Éducation

Les ministres arabes de l'Education appellent à des réformes

Par Mohammed Ghazal à Amman

Des enfants assistent à un cours dans une école qui a été inaugurée en 2012 dans la ville de Qoubbet Beshamra, dans la province d'Akkar, dans le nord du Liban. [AFP PHOTO / STR]

Des enfants assistent à un cours dans une école qui a été inaugurée en 2012 dans la ville de Qoubbet Beshamra, dans la province d'Akkar, dans le nord du Liban. [AFP PHOTO / STR]

S'étant réunis le mois dernier à Amman, les ministres arabes de l'Education ont souligné le besoin de renforcer le système éducatif de la région pour aider les pays à faire face aux défis de la pauvreté et du chômage qui peuvent mener à l'extrémisme violent.

Les ministres participant à la 10ème conférence des ministres arabes de l'Education, qui s'est tenue les 10 et 11 décembre, ont appelé à des réformes de grande envergure des systèmes éducatifs grâce à un examen en détail de l'état de l'éducation arabe.

Les ministres ont noté les manques existants dans les résultats éducatifs, en particulier dans les sciences et la recherche, ainsi qu'une incapacité régionale à satisfaire aux besoins actuels du marché de travail et du développement durable.

Ils ont mis l'accent sur la nécessité de réformer les systèmes pédagogiques en gardant à l'esprit les besoins du futur, et de fournir une perspective claire et transparente afin que les institutions pédagogiques puissent aider à favoriser les investissements dans les ressources humaines et le développement.

Des ministres arabes de l'Education participent à la 10ème conférence des ministres arabes de l'Education, organisée les 10 et 11 décembre à Amman. [Photo fournie par l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences]

Des ministres arabes de l'Education participent à la 10ème conférence des ministres arabes de l'Education, organisée les 10 et 11 décembre à Amman. [Photo fournie par l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences]

Investissements pour les enseignants

La fondation du processus pédagogique est le développement des compétences des enseignants, a affirmé à Al-Mashareq Ahmed al-Hajaya, porte-parole du Syndicat jordanien des enseignants.

« Les enseignants jouent un rôle important dans la construction des générations futures de jeunes, et donner des moyens aux enseignants et leur fournir des compétences d'enseignement sophistiquées auront un impact [positif] sur les élèves et leurs compétences », a-t-il déclaré.

« Malheureusement, seul un petit nombre d'universités arabes font partie des meilleures du monde, et cela se reflète sur les étudiants », a-t-il expliqué. « C'est également pour cette raison qu'il faut investir dans les capacités des enseignants dans les pays arabes. »

Un enseignant doué de connaissances, qualifié et doté de techniques pédagogiques sophistiquées à un rôle vital à jouer pour que les sociétés arabes puissent relever les défis auxquels elles sont confrontées, comme la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, a-t-il indiqué.

« L'enseignant joue un rôle majeur dans l'éducation d'une génération qui connaît les questions de religion, et éduque les jeunes sur la façon de répondre aux idées obscurantistes », a-t-il ajouté.

Ghada Khalil, enseignante dans une école privée du district de Jabal al-Hussein à Amman, a déclaré qu'il fallait plus d'efforts pour former les professeurs.

« Il faut améliorer les conditions financières des enseignants pour renforcer leur confiance et changer la perception négative des professions de l'enseignement », a-t-elle dit à Al-Mashareq.

« L'enseignant est le composant de base du processus pédagogique, et s'il est bien formé, s'il reçoit un salaire décent et s'il se sent bien, cela aura un impact positif sur ses performances », a-t-elle expliqué.

Le rôle de l'éducation

Les résultats du processus éducatif jouent un rôle conséquent sur la croissance et les performances économiques, a indiqué à Al-Mashareq l'économiste jordanien Housam Ayesh.

« Les Etats arabes allouent d'importantes sommes d'argent à leurs ministères de l'éducation, mais la plupart de ces sommes vont aux salaires, pas à l'investissement dans de nouveaux outils pédagogiques qui stimulent la créativité et la réflexion des étudiants », a-t-il déclaré.

Les Etats arabes attribuent en général 8 à 10 % du produit intérieur brut (PIB) à leurs ministères de l'Education, a-t-il précisé.

Plus l'investissement en éducation est conséquent, a expliqué Ayesh, plus les résultats pédagogiques et le niveau de compétence des étudiants seront meilleurs, ce qui leur permettra de rivaliser sur le marché du travail et d'augmenter leurs chances d'obtenir un emploi important.

« Les Etats arabes devraient se concentrer sur l'éducation créative, et pas la quantité d'éducation, et s'éloigner de l'éducation traditionnelle », a-t-il conclu.

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