Cinq « responsables de sécurité » Houthis, dont Sultan Zabin, directeur du Département d'enquête criminelle (CID) à Sanaa, ont été placés jeudi 10 décembre sur la liste noire américaine pour avoir commis de « sérieueses violations des droits de l'homme ».
Les sanctions sur des membres clés des Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran, ont été annoncées pendant la journée mondiale des droits de l'homme, avec des sanctions renouvelées contre le chef tchétchène Ramzan Kadyrov et trois haïtiens, dont un chef de gang.
Les agences de sécurité et de renseignement contrôlées par les Houthis au Yémen « ont commis de graves violations des droits de l'homme, sont impliqués dans la pratique répandue de détention arbitraire et torture » de citoyens, a indiqué le Trésor américain.
« Alors que nous célébrons la journée mondiale des droits de l'homme, les États-Unis se tiennent aux côtés des civils innocents à travers le monde qui sont victimes de violence et d'oppression», a indiqué le sous-secrétaire au Trésor Justin Muzinich dans un communiqué.
Au Yémen, affirme le Trésor, les étudiants, femmes, militants des droits de l'homme, journalistes, travailleurs humanitaires, considérés comme des opposants politiques et membres de lacommunauté Bahaï ont été ciblés, arrêtés illégalement et maltraités.
Ils ont été internés dans des prisons gérées par le CID, le bureau de sécurité nationale (NSB) et l'Organisation de la sécurité politique (PSO) et autres agences contrôlées par les Houthis.
Sous la direction de leurs chefs, le NSB et la PSO étaient activement engagées dans ces violations depuis fin 2014, alors que le CID Sanaa était engagé dans cela au moins depuis 2018, a souligné le Trésor.
Des femmes emprisonnées et torturées
En tant que directeur de CID Sanaa, Zabin et ses employés ont arrêté, détenu et torturé « sous prétexte d'une politique destinée à lutter contre la prostitution et le crime organisée », a indiqué le Trésor.
« En réalité, cette politique était utilisée pour cibler les femmes actives politiquement qui s'opposaient aux Houthis, et a entraîné plusieurs cas signalés d'arrestation illégale, détention arbitraire, disparition forcée, violence sexuel, viol [et] torture, » a-t-il dit.
Zabin était responsable de l'application de cette politique.
« Il a été directement impliqué dans des actes de viol, violence physique, arrestation arbitraire et détention de femmes dans le cadre d'une politique pour entraver ou autrement prévenir les activités politiques par les femmes » qui s'opposaient à la milice, a ajouté le Trésor.
Également concerné par les sanctions Abdoul Hakim al-Khaiwani, ministre adjoint de l'intérieur, qui était responsable de plusieurs centres de détention et forces de sécurité, y compris CID Sanaa, qui agit sous l'autorité du ministère de l'Intérieur.
Il occupe les fonctions de directeur du service de sécurité et de renseignements, une nouvelle agence de sécurité et de renseignement qui englobe le PSO et le NSB.
Sous la direction de l'ancien chef du NSB, Abdoul Rahab Jarfan, le NSB « était impliqué systématiquement dans la torture et la détention abusive des citoyens du Yémen », a précisé le Trésor.
Abus de pouvoir pour des gains personnels
Le directeur adjoint du NSB, Motlaq Amer al-Marrani, supervisait les détenus du NSB, qui auraient été soumis à la torture et autre mauvais traitement.
Al-Marrani a également joué un rôle important dans l'arrestation et le mauvais traitement des travailleurs humanitaires et autres autorités travaillant dans l'aide humanitaire.
Il a été reconnu coupable d'avoir abusé de son autorité sur l'accès de l'aide humanitaire comme un moyen pour générer des gains personnels.
Également ciblé par les sanctions Qader al-Shami, ancien directeur de la PSO, qui était responsable depuis le coup des Houthis en 2014 de la pratique régulière de la détention illégale et la torture des prisonniers, y compris les enfants, a signalé le Trésor.
Les responsables de la PSO ont été trouvés avoir été impliqués dans la détention des prisonniers dans des emplacements non divulgués, la torture des détenus et leur interdiction de communiquer avec leurs familles, les privant de leurs libertés fondamentales.
Il y avait eu au moins 30 personnes qui auraient été condamnées à mort suite à leur détention par la PSO.
Plus tôt cette semaine, le Trésor américain a sanctionné « l'ambassadeur iranien au Yémen » Hassan Eyrlou, qui est un officier du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), et l'Université internationale Al-Moustafa basée en Iran.