Terrorisme

Les États-Unis sanctionnent l'émissaire iranien aux Houthis du Yémen

Par Al-Mashareq et l'AFP

L'ambassadeur iranien au Yémen Hassan Eyrlou (g) se réunit avec le président du Conseil politique suprême des Houthis en novembre. [Photo via Mehr News]

L'ambassadeur iranien au Yémen Hassan Eyrlou (g) se réunit avec le président du Conseil politique suprême des Houthis en novembre. [Photo via Mehr News]

Les États-Unis ont imposé mardi 8 décembre des sanctions contre l'émissaire iranien aux Houthis (Ansarallah) du Yémen, intensifiant la pression alors que le Président Donald Trump considère la désignation de la milice comme groupe terroriste.

Le département du Trésor a désigné en vertu des lois anti-terrorisme Hassan Eyrlou, décrit par l'Iran comme son ambassadeur au Yémen, où les Houthis contrôlent de grandes parties de territoires y compris la capitale Sanaa.

« Le soutien iranien aux Houthis nourrit le conflit au Yémen et aggrave l'instabilité du pays», a annoncé le secrétaire d'état Mike Pompeo dans un communiqué.

A travers la présence d'Eyrlou au Yémen, la force Al-Qods du corps des gardiens de la révolution islamique (FQ-CGRI) « signale son intention à accroître le soutien aux Houthis et complique davantage les efforts internationaux pour atteindre une résolution négociée au conflit », a indiqué Pompeo.

Le mois dernier, le tribunal militaire à Marib a ouvert le procès d'Eyrlou, ancien officier du CGRI, pour des accusations « d'espionnage, sabotage et participation à des actes hostiles contre les yéménites et l'armée nationale du Yémen ».

Le nouvel émissaire iranien est arrivé à Sanaa à la mi-octobre, la première fois qu'un diplomate iranien est envoyé dans le pays en cinq ans. Son arrivée a coïncidé avec une vague de colère populaire parmi le peuple yéménite.

« Suite à l'arrivée d'Eyrlou, un nombre de meurtres ont eu lieu, ensuite les milices Houthis ont fermé la Chambre des représentants à Sanaa car ils n'ont pas parvenu à élire un Houthi affilié au groupe comme président du Parlement», a confié le fonctionnaire au gouvernement yéménite Abdul Waseh Mohammed à Al-Mashareq.

« Ils voulaient remplacer le président actuel, affilié au Congrès général du peuple (CGP)», a-t-il dit.

L'arrivée d'Eyrlou à Sanaa « est une preuve évidente que les Houthis communiquent de prés avec l'Iran », a souligné l'analyste politique Waddah al-Jalil à Al-Mashareq.

« L'historique d'Eyrlou révèle son travail au renseignement du CGRI, il a été ainsi désigné pour organiser les activités des milices affiliées au CGRI dans la région», a précisé al-Jalil, ajoutant qu'il était responsable du recrutement et soutien de personnalités Houthis.

Resserrer l'étau autour des affiliés du CGRI

Des responsables américains disent que l'Iran a fourni le soutien militaire aux Houthis, avec lesquels il partage des liens religieux.

Le Yémen était le théâtre d'une catastrophe humanitaire alors que la guerre opposant le gouvernement soutenu par les saoudiens contre les Houthis pendant les cinq dernières années a fait beaucoup de victimes et de dégâts parmi les civils y compris la destruction d'écoles et hôpitaux.

L'administration Trump avait désigné la Force Al-Qods comme organisation terroriste et en janvier a tué son commandant, Qassem Soleimani, lors de sa visite en Irak.

L'administration a séparément imposé mardi des sanctions contre l'Université internationale Al-Mustafa, une institution basée en Iran avec des filiales partout dans le monde.

Le département du Trésor a affirmé que l'université, ayant des liens étroits avec l'autorité religieuse chiite iranienne, était active dans le recrutement de pakistanais et afghans pour combattre en Syrie au profit du Président Bashar al-Assad.

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