Le riyal du Yémen a connu une baisse continue par rapport aux autres devises,ont annoncé les économistes à Al-Mashareq, avertissant que cet état de choses aggraverait la crise humanitaire du pays.
Le taux de change du mercredi 4 octobre a atteint un niveau record par rapport au dollar américain et au riyal saoudien, ont-ils déclaré.
"Le niveau d'effondrement du taux de change du riyal menace d'une catastrophe", a déclaré à Al-Mashareq le président du Centre des médias et des sciences économiques, Mustafa Nasr.
Cela "aura négativement un impact sur les citoyens et aggravera leurs souffrances, ce qui les rend incapables de se procurer des aliments ou des médicaments", a-t-il indiqué, ajoutant que "le taux de la pauvreté parmi les gens maintenant est de 85% et devrait augmenter".
"Le Yémen importe 95% de sa nourriture et, par conséquent, la détérioration continue du taux de change se traduira par la hausse des prix des aliments de base", a-t-il souligné.
"Pendant ce temps, les citoyens ne peuvent supporter plus de hausses à cause de la guerre, qui a sapé leurs capacités, affecté leur vie et eu un impact sur l'économie du pays", a-t-il ajouté.
Nasr a exhorté la Banque centrale à Aden à s'employer à endiguer la détérioration du taux de change et à mettre en œuvre des politiques financières qui contribueront à la stabilisation de l'économie.
L'insécurité alimentaire à la hausse
Au Yémen aujourd'hui, 17 millions de personnes souffrent de l'insécurité alimentaire, a déclaré l'économiste Abdoul Jalil Hassan à Al-Mashareq.
La détérioration du taux de change du riyal par rapport aux devises fortes augmentera ce nombre, a-t-il dit.
"Le riyal yéménite s'est constamment détérioré, perdant 67% de sa valeur par rapport à ses taux d'avant la guerre en 2015", a-t-il déclaré.
Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a annoncé mercredi que les taux de pauvreté ont augmenté dans certaines parties du Yémen les plus touchées par l'épidémie de choléra, qui s'est propagée dans 21 des 22 provinces du pays.
"Plus de 17 millions de personnes, ou deux personnes sur trois, ne savent pas quand elles recevront leur prochain repas", a déclaré le PAM, notant que ses efforts pour éviter la famine au Yémen sont financés à moins de 50% jusqu'à la fin de 2017.