Les ministres arabes de la Justice ont approuvé un ensemble de lois antiterroristes lors de la 32e session du Conseil ministériel des ministres arabes de la Justice au quartier général de la Ligue arabe du Caire le 24 novembre.
Ces nouveaux accords montrent le sérieux et la détermination des pays a condamné les crimes liés au terrorisme d'une manière qui s'intègre avec les opérations de sécurité et de poursuite militaire, ont expliqué des experts à Al-Mashareq.
Mouhyouddin Ghanem, professeur de relations internationales à l'université du Caire ayant participé aux réunions du comité préparatoires, a décrit cette session du Conseil ministériel comme l'une des plus importantes de ces dernières années.
« Elle a été dédiée à une vaste gamme de lois relatives au terrorisme et aux moyens de lutter contre celui-ci », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.
Les ministres ont approuvé à l'unanimité les quinze lois d'un commun accord, a-t-il rapporté, c'est-à-dire que chaque loi est liée à un accord qui accélère son implémentation conjointe.
Parmi ceux-ci se trouvent des accords arabes sur la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, et le renforcement de la coopération arabe et internationale pour lutter contre le terrorisme.
D'autres lois s'occupent de la corruption, des stupéfiants et des substances psychotropes , apportent des directives pour l'aide aux victimes de terrorisme, empêchent le trafic d'organes et de tissus humains, améliorent les conditions pour les réfugiés et protègent l'aviation civile.
« Un accord a été atteint en réponse aux demandes de plusieurs membres visant à empêcher les terroristes d'exploiter les progrès faits dans les technologies de l'information afin de limiter la propagation de leurs idées extrémistes sur les réseaux sociaux », a annoncé Ghanem.
Les réunions qui ont préparé le terrain pour l'adoption des accords « ont été marquées par des discussions sereines et les réponses positives de tous les membres », a-t-il indiqué.
Ceci reflète le désir commun d'adopter ces accords, a-t-il ajouté, « au vu des dangers que représentent pour tous, sans exception, les terroristes et les groupes extrémistes qui se sont répandus dans les pays arabes au cours des années récentes ».
Stratégie juridique unifiée
Les accords passés par les ministres arabes de la Justice portent principalement sur la lutte contre le terrorisme, a indiqué à Al-Mashareq Wael al-Sharimi, chercheur au Centre régional d'études stratégiques et professeur de droit pénal à l'université du Caire.
« Ceci reflète la gravité de la situation et la détermination des pays arabes pour tarir les sources du terrorisme aux niveaux militaires, sécuritaires, idéologiques et financiers », a-t-il affirmé.
Il n'est pas possible de continuer la lutte militaire pour éradiquer le terrorisme sans « la création d'une stratégie juridique arabe commune » pour poursuivre les coupables et qu'ils répondent de leurs actes, a-t-il déclaré.
« De nombreux crimes sont directement liés au terrorisme, y compris le blanchiment d'argent, l'immigration illégale, le trafic humain et le financement du terrorisme », a fait savoir al-Sharimi.
Les suspects de nombreuses affaires de terrorisme pouvaient échapper aux poursuites judiciaires en exploitant des faiblesses ou grâce à l'absence d'accords arabes communs, a-t-il expliqué.
Ces nouveaux accords resserreront l'étau sur les terroristes, a-t-il ajouté, notant que les résultats devraient s'améliorer.
Les efforts individuels des États arabes ont laissé place à un effort commun, a déclaré al-Sharimi, « et cela donnera aux équipes de sécurité et de renseignements davantage de marge de manœuvre pour traquer et arrêter des suspects et les remettre aux autorités judiciaires ».
Aider les victimes du terrorisme
Parmi les décisions les plus importantes prises par les ministres arabes de la Justice se trouvaient celles concernant un projet de loi unifié arabe sur l'aide aux victimes d'actes terroristes, a annoncé Waliyyouddin Moukhtar, professeur de psychologie à l'université du Caire et thérapeute familial.
« Les victimes du terrorisme sont à l'heure actuelle en manque cruel de réparations juridiques, psychologiques et financières, surtout en tenant compte du fait que beaucoup de personnes de plusieurs pays arabes sont directement exposées à la menace terroriste », a-t-il déclaré.
Certains, par exemple, pourraient devenir « des témoins directs des nombreux crimes commis par les terroristes », a-t-il expliqué, et des formules juridiques doivent donc être trouvées pour les protéger de représailles potentielles.
« Ce projet de loi porte sur l'aide à ceux qui sont victimes des actes de terrorisme, et cela garantit qu'elles reçoivent une aide psychologique et financière », a-t-il ajouté.
Cette décision, ainsi que les autres lois adoptées par les ministres arabes de la Justice, indique clairement que « les pays arabes sont parfaitement conscients de la gravité de la phase à venir », a-t-il conclu.