Réfugiés

Le Liban et la Jordanie supportent la majorité des réfugiés

Par Nohad Topalian à Beyrouth

Les réfugiés syriens vivent dans des camps officiels et improvisés dans la vallée de la Bekaa au Liban. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Les réfugiés syriens vivent dans des camps officiels et improvisés dans la vallée de la Bekaa au Liban. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Le Liban et la Jordanie font partie des pays qui portent la plus grande partie du fardeau de la crise des réfugiés syriens par rapport à leurs populations, dévoile un nouveau rapport de l'ONU.

Selon le rapport intitulé Mid-Year Trends 2016 du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), publié le 27 février, la violence et l'oppression ont déplacé au moins 3,2 millions de personnes dans le monde au cours de la première moitié de l'année.

Pendant les six premiers mois de 2016, précise ce rapport, plus de la moitié des personnes cherchant refuge « ont fui le conflit en Syrie », la plupart cherchant à se réfugier dans les pays de la région, comme la Turquie, la Jordanie, le Liban et l'Égypte.

La Turquie a absorbé le plus grand nombre de réfugiés syriens, avec 2,8 millions de personnes à la mi-2016, tandis que le Liban en a accueilli un million, et la Jordanie 691 800, selon ce rapport.

En rapportant le nombre de réfugiés sur la population ou l'économie des pays, le rapport met en contexte la contribution des nations hôtes.

Par rapport à leurs populations, ce sont le Liban et la Jordanie qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés.

Ils font également partie des dix premiers pays d'accueil dans toutes les catégories : en nombres absolus, selon la contribution économique et par habitant.

Jusqu'au milieu de 2016, toujours selon ce rapport, « les Syriens étaient le plus grand groupe de réfugiés, constituant environ 32 %, ou 5,3 millions sur un total de 16,5 millions de réfugiés dans le monde enregistrés par le HCR ».

Le lourd fardeau du Liban

En plus de ceux qui sont enregistrés auprès du HCR, le Liban accueille beaucoup de réfugiés syriens non répertoriés, a indiqué à Al-Mashareq Pierre Abou Assi, ministre libanais des Affaires sociales.

L'arrivée en masse des réfugiés a mis à mal l'infrastructure et le marché de l'emploi du Liban, a-t-il rapporté, notant que les réfugiés eux-mêmes sont devenus très pauvres à cause de leur déplacement.

Selon le seuil d'aide en argent liquide du HCR, sept réfugiés sur dix vivant au Liban ou en Jordanie sont pauvres ou risquent de le devenir.

Le Liban supporte un lourd fardeau compte tenu de la taille de sa population et de sa superficie, a déclaré Abou Assi, et a créé un plan pour répondre à ce problème.

Le Plan libanais de réponse à la crise 2017-2020 , lancé en janvier, vise à obtenir 2,8 milliards de dollars de financement d'ici 2017.

Ce plan, qui a été présenté lors de plusieurs conférences internationales, appelle la communauté internationale à « aider le Liban à renforcer son infrastructure afin qu'il puisse faire face aux conséquences des déplacements », a expliqué Abou Assi.

Il est destiné à aider le Liban à gérer l'afflux de réfugiés et à soutenir les communautés d'accueil grâce à des programmes de réponse gouvernementaux, a-t-il indiqué, ajoutant que « nous devons apporter un soutien aux réfugiés syriens tout comme aux ressortissants libanais ».

Le rapport du HCR est « le reflet véritable du Liban d'aujourd'hui, un pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés par rapport à sa population et à sa taille », a affirmé l'économiste Louis Hubeika à Al-Mashareq.

« Le déplacement syrien a créé un fardeau économique pour le Liban, ce qui a déjà causé une situation économique et financière difficile », a-t-il indiqué.

Besoin de dons

Le Liban a ouvert ses portes aux gens fuyant la guerre et la mort dans leur propre pays, a déclaré Hubeika, « mais l'aide qu'ils reçoivent des pays donateurs n'est pas suffisante ».

« [Le Liban] ne peut plus supporter le fardeau des déplacements, mais y est contraint jusqu'à ce que la situation s'améliore en Syrie », a-t-il poursuivi.

Plusieurs secteurs économiques ont été affectés de façon négative par la crise des réfugiés, et les infrastructures comme les écoles et les hôpitaux ont atteint leurs limites, a fait savoir à Al-Mashareq Lisa Abou Khaled, agent adjoint de l'information publique au HCR.

Certaines écoles et certains hôpitaux libanais avaient déjà besoin d'une réhabilitation avant le déclenchement de la guerre syrienne, a-t-elle ajouté.

En février, a-t-elle expliqué, 1 011 366 réfugiés étaient inscrits auprès du HCR, le gouvernement estimant le nombre total de réfugiés syriens au Liban à environ 1,2 million.

En réponse à cette situation, a-t-elle déclaré, « le HCR travaille avec ses partenaires et en collaboration avec les ministères compétents pour venir en aide aux réfugiés et aux communautés hôtes » en réhabilitant les écoles et en améliorant les hôpitaux et les cliniques.

Chaque année, a-t-elle rapporté, un appel international est lancé, et 40 % des fonds vont au soutien des infrastructures et des institutions.

L'aide des donateurs est nécessaire pour financer le développement et les projets d'infrastructure pour le Liban afin d'alléger le fardeau du pays, a-t-elle annoncé, ajoutant que la « guerre en Syrie a placé un très lourd fardeau sur le Liban ».

De manière similaire, la Jordanie a atteint sa capacité maximale en matière de ressources disponibles partagées avec les réfugiés syriens, a déclaré le Premier ministre Hani Moulki lors de la conférence sur la Syrie cette semaine à Bruxelles, soulignant que la crise a poussé le pays dans ses derniers retranchements.

Il a prévenu que laisser les voisins de la Syrie sans l'aide nécessaire mènerait à de nouveaux débordements de la crise et augmenterait les souffrances des réfugiés.

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1 COMMENTAIRE (S)

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Salut! Ils ont pris tout leur soutien en échange du renouvellement des documents des Syriens. Ils ont remis les affaires des Syriens à ... par exemple, un réfugié syrien aurait besoin d'un garant libanais. La plupart des ressortissants libanais imposent d'énormes sommes d'argent, bien qu'ils possèdent des entreprises et des entreprises. Pendant ce temps, les pauvres libanais ne sont pas autorisés à parrainer personne, pas même un enfant. Est-ce juste? J'exprime simplement un avis. Pourquoi le gouvernement libanais n'impose-t-il pas le montant requis du parrainage et le retourne-t-il au Trésor de l'Etat au lieu des propriétaires de sociétés et des hommes d'affaires? Merci à tous ceux qui sont concernés.

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