Terrorisme

Le Liban examine un plan national pour contrer l'extrémisme violent

Nohad Topalian à Beyrouth

Le premier ministre libanais Tammam Salam a entamé des pourparlers le 14 septembre pour discuter de l'élaboration d'un plan national d'action pour contrer l'extrémisme violent [Photo fournie par Dalati et Nohra]

Le premier ministre libanais Tammam Salam a entamé des pourparlers le 14 septembre pour discuter de l'élaboration d'un plan national d'action pour contrer l'extrémisme violent [Photo fournie par Dalati et Nohra]

A la mi-Septembre, le premier ministre libanais Tammam Salam a entamé des pourparlers dans le but d'examiner la mise en place d'un plan d'action national visant à prévenir l'extrémisme violent en collaboration avec l'ONU, les organisations de la société civile et d'autres parties prenantes.

L'événement du 14 septembre, tenu au Grand Sérail à Beyrouth, a été organisé par l'Initiative nationale pour le centenaire du Grand Liban, présidée par la députée libanaise Bahia el-Hariri.

Les pourparlers visent à créer un espace où le terrorisme peut être abordé, ainsi que les questions sociales qui poussent les jeunes Libanais vers l'extrémisme violent.

Le plan d'action national proposé met le Liban "au cœur de la lutte contre le terrorisme et l'implique directement dans les efforts internationaux visant à mettre un terme à l'extrémisme violent", a dit Salam.

La gravité de la situation actuelle "requiert un état d'urgence et la mobilisation de masse de sorte à ce que les mesures prises soient efficaces et couronnées de succès", a-t-il ajouté.

Afin de faire face avec succès à l'extrémisme violent, dit-il, le fondement de l'Etat doit être renforcé par l'élection d'un président et l'amélioration de la performance des institutions publiques de manière à réconcilier les citoyens avec l'Etat.

Le renforcement de l'Etat de droit est également nécessaire, a-t-il affirmé, parce que toute erreur judiciaire fournit le chemin le plus court vers l'extrémisme et le terrorisme, alors que le développement économique et social peut aider à prévenir la pauvreté, le chômage et la marginalisation qui favorisent le terrain fertile pour l'extrémisme.

"Enfin, il est important de guider la rhétorique religieuse et éducative vers la modération de manière à orienter la jeune génération loin des concepts de l'extrémisme", a déclaré Salam.

Le premier ministre a exprimé l'espoir qu'un projet de plan serait prêt pour la nouvelle année, "et que sa mise en œuvre serait l'un des principaux thèmes du discours et du serment d'acceptation du prochain président".

Favoriser le dialogue

Le plan proposé comprend des mesures ayant pour but d'intensifier le dialogue et prévenir les conflits, renforcer la bonne gouvernance, faire respecter les droits de l'homme et l'Etat de droit et enfin travailler avec les différentes communautés pour intégrer les personnes de toutes origines dans la société libanaise, a déclaré la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban Sigrid Kaag.

Le plan aborde également la nécessité de responsabiliser les jeunes, investir dans l'éducation, développer les compétences et les possibilités d'emploi et renforcer le rôle des femmes dans la construction de sociétés pacifiques, dit-elle.

"Après avoir vécu l'expérience amère de la violence pendant de nombreuses années quand elle est entrée chez nous, nous n'avons eu d'autres choix que de lancer cette initiative avec l'ONU à la lumière de la propagation de la violence et le terrorisme dans toute la région", a déclaré la députée libanaise Bahia Hariri à Al-Mashareq.

Al-Hariri a déclaré que le plan concorde avec la Stratégie antiterroriste mondiale de l'ONU lancée en 2006 et dans le plan d'action de 2016 du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon pour prévenir l'extrémisme violent.

Les pourparlers lancés récemment sur la lutte contre le terrorisme au Liban sont conçus pour mettre en place "un plan qui est le résultat d'une discussion nationale", dit-elle. "Cela conduira à l'élaboration d'une feuille de route et un plan national pour faire face à l'extrémisme violent".

Les pourparlers sont destinés à être inclusives de toutes les composantes de la société libanaise, souligne-t-elle, exprimant son espoir qu'il y aura une large discussion qui découle d'un diagnostic détaillé et objectif qui identifie la cause de l'extrémisme.

"Nous aspirons que les universités libanaises et leurs centres de recherches jouent un rôle clé et d'être la base de toutes les politiques nationales futures, car ces institutions savent ce que les prochaines générations du Liban veulent", a déclaré al-Hariri.

Le rôle de la femme

Entamer des négociations pour un plan national d'action visant à prévenir l'extrémisme violent "ne pouvait pas être réalisé plus tôt", a déclaré la présidente du comité de l'autonomisation politique des femmes Hayat Arslan.

"Ceci est une question d'actualité, d'autant plus que l'extrémisme et le terrorisme affectent le monde entier et non pas seulement le Liban et les pays arabes", a-t-elle dit à Al-Mashareq.

"Il est de notre devoir de se pencher sur les causes profondes du phénomène de l'extrémisme et du terrorisme pour tenter de trouver des solutions sérieuses et efficaces", a-t-elle souligné.

"Au Liban, nous avons assez de pauvreté, de discrimination et d'injustice à conduire certaines personnes à suivre la voie de la violence qui pourrait conduire à l'extrémisme et au terrorisme", a-t-elle ajouté.

Arslan a souligné l'importance de mobiliser toutes les composantes de la société, y compris les femmes et les organisations féminines, dans les négociations précédant l'élaboration du plan.

"Sur ce sujet particulier, les femmes ont un rôle de premier ordre à jouer dans la plantation des graines de la paix face à la violence, parce que les femmes sont éprises de paix et paient souvent un prix élevé de leur vie, leur santé, leur existence et leurs émotions pour cette cause", dit-elle.

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