Éducation, pour ajouter un cours sur la non-violence dans les écoles et les universités, une initiative lancée par notre université.

Pour assurer la continuité et élargir le cercle de l'éducation non violente, nous avons lancé un programme qui délivre des certificats « École non violente » aux établissements qui adoptent le programme non violent dans son intégralité, et nous les aidons à s'y former.

Nous soutenons les écoles qui décident d'adopter la culture de non-violence, en formant leurs enseignants, directeurs, superviseurs, employés administratifs et de cafétéria, et leurs chauffeurs de bus, afin de garantir une mise en œuvre complète.

Nous travaillons également sur l'introduction du sujet de la culture de non-violence à l'université libanaise, avec laquelle nous avons signé en 2016 un protocole de coopération, grâce auquel le CUNVDH utilise ses locaux pour organiser des leçons et des conférences.

Al-Mashareq : Ce programme s'adresse-t-il aussi à des réfugiés syriens ?

Mansour : Bien entendu. Nous formons des enseignants et des militants de la société civile, libanais et syriens, à des compétences qualitatives sur l'éducation à la non-violence et aux approches positives pour répondre aux nombreux conflits et problèmes auxquels les étudiants réfugiés sont confrontés.

Plus de 60 % de nos étudiants actuels viennent d'Irak, de Syrie, d'Égypte, de Palestine et de Jordanie. Ils viennent pour acquérir des compétences académiques et professionnelles afin de faire face aux problèmes et à la violence auxquels ils sont confrontés.

Al-Mashareq : En quoi votre offre contribue-t-elle à la création d'une société non violente ?

Mansour : Lorsque nous formons un professeur ou un enseignant, cela profite à toute une génération, car les étudiants emportent les connaissances acquises et les appliquent dans leur propre vie.

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Je veux un travail avec vous. J'ai un doctorat en gestion des affaires de l'Université de Californie à San Francisco et une maîtrise en comptabilité contractuelle de l'université de l'Etat de Floride.

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