Économie

Un forum jordanien appelle à une "approche participative" pour lutter ontre l'extrémisme

Mohammed Ghazal à Amman

Les participants au forum "Partenaires pour le développement et la stabilité" du 27 février à Amman ont souligné la nécessité d'un développement durable pour lutter contre l'extrémisme. [Photo fournie par Le centre Phenix pour les Etudes Economiques et Informatiques ]

Les participants au forum "Partenaires pour le développement et la stabilité" du 27 février à Amman ont souligné la nécessité d'un développement durable pour lutter contre l'extrémisme. [Photo fournie par Le centre Phenix pour les Etudes Economiques et Informatiques ]

Des responsables et activistes jordaniens ont souligné le rôle crucial que le développement durable joue dans la lutte contre l'extrémisme lors d'un récent forum tenu à Amman.

L'élimination du fléau du terrorisme et de l'extrémisme nécessite une approche participative impliquant toutes les couches de la société, ont affirmé des responsables gouvernementaux et des activistes lors du forum des "Partenaires pour le développement et la stabilité" du 27 février.

La marginalisation est l'une des voies qui peuvent conduire au terrorisme, a déclaré le Ministre de l'Education, Omar Razzaz, lors d'un discours prononcé devant le forum organisé par le Comité de Coordination de la Société Civile (Himam).

Un facteur clé dans la lutte contre le terrorisme est d'autonomiser les jeunes et de leur faire sentir qu'ils sont engagés à tous les niveaux et dans tous les aspects de la société, a déclaré Razzaz.

Un enfant brandissant le drapeau national de la Jordanie se joint aux manifestants tenant des affiches du roi Abdoullah lors d'un rassemblement du 23 décembre à Amman pour soutenir les services de sécurité après une attaque à Karak. Les participants à un récent forum à Amman ont exploré les moyens de stimuler l'engagement constructif des jeunes pour prévenir la marginalisation, principale cause d'extrémisme. [Khalil Mazraawi / AFP]

Un enfant brandissant le drapeau national de la Jordanie se joint aux manifestants tenant des affiches du roi Abdoullah lors d'un rassemblement du 23 décembre à Amman pour soutenir les services de sécurité après une attaque à Karak. Les participants à un récent forum à Amman ont exploré les moyens de stimuler l'engagement constructif des jeunes pour prévenir la marginalisation, principale cause d'extrémisme. [Khalil Mazraawi / AFP]

Il a souligné la nécessité de rendre compte des différentes stratégies de la Jordanie pour donner aux jeunes les moyens de lutter contre l'extrémisme et de dire que la mauvaise mise en œuvre de ces stratégies est due au manque d'outils de responsabilisation.

Le Ministère de l'Education doit être considéré comme un noyau, a-t-il ajouté - un espace participatif dont les portes sont ouvertes à tous - et non comme une citadelle fermée.

Les conseils de développement de l'éducation et les jardins d'enfants pourraient faire plus pour impliquer les communautés locales dans le processus d'éducation et dans la protection des propriétés éducatives, a indiqué Razzaz.

"Le développement durable a une corrélation directe avec la lutte contre l'extrémisme et la lutte contre la marginalisation", a déclaré Mai Eliemat, directrice de la planification stratégique et de la recherche au Centre Al-Hayat pour le Développement de la Société Civile.

La marginalisation conduit à un sentiment d'isolement dans la société, a-t-elle dit à Al-Mashareq.

L'extrémisme peut être déclenché par des facteurs socio-économiques, a-t-elle ajouté, notant que le développement durable peut aborder cette question à la racine, en luttant contre la pauvreté et le chômage des jeunes, le manque de motivation et le sentiment d'injustice.

"Tous les efforts le lutte contre l'extrémisme ne réussiront pas sans mettre l'accent sur le développement durable, dont les avantages sont ressentis par toutes les couches de la société", a-t-elle dit.

Un rôle accru de la société civile

Les organisations de la société civile jouent un rôle clé dans le développement, a déclaré Eliemat, mais leur rôle doit être renforcé pour leur permettre de participer à la formulation de politiques et de programmes visant à combattre l'extrémisme.

"Les organisations de la société civile sont très actives dans le domaine de la sensibilisation, mais elles doivent être impliquées davantage dans la formulation de stratégies", a-t-elle déclaré.

Le forum a cherché à souligner le rôle clé joué par la société civile, a déclaré Nidal Mansour, président du Centre pour la défense de la liberté des journalistes.

"Il est impossible de lutter contre le terrorisme et l'extrémisme sans le soutien et la participation des organisations de la société civile", a-t-il souligné à Al-Mashareq.

Ces organisations devraient jouer un rôle consultatif plus important dans la formulation des stratégies de lutte contre le terrorisme, a-t-il dit.

"Les gouvernements ne peuvent à eux seuls combattre l'extrémisme, la violence et le terrorisme, car c'est la responsabilité de tous", a ajouté Mansour.

Les organisations de la société civile doivent être autorisées à participer plus librement à l'émergence d'une génération éclairée, a déclaré à Al-Mashareq le directeur général du Centre Al-Qouds pour les études politiques, Oraib al-Rantawi.

"Elever des générations éclairées et instruites, créer des emplois et donner l'espoir aux jeunes jouent un rôle clé dans la lutte contre la marginalisation - une des causes de l'extrémisme et de la violence", a-t-il affirmé.

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