Les États-Unis ont indiqué jeudi 29 octobre qu’ils avaient vendu le pétrole iranien saisi alors qu’il faisait route vers le Venezuela pour plus de 40 millions dollars.
Ils ont également annoncé avoir déposé une plainte visant la confiscation de deux envois de missiles iraniens que la Marine américaine avait saisis alors qu’ils transitaient entre le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et des groupes militants au Yémen.
« Ces deux plaintes font apparaître des plans sophistiqués de la part du CGRI pour envoyer en secret des armes au Yémen et du pétrole au Venezuela, deux pays qui posent des menaces graves pour la sécurité et la stabilité de leurs régions respectives », a déclaré John Demers, adjoint au ministre de la Justice chargé de la sécurité intérieure.
« C’est avec une grande satisfaction que je peux annoncer que nous avons l’intention de consacrer les fonds saisis sur la vente de pétrole au Fonds des victimes américaines du terrorisme d’État après la conclusion de ce dossier », a-t-il indiqué.
Le 14 août, le ministère américain de la Justice avait annoncé l’interception réussie d’un envoi de carburant de plusieurs millions de dollars que le CGRI destinait au Venezuela.
Les États-Unis ont désigné le CGRI comme une organisation terroriste étrangère.
Près de 1,1 million de barils avaient été confisqués à bord de quatre bateaux en route entre les deux pays, qui tombent tous les deux sous le coup de sanctions américaines, a précisé le ministère la Justice.
« Nous estimons que les États-Unis récupéreront plus de 40 millions de dollars de la vente du pétrole de ces quatre navires », a déclaré jeudi par téléphone Michael Sherwin, le procureur américain en charge du District of Columbia, à des journalistes.
Selon lui, une « grande partie » en sera versée au fonds des États-Unis pour les victimes du terrorisme d’État, a rapporté l’AFP.
Les tribunaux américains ont condamné le régime iranien à verser des dommages et intérêts pour les attaques les plus récentes survenues en juillet, lorsqu’un juge a ordonné à Téhéran de verser 879,1 millions de dollars après un attentat à la bombe survenu en 1996 en Arabie saoudite, qui avait tué 19 membres de l’armée de l’air américaine.
L’Iran a réfuté toute responsabilité et affirmé qu’il n’avait nullement l’intention de payer.
Les ventes de pétrole iranien sont une « importante source de financement du terrorisme »
Les États-Unis sont en droit de saisir les envois de pétrole iranien vers le Venezuela ou vers d’autres pays qui tombent sous le coup de sanctions, dans la mesure où ces recettes financent le CGRI, a expliqué le professeur de droit international Wael al-Sharimi à Al-Mashareq.
Les recettes tirées des envois de pétrole iranien représentent, directement ou indirectement, une importante source de financement du terrorisme au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.
Les recettes tirées de ces ventes illégales de pétrole servent à financer les affiliés du CGRI dans plusieurs pays, a-t-il poursuivi, soulignant que ces groupes intermédiaires s’emploient ensuite à mettre en œuvre l’agenda pernicieux de l’Iran dans la région.
L’Iran devrait être contraint de rembourser les fonds qu’il a reçus pour ses envois de pétrole, dès lors que ces fonds ont effectivement été perçus, a-t-il continué.
Il devrait également être contraint de rembourser les fonds reçus des envois qu’il affirme avoir faits à plusieurs gouvernements et à d’autres groupes, parce qu’il les avait effectivement envoyés pour soutenir ses politiques expansionnistes, a-t-il ajouté.
En saisissant ces envois, les États-Unis peuvent sérieusement porter un coup aux efforts de Téhéran de promouvoir son agenda dans plusieurs parties du monde, que ce soit en Amérique du Sud ou au Moyen-Orient, a indiqué al-Sharimi.
Les tribunaux américains ont attribué plus de 43 milliards de dollars aux victimes du terrorisme sponsorisé par l’Iran, que Téhéran n’a pas encore payés à ce jour.
En vertu du Justice for Victims of Iranian Terrorism Act (résolution 3457 de la Chambre des représentants des États-Unis), l’Iran se verra refuser toute levée des sanctions américaines tant qu’il n’aura pas payé ces sommes.
Le spécialiste des affaires iraniennes Fathi al-Sayed, du Centre du Moyen-Orient d’études régionales et stratégiques, a expliqué à Al-Mashareq que la loi permet aux États-Unis de « disposer des recettes des articles saisis et interdits par la loi au bénéfice des personnes affectées par le CGRI et le terrorisme qu’il entretient au Moyen-Orient et dans le monde ».
Au vu de la défaillance du régime iranien à payer les indemnisations ordonnées par les tribunaux, la saisie de ces envois de pétrole iranien est légitime, a-t-il affirmé.
Affaiblir les affiliés du CGRI
En perturbant les envois de pétrole, les États-Unis affaiblissent le CGRI et ses affiliés, a déclaré Sheyar Turko, un expert en affaires iraniennes spécialisé dans le financement du CGRI.
Ces factions ont besoin d’un financement mensuel ; elles ont besoin d’argent pour payer les salaires de leurs combattants, financer leur soutien logistique mensuel et couvrir leurs autres dépenses en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen, a-t-il expliqué à Al-Mashareq.
Sans argent, les affiliés du CGRI seront paralysés et leur influence diminuera, car ils comptent principalement sur l’argent qu’ils reçoivent pour pouvoir fonctionner, a-t-il ajouté.
Contrairement à ce qu’affirme la propagande du CGRI, a poursuivi Turko, la principale raison pour laquelle les militants rejoignent les rangs du CGRI est l’argent, et ni l’idéologie ni la volonté de protéger les lieux saints.
Actuellement, de nombreux affiliés du CGRI connaissent de profondes divisions internes, en particulier en Syrie, a-t-il conclu, qui sont principalement dues aux difficultés financières qu’ils connaissent et aux problèmes qui en découlent.
Bien sûr, ils le font. S'ils ne sont pas alloués aux victimes, ils seront volés ou dépensés sur des styles de vie gaspilleurs et somptueux des enfants de la république islamique fasciste. Cependant, [j'espère que] bientôt un jour viendra où la république islamique n'existerait plus, pour que les gens puissent dépenser leurs avoirs sur l'Iran en développement. Mort à la république islamique fasciste.
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