Terrorisme

Les Houthis s’en prennent aux magasins de Sanaa qui vendent des vêtements pour femmes

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Une boutique de vêtements pour femmes à Sanaa. Les Houthis ont fait des descentes dans ces magasins pour confisquer et détruire des articles qui ressemblent à des vêtements « occidentaux ». [Haitham Mohammed/Al-Mashareq]

Une boutique de vêtements pour femmes à Sanaa. Les Houthis ont fait des descentes dans ces magasins pour confisquer et détruire des articles qui ressemblent à des vêtements « occidentaux ». [Haitham Mohammed/Al-Mashareq]

Pendant la période précédant l’Aïd-el-Adha, où les magasins de vêtements font généralement de bonnes affaires, les Houthis (Ansarallah) soutenus par l’Iran ont organisé une série de raids contre les magasins de Sanaa qui vendent des vêtements « occidentaux », provoquant la colère de la population locale.

Les propriétaires de magasins qui se sont entretenus avec Al-Mashareq ont rapporté que les Houthis ont tenté de justifier ces raids en affirmant que les vêtements qu’ils vendaient violaient les instructions du leader houthi Abdoul Malik al-Houthi concernant la tenue vestimentaire appropriée.

Cette campagne visant à contrôler les vêtements féminins reflète les actions de groupes comme « l’État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), ont-ils déclaré, et se déroule alors que de nombreux musulmans achètent de nouveaux vêtements pour cette fête.

Les Houthis ont ciblé les marchés de Sanaa, notamment dans la vieille ville et à al-Salam, al-Zumar, al-Tahrir et dans la rue Hayel, confisquant des vêtements et imposant des amendes aux « contrevenants ».

Les Houthis ont opéré des descentes dans les magasins de Sanaa qui vendent des vêtements pour femmes pour confisquer et détruire les articles qui ressemblent à des vêtements « occidentaux ». [Haitham Mohammed/Al-Mashareq]

Les Houthis ont opéré des descentes dans les magasins de Sanaa qui vendent des vêtements pour femmes pour confisquer et détruire les articles qui ressemblent à des vêtements « occidentaux ». [Haitham Mohammed/Al-Mashareq]

Dans certains cas, ils ont complètement fermé les magasins.

Les Houthis ont confisqué des vêtements pour femmes « qui étaient globalement disponibles depuis des années, et ont imposé des amendes sans justification légale », a indiqué Ahmed Hassan, qui possède un magasin sur le marché al-Salam de Sanaa.

Ils n’ont pas non plus fourni de preuve de paiement aux commerçants auxquels ils ont imposé une amende, a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Les revenus sont la véritable raison

Certains des éléments houthis menant ces raids ont affirmé que les vêtements qu’ils avaient confisqués contribuaient à la « débauche des femmes » et étaient donc responsables du « retard de la victoire » dans le conflit, a-t-il rapporté.

Outre ces vêtements, a-t-il ajouté, les Houthis ont également saisi d’autres produits commercialisés auprès des femmes, comme des lotions.

Les Houthis ont également ciblé les affiches utilisées pour faire de la publicité pour les vêtements féminins, a déclaré Abdoul Raqeeb Abdo, qui travaille dans un magasin de vêtements et d’accessoires pour femmes.

Ils prétendent qu’ils sont « indécents », a-t-il indiqué à Al-Mashareq, même s’ils sont utilisés depuis des années et que ce sont des vêtements que toutes les femmes achètent.

Le véritable objectif de la campagne contre les magasins pour femmes est de trouver des sources de revenus supplémentaires, a-t-il déclaré, car la saison des ventes de vêtements est en cours et connaît un succès raisonnable, compte tenu des circonstances.

Les Houthis resserrent leur contrôle sur les commerçants et imposent des amendes et des tributs sous divers prétextes, à la recherche de revenus, a déclaré Abdo.

La milice avait auparavant effectué des raids contre les magasins qui vendent des abayas pour femmes, à la recherche des ceintures utilisées avec ces vêtements, les confisquant et les brûlant et infligeant des amendes aux vendeurs.

Ils ont même agressé certaines femmes qui les portaient, prétendant que les ceintures mettaient en valeur la silhouette d’une femme, excitant ainsi les hommes et « causant des défaites militaires », selon les médias.

Comme les groupes terroristes

Pour la militante des droits de l’homme Amal al-Sanaani, ce ciblage des magasins de vêtements pour femmes par les Houthis est une tentative de « restreindre les moyens de subsistance sous des justifications et des prétextes similaires à ceux utilisés par l’EIIS ».

« Les campagnes ont ciblé les marchés et les magasins de Sanaa, et ont abouti à imposer des amendes arbitraires, à confisquer et incendier des biens », a-t-elle indiqué dans un message sur les réseaux sociaux.

« Les campagnes des Houthis contre les marchés de vêtements pour femmes à Sanaa reprend le comportement des groupes terroristes armés », a déclaré à Al-Mashareq Abdoul Rahman Berman, avocat et militant des droits de l’homme.

La véritable raison de ces campagnes est de détourner l’attention des échecs de la milice à fournir des services, à assurer la sécurité ou à verser les salaires aux employés du secteur public, a-t-il fait savoir.

« Les Houthis tentent de compenser leur manquement à leurs devoirs en attisant les sentiments religieux », a-t-il conclu, soulignant que la milice tente « de rehausser son image afin d’apparaître comme un groupe qui protège la piété ».

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2 COMMENTAIRE (S)

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Alors, laissez-moi terminer. Les semblables des Houthis - de qui nous aussi semblons souffrir - savent seulement comment attaquer les cerveaux des gens. Ils savent comment gouverner en utilisant le bâton. Mais quand il est question du corona, alors rien! J'ai une question: pourquoi ceux qui ramènent une armée dans les rues pour [quelque chose aussi insignifiante que l'habit religieux d'une femme tel que porter] un manteau, sont si indifférents au problème du coronavirus, qui est primordial pour sauver les vies des gens?

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Il y a des cas similaires dans la région. Ne regardez pas plus loin [que l'Iran]. J'étais personnellement harcelé par la Police des mœurs plusieurs fois dans les rues à cause de mon apparence. Puisque je suis un mâle, on m'a insulté encore plus. Ils m'ont menacé de [détention] et flagellation, et ils disaient [si je continue de m'habiller comme je le fais,] demain serait pire qu'aujourd'hui pour moi. Mes comptes enligne ont été piratés, mais je continue d'écrire d'une manière militaire (pertinente, directe) sur le comportement [du régime]. Si ce n'est le manteau [des femmes], ils trouveront autre chose pour harceler les gens, comme laisser la tête découverte pour les femmes ou les habits des hommes. Ils rabaissent les gens, hommes ou femmes.

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