Santé

Le monde arabe risque de perdre 1,7 million d'emplois à cause du coronavirus selon l'ONU

AFP

Un pharmacien travaille dans une pharmacie en portant une bavette à la ville de Bassoraا au sud de l'Irak le 18 mars 2020. S'efforçant à prévenir une éruption de la pandémie du COVID-19, plus de la moitié des 18 provinces en Irak ont déclaré un couvre-feu pour plusieurs jours. [Hussein Faleh/AFP]

Un pharmacien travaille dans une pharmacie en portant une bavette à la ville de Bassoraا au sud de l'Irak le 18 mars 2020. S'efforçant à prévenir une éruption de la pandémie du COVID-19, plus de la moitié des 18 provinces en Irak ont déclaré un couvre-feu pour plusieurs jours. [Hussein Faleh/AFP]

La pandémie du coronavirus menace d'éliminer plus de 1,7 million d'emplois à travers le monde arabe cette année, a mis en garde la Commission économique de l'ONU pour l'Asie occidentale mercredi 18 mars.

Il est prévu que le produit intérieur brut des nations arabes (PIB) régresse d'au moins 42 milliards de dollars en 2020, frappé par la chute des prix du pétrole et les fermetures liées au virus, a-t-elle précisé.

« Plus de 1,7 million d'emplois risquent d'être perdus en 2020, avec le taux de chômage qui augmente de 1,2 points de pourcentage» a fait savoir le rapport.

« Contrairement aux répercussions de la crise financière mondiale de 2008, l'emploi est pévu d'être affecté dans tous les secteurs».

L'Organisation Internationale du Travail a mis en garde que la pandémie du COVID-19 à l'échelle mondiale menace de laisser jusqu'à plus de 25 millions d'autres personnes sans emploi.

Pendant ce temps, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a appelé les gouvernements du Moyen-Orient mercredi à être plus communicatifs au sujet des informations de nouvelles infections au coronavirus pour lutter avec efficacité contre la pandémie mondiale.

« Nous pouvons contrôler cette maladie seulement si nous avons accès à l'information qui nous permet de comprendre sa dynamique dans la région», a expliqué Ahmed al-Mandhari, directeur de la Méditerranée de l'est de l'OMS, à une conférence de presse en-ligne du Caire.

« Nous avons une occasion de contenir cette pandémie dans notre région», a-t-il ajouté.

Les cas confirmés du COVID-19 ont atteint plus de 18.000 à travers le Moyen-Orient, avec plus de 1.000 décès enregistrés dans sept pays, principalement en Iran.

Les autorités iraniennes ont annoncé jeudi 149 nouveaux décès du virus, portant le bilan à 1.284.

Alors que le nombre de décès jeudi a dépassé celui du jour antérieur, le nombre de cas a baissé, selon les chiffres fournis par le sous-ministre de la santé Alireza Raisi.

Un nombre total de 18.407 ont contracté la maladie en Iran, avec 1.046 nouveaux cas confirmés ces dernières 24 heures.

« Dans 11 provinces » sur 31, « le nombre d'infections a diminué car les gens ont suivi nos directives », a précisé Raisi, renouvelant l'appel aux iraniens de rester chez eux.

L'Irak confronté à une catastrophe financière

Les prix du Brent ont chuté à 26 dollars le baril, le prix le plus bas depuis 2003, suite à la chute de la demande mondiale de pétrole depuis l'éruption de la pandémie et une guerre des prix entre les principaux producteurs l'Arabie saoudite et la Russie.

L'Irak, qui dépend des revenus du pétrole pour plus de 90% de ses revenus, devrait faire face à « de grandes pressions économiques », a souligné Fatih Birol, directeur de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE).

L'Irak est le deuxième plus grand producteur du brut dans le cartel pétrolier OPEP, et exporte typiquement 3,5 millions de baril par jour. Son projet de budget de 2020 était basé sur un prix projeté de 56 dollars le baril.

Avec la chute des prix, le revenu net de l'Irak baissera de 65% en 2020 par rapport à l'an dernier, causant un déficit mensuel de 4 milliards de dollars juste pour payer les salaires et garder le gouvernement en fonction.

De hauts responsables ont affirmé à l'AFP que les ministères des finances et du pétrole, la Banque centrale d'Irak (CBI) et les banques étatiques exploraient les moyens de réduire les coûts et trouver le financement.

« Il y a une certaine anxiété, mais elle n'est pas aiguë», a annoncé le gouverneur du CBI Ali Allaq à l'AFP.

« Les prix du pétrole ne resteront pas à ce niveau. Nous nous prévoyons pas qu'ils augmentent beaucoup, mais suffisamment pour sécuriser le montant requis», a-t-il dit.

Mais, les responsables, poursuit Allaq, examinent de près le projet de budget 2020, l'un des plus grand en Irak s'établissant à environ 164 billions de dinars irakiens (137 milliards de dollars).

Plus de 75% a été alloué aux salaires et autres coûts de fonctionnement, et le reste sur les investissements de capitaux.

Les salaires ont grimpé de 36 milliards de dollars en 2019 à 47 milliards en 2020, après le recrutement de 500.000 nouveaux employés pour calmer des mois de manifestations anti-gouvernement.

Le Royaume-Uni retire ses troupes de l'Irak

Jeudi, le ministère britannique de la Défense a annoncé que le Royaume-Uni retire certaines de ses troupes d'une mission mondiale d'entraînement en Irak à cause de l'éruption du coronavirus.

La décision de redéploiement a été prise car il y avait un « besoin réduit d'entraînement » des forces de sécurité irakienne et une pause dans les missions d'entraînement de la coalition et de l'OTAN.

« Le ministère de la Défense a ainsi décidé de redéployer certains de son personnel au Royaume-Uni», a-t-il signalé dans un communiqué.

La Grande-Bretagne travaille au côté des partenaires de la coalition en Irak depuis 2014 pour entraîner les forces de sécurité irakiennes mais le programme a été mis « en pause » pendant 60 jours comme une précaution à cause du COVID-19.

Le personnel militaire clé du Royaume-Uni restera en Irak soutenant le gouvernement à Bagdad, les intérêts de la coalition et du Royaume-Uni, a confié le ministère.

« Une forte présence des forces armées britanniques reste au sein de la coalition et ailleurs», a précisé le ministre de la Défense Ben Wallace, promettant que Londres resterait engagée à une « défaite totale » des restes de « l’État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS).

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