Sécurité

L'Egypte a repoussé la menace terroriste en 2016

Par Waleed Abou al-Khaïr au Caire

L'armée égyptienne montre une cache d'armes, de munitions et d'équipements divers saisie à des activistes au Sinaï. [Photo fournie par les forces armées égyptiennes]

L'armée égyptienne montre une cache d'armes, de munitions et d'équipements divers saisie à des activistes au Sinaï. [Photo fournie par les forces armées égyptiennes]

Les forces de sécurité égyptiennes ont connu d'importants progrès cette année dans leur lutte contre les combattants et les groupes extrémistes, y compris Wilayat Sinai, affilié à « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL), indiquent des responsables à Al-Mashareq.

Lors d'une longue opération militaire au Sinaï, les forces égyptiennes ont tué plusieurs activistes et ont détruit leurs caches d'armes, les chassant presque entièrement des centres de population et les forçant à fuir dans le désert, ont-ils rapporté.

Les opérations militaires au Sinaï sont menées dans le cadre de la loi d'urgence, qui a été prolongée de trois mois en novembre .

L'année 2016 a aussi connu des attaques de représailles menées par des groupes extrémistes, avec l'assassinat de civils et des clercs musulmans et chrétiens, et un attentat à la bombe contre une église copte au Caire.

Des experts ont expliqué à Al-Mashareq que ces attaques étaient une réponse aux pertes subies dans le nord du Sinaï et une tentative de déplacer le conflit en dehors de la péninsule pour contrecarre les efforts de sécurité.

« Les groupes terroristes ont subi de lourdes pertes lors d'affrontements avec l'armée et les forces de sécurité égyptiennes dans le nord du Sinaï en 2016, l'Egypte ayant lancé des raids contre la plupart des repaires terroristes situés près des zones résidentielles, en plus des frappes aériennes sur les véhicules des terroristes », a déclaré le général de division Yahya Mohammed Ali, expert en groupes terroristes et ancien officier de l'armée égyptienne.

Au cours de l'une des plus grandes opérations de l'armée, lancée le 18 novembre non loin d'al-Arish, capitale de la province du nord du Sinaï, 18 activistes ont été tués d'un seul coup, a-t-il indiqué à Al-Mashareq.

Entre-temps, dans le reste du pays, « des enquêtes et des raids ont mené à l'arrestation d'un grand nombre de terroristes », a fait savoir Ali, notant que plus de 300 individus étaient en attente de procès au Caire pour appartenance à Wilayat Sinai.

Les tribus du Sinaï avec l'armée

L'année 2016 a été bonne en ce qui concerne la capture d'extrémistes et l'éradication du terrorisme, en particulier dans le nord de la péninsule, a affirmé le général de brigade Jawdat Ashraf, de la police égyptienne, stationné au Sinaï.

« Désormais, les affrontements n'ont lieu qu'à proximité des villes d'al-Arish et de Sheikh Zouweid », a-t-il indiqué à Al-Mashareq.

« Les groupes terroristes ont subi de lourdes pertes en nombres et en munitions », a-t-il ajouté. « Ils ont aussi été piégés dans des régions désertiques loin des zones résidentielles où ils avaient pour habitude de se réfugier. »

Pendant cette année, a-t-il poursuivi, il y a eu « une forte collaboration entre l'armée et les tribus arabes de la région, qui ont déclaré à plusieurs reprises qu'elles s'opposaient au terrorisme ».

Certaines tribus, comme al-Tarabin, ont combattu des extrémistes, en particulier dans des enclaves isolées, loin des zones peuplées, a-t-il rapporté.

« L'Union des tribus du Sinaï a été créée pour travailler collectivement avec les forces armées afin d'affronter les terroristes », a expliqué Ashraf, ajoutant que dans le cadre de la troisième phase de l'opération Droits du martyr, l'armée a capturé des dizaines d'extrémistes et de collaborateurs et a tiré plusieurs dirigeants activistes.

Parmi eux se trouvait le commandent de Wilayat Sinai, Abou Duaa al-Ansari, qui a été tué le 4 août , a-t-il signalé.

Violentes représailles contre les civils

Etant de plus en plus sous pression au Sinaï, les extrémistes ont mené plusieurs attaques mortelles dans la péninsule et ailleurs, en particulier au Caire et à Gizeh, a rapporté le général de division et expert militaire Talat Moussa, officier à la retraite.

La plus meurtrière de ces attaques a visé l'église copte Saint-Pierre et Saint-Paul, près de la cathédrale Saint-Marc au Caire le 11 décembre, tuant 26 personnes , parmi lesquelles de nombreuses femmes, et en blessant 80 autres.

Des groupes extrémistes ont pris pour cibles les civils, les clercs, les églises et les mosquées, a indiqué Moussa, ce qui montre que « la plupart des opérations sont des représailles pour les pertes qu'ils subissent au Sinaï ».

À travers ces actes terroristes, a-t-il poursuivi, les extrémistes tentent de déplacer la bataille du nord du Sinaï à d'autres provinces afin de détourner l'attention des forces de sécurité du Sinaï et d'alléger la pression sur les extrémistes s'y trouvant.

Les autres attaques incluent un incident le 8 janvier à l'hôtel Bella Vista de la station Hourghada, sur les rives de la mer Rouge, où trois touristes ont été poignardés et les forces égyptiennes ont tué l'un des assaillants ; l'assassinat le 30 juin à al-Arish du révérend Raphael Moussa, qui a été revendiqué par l'EIIL ; ainsi que l'assassinat raté de l'ancien grand mufti égyptien Ali Gomaa le 5 août .

Le 20 novembre, l'EIIL a revendiqué le meurtre de deux clercs soufis, Cheikh Soulaiman Abou Harraz et Cheikh Qoutaïfan al-Mansouri.

Efforts en cours pour combattre le terrorisme

Des efforts de sensibilisation de l'Institut Al-Azhar et du ministère des Dotations religieuses en 2016 pour inculquer la modération ont atteint « toutes les mosquées du Sinaï », a fait savoir Cheikh Rajeh Sabri, du ministère des Dotations religieuses.

Al-Azhar a envoyé des caravanes de conseil religieux en Egypte et dans le reste du monde pour corriger les idées reçues sur l'islam. En Egypte, les efforts d'Al-Azhar ont principalement porté sur le nord et le sud du Sinaï.

Ces efforts ont réussi à limiter la diffusion des leçons religieuses incitant à la violence, que les extrémistes utilisent pour répandre une idéologie déviante.

« Les efforts pour combattre le terrorisme et l'empêcher de devenir commun d'un point de vue idéologique et religieux complètent les efforts militaires », a-t-il affirmé à Al-Mashareq.

Le révérend Sameh Iskandar, de l'église Mar Mina à Gizeh, a indiqué à Al-Mashareq que « 2016 avait été une année difficile dans la lutte contre le terrorisme ».

Les extrémistes ont tenté de diviser les musulmans et les chrétiens s'en prenant à des clercs chrétiens et aux membres des congrégations chrétiennes en Egypte, a-t-il expliqué.

« Malgré ces tentatives, les chrétiens connaissent la vérité derrière ces plans pour déstabiliser le pays et répandre la discorde, ce qui explique pourquoi les efforts [des terroristes] ont échoué, car les Eyptiens sont solidaires, quelle que soit leur obédience religieuse », a-t-il affirmé.

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