Lundi 21 septembre, un tribunal bulgare a condamné deux hommes à la prison à perpétuité pour un attentat à la bombe contre un bus perpétré en juillet 2012 qui avait tué cinq touristes, dont une femme enceinte, à l'aéroport de Burgas.
Le chauffeur de bus bulgare et le ressortissant franco-libanais qui transportait l'explosif avaient également péri dans l'explosion, qui visait des touristes israéliens, et plus de 35 personnes avaient été blessées.
Les autorités bulgares et israéliennes avaient imputé l'attentat au Hezbollah libanais, ce qui avait par la suite joué un rôle dans la décision de l'Union européenne d'inscrire la branche militaire du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes.
La juge Adelina Ivanova a condamné les deux hommes, qui ont fui la Bulgarie et ont été jugés par contumace, à « la réclusion à perpétuité sans libération conditionnelle », les déclarant coupables de terrorisme et d'homicide.
Les deux hommes ont été identifiés comme étant l'Australo-Libanais Meliad Farah, 31 ans au moment de l'attentat, et le Libano-Canadien Hassan El Hajj Hassan, 24 ans, et ont été accusés à la mi-2016 d'être les complices du kamikaze.
Une analyse ADN a identifié le poseur de bombe comme étant Mohamad Hassan al-Husseini, un ressortissant franco-libanais de 23 ans.
On le voit sur les vidéos de surveillance de l'aéroport errer dans le hall des arrivées de l'aéroport avec un sac à dos peu avant l'explosion qui a détruit un bus devant le terminal et qui se dirigeait vers Sunny Beach, une destination très prisée de la mer Noire.
Selon les témoignages, il essayait de mettre son sac à dos dans le compartiment à bagages du bus lorsqu'il a explosé.
Les touristes qui ont trouvé la mort étaient tous âgés d'une vingtaine d'années, à l'exception d'une femme enceinte de 42 ans.
Les procureurs n'ont pas pu déterminer si l'explosif avait été déclenché par le poseur de bombe ou s'il avait été commandé à distance par l'un des deux hommes, qui l'avaient également aidé à assembler l'engin explosif.
« Liens » avec le Hezbollah
La procureur Evgenia Shtarkelova a déclaré aux journalistes la semaine dernière qu'elle a « plaidé pour la peine la plus lourde, parce [qu'elle] considère que cet acte terroriste mérite d'être puni de la manière la plus lourde possible ».
Le procès par contumace des deux hommes avaient commencé en janvier 2018 pour attentat terroriste et homicide, mais ils n'ont jamais été retrouvés.
D'après une enquête sur l'attentat, ils sont arrivés en Bulgarie depuis la Roumanie en juin 2012, et sont repartis dans la soirée après l'attentat.
Shtarkelova a déclaré que la nature de l'engin explosif, les faux permis de conduire américains utilisés par les deux hommes, leur ascendance libanaise et certains liens familiaux « lient les deux accusés [...] et l'attentat à l'organisation terroriste Hezbollah ».
L'enquête sur l'attentat a révélé que les faux permis avaient été imprimés par le même appareil, dans une université au Liban. Elle a également révélé que les suspects avaient reçu de l'argent de personnes liées au Hezbollah.
Lors de récents commentaires sur l'affaire, le procureur général de Bulgarie, Ivan Geshev, a souligné que le Hezbollah était derrière l'attaque « en termes de logistique et de financement ».
Les deux hommes sont toujours sous le coup d'une notice rouge d'Interpol.
La décision du tribunal peut encore faire l'objet d'un renvoi en appel devant une juridiction supérieure.