La guerre en cours au Yémen est dévastatrice pour son économie, et 85 % de la population du pays vivent désormais sous le seuil de pauvreté selon un rapport publié le 11 septembre par le Centre médiatique d'études et d'économie.
Les conditions économiques et humanitaires se sont détériorées pendant la première moitié de 2017, dans un contexte de guerre qui a précipité un manque dans les services de base, comme l'électricité et l'eau, et une pénurie de nourriture, a indiqué le rapport.
Les facteurs contribuant à l'augmentation de la pauvreté sont entre autres une hausse du prix de la nourriture et des dérivés de pétrole, notamment de l'essence, du gazole et du gaz domestique, ainsi qu'une augmentation du taux de change de la monnaie.
Le volume de nourriture importée a baissé de 22 % pendant le premier trimestre 2017, et les importations de pétrole durant la même période ont augmenté de 103 % par rapport au même trimestre de l'année dernière.
Selon le rapport, le prix des produits alimentaires a augmenté de 35 % par rapport à la première moitié de l'année, et de 60 % en moyenne par rapport à la période d'avant janvier 2015.
Le prix des dérivés de pétrole a augmenté de 19 % pendant le premier semestre de 2017 par rapport à celui de 2016, et de 158 % par rapport à la période d'avant janvier 2015.
Le rapport a précisé que les taux de change des devises étrangères ont augmenté de façon significative contre le riyal yéménite pendant la première moitié de l'année, le taux de change avec le dollar augmentant notamment en moyenne de 29 % par rapport à la même période de l'année précédente.
Des millions de personnes ont besoin d'aide
« La situation humanitaire au Yémen est grave, surtout en ce qui concerne la sécurité alimentaire », a affirmé Mohammed al-Masouri, vice-ministre du Plan et de la Coopération internationale.
Il a déclaré à Al-Mashareq que « 18 millions de Yéménites ont actuellement besoin d'assistance et d'aide humanitaire, et ce nombre continuera de croître tant que la guerre se poursuivra, comme l'ont indiqué les organisations internationales ».
Al-Masouri a attribué cette augmentation de la pauvreté à la détérioration de la situation humanitaire causée par la guerre, qui a eu un effet sur tous les aspects de la vie.
La crise de liquidités est l'un des enjeux économiques les plus importants, car les banques ne peuvent pas satisfaire à leurs obligations envers leurs clients, a déclaré à Al-Mashareq Moustafa Nasr, directeur du Centre médiatique d'études et d'économie.
De ce fait, a-t-il poursuivi, les commerçants se sont tournés vers les sociétés de change et le marché noir au lieu des banques pour acheter les devises dont ils ont besoin.
« Les prix élevés de la nourriture et des dérivés de pétrole, la faible qualité des services fournis par les institutions de l'État et par le secteur de la santé, dont la moitié des installations sont hors service, aggravent la crise humanitaire », a-t-il ajouté.
Le non-versement des salaires des fonctionnaires pendant les onze derniers mois a été l'un des freins économiques du Yémen, en particulier dans les zones contrôlées par les Houthis (Ansarallah), a-t-il déclaré.
D'autres obstacles comprennent la difficulté de transporter les biens et les produits dans le pays, que ce soit par voie terrestre, aérienne ou maritime, et la volatilité des revenus de l'État.
Suspension des exportations de pétrole et des services de l'État
« La suspension des exportations de pétrole et de gaz à cause de la guerre a eu un impact négatif sur le versement des salaires des employés », a fait savoir l'économiste Abdul Jalil Hassan à Al-Mashareq.
Cette suspension a également compromis la mise en œuvre du programme d'investissement de l'État, ce qui a eu pour conséquence la fermeture de nombres d'entreprises du secteur privé, a-t-il expliqué, causant la perte de milliers d'emplois et contribuant à la hausse de la pauvreté.
La suspension du versement des aides sociales a elle aussi contribué à l'augmentation du niveau de pauvreté, « car ces aides en liquide étaient versées à 1,5 million de familles, dont c'était la seule source de revenus », a indiqué Hassan.
Cela a exacerbé les souffrances de la population yéménite, déjà affectée par la hausse des prix en général et l'arrêt des services du gouvernement, a-t-il conclu.
C'est vrai !
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Oui, il s'agit d'une chose réaliste.
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Le Yémen n'est pas une douleur.
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