L'UE a imposé des sanctions sur les services de renseignement iraniens, mardi 8 janvier, après avoir accusé Téhéran d'être derrière des complots d'assassinat d'opposants au régime sur les sols néerlandais, danois et français, a rapporté l'AFP.
La décision prise par le bloc des 28 nations a été annoncée alors que le gouvernement néerlandais déclarait croire que l’Iran était derrière le meurtre de deux dissidents en 2015 et 2017.
"Il est très encourageant que l'UE vienne de convenir de nouvelles sanctions ciblées contre l'Iran en réponse à des activités et des complots hostiles planifiés et perpétrés en Europe, y compris au Danemark", a déclaré le Premier ministre danois, Lars Lokke Rasmussen.
"L'UE est unie - de telles actions sont inacceptables et doivent avoir des conséquences", a-t-il tweeté.
Les sanctions comprennent le gel des fonds et autres avoirs financiers du ministère iranien du renseignement et des individus, ont indiqué des responsables.
Le Danemark a dirigé les efforts de sanction après que Téhéran aurait tenté de tuer trois dissidents iraniens sur le sol danois.
Une chasse à l'homme liée au complot présumé contre trois iraniens soupçonnés d'appartenir au Mouvement de lutte arabe pour la libération d'Ahvaz (ASMLA) a conduit à la fermeture de ponts vers la Suède et de ferries le 28 septembre.
L'année dernière, la France a imposé des sanctions à deux agents iraniens présumés et à d'autres représentants du ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité.
Les services de sécurité français ont conclu que le chef des opérations au ministère iranien des Renseignements avait ordonné un complot visant à lancer un attentat à la bombe contre un rassemblement du groupe d'opposition des Moudjahidine du peuple d'Iran (MEK) dans la banlieue de Paris en juin dernier - ce que Téhéran a fermement démenti.
"Lorsque les sanctions ont été annoncées, les Pays-Bas, ainsi que le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, le Danemark et la Belgique ont rencontré les autorités iraniennes", a déclaré le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Stef Blok.
La réunion a exprimé "de sérieuses préoccupations concernant l'implication probable de l'Iran dans ces actes hostiles sur le territoire de l'UE", a déclaré Blok dans une lettre au Parlement de La Haye, également signée par le ministre de l'Intérieur, Kajsa Ollongren.
"L’Iran devrait coopérer pleinement pour résoudre les problèmes actuels et, si nécessaire, aider aux enquêtes pénales", indique la lettre.
"Si cette coopération ne se concrétise pas, de nouvelles sanctions ne peuvent être exclues", a-t-il ajouté.