Sécurité

Les Émirats arabes unis vont accueillir une mission de surveillance navale du Golfe dirigée par l'Europe

Sultan al-Barei à Riyad

La ministre française de la Défense Florence Parly aux côtés de hauts responsables de la base militaire française d'Abou Dabi lors d'une récente visite aux Émirats arabes unis. [Photo extraite du compte Twitter de Florence Parly]

La ministre française de la Défense Florence Parly aux côtés de hauts responsables de la base militaire française d'Abou Dabi lors d'une récente visite aux Émirats arabes unis. [Photo extraite du compte Twitter de Florence Parly]

Une mission navale européenne de surveillance des eaux du Golfe, qui aura son siège aux Émirats arabes unis, viendra compléter les travaux de la coalition maritime internationale dirigée par les États-Unis dans la région, ont fait savoir des experts à Al-Mashareq.

La mission européenne travaillera en étroite coordination avec la mission dirigée par les États-Unis pour garantir la liberté de navigation dans la région et dissuader les forces fidèles à l'Iran d'attaquer des navires et des pétroliers dans les eaux du Golfe, ont-ils déclaré.

Cette nouvelle initiative, annoncée le 24 novembre, envoie un message fort au Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et à ses intermédiaires, ont-ils ajouté.

« Nous avons officialisé l'accueil sur le territoire émirati du poste de commandement de l'initiative de surveillance maritime prise avec les Européens », a déclaré à l'AFP la ministre française de la Défense Florence Parly.

Des soldats émiriens et français se rassemblent sur la base navale militaire d'Abou Dabi à l'occasion du 10e anniversaire de l'accord de défense bilatéral original signé entre les Émirats arabes unis et la France. [Photo extraite du compte Twitter de l'ambassadeur de France aux Émirats arabes unis Ludovic Pouille]

Des soldats émiriens et français se rassemblent sur la base navale militaire d'Abou Dabi à l'occasion du 10e anniversaire de l'accord de défense bilatéral original signé entre les Émirats arabes unis et la France. [Photo extraite du compte Twitter de l'ambassadeur de France aux Émirats arabes unis Ludovic Pouille]

La ministre française de la Défense Florence Parly visite la salle des opérations de la base navale française aux Émirats arabes unis, qui dirigera la mission maritime européenne de surveillance des eaux du Golfe. [Photo extraite du compte Twitter de Florence Parly]

La ministre française de la Défense Florence Parly visite la salle des opérations de la base navale française aux Émirats arabes unis, qui dirigera la mission maritime européenne de surveillance des eaux du Golfe. [Photo extraite du compte Twitter de Florence Parly]

Il sera dirigé par environ dix à quinze membres déployés sur la base navale française d'Abou Dabi qui « contribueront à rendre la navigation maritime dans le Golfe aussi sûre que possible », a-t-elle déclaré lors d'une visite sur la base.

Parly n'a pas identifié les pays qui se joindront à la mission, indiquant que certains attendaient toujours que leur parlement respectif ratifie leur participation à l'initiative.

Plus tôt en novembre, les États-Unis ont lancé une coalition maritime basée à Bahreïn pour assurer la protection de la navigation dans les eaux du Golfe et le détroit stratégique d'Ormuz.

Coopération militaire

Les menaces et les attaques successives de l'Iran dans les eaux du Golfe ont incité la communauté internationale à adopter une position ferme, a rapporté à Al-Mashareq Abdoullah al-Ameri, officier en retraite de l'armée des Émirats arabes unis.

La mission dirigée par les États-Unis a pour but de sécuriser la région grâce à une alliance internationale qui coopère avec les armées des pays du Golfe, a-t-il expliqué, notant que la coalition européenne dirigée par la France viendra compléter ces efforts.

La coopération militaire entre la France et les Émirats arabes unis « n'est pas récente, car la base navale française existe depuis des années et mène ses missions de sécurité et de reconnaissance en coopération avec les unités navales des Émirats arabes unis », a-t-il déclaré.

« Ces tâches seront étendues dans le cadre de la mission européenne pour sécuriser l'ensemble de la région en totale coopération avec le commandement d'opérations de la coalition dirigé par les États-Unis », a-t-il ajouté.

L'annonce de cette mission confirme « la détermination internationale à contrer les menaces iraniennes pesant sur tous les pays du Golfe », a affirmé al-Ameri.

« Pas de compromis » sur la sécurité régionale

La participation européenne dans l'effort de maintien de la sécurité des voies navigables du Golfe est « nécessaire et importante » d'un point de vue militaire et tactique, a déclaré à Al-Mashareq l'analyste stratégique égyptien Yahya Mohammed Ali.

La région est vaste et nécessite une présence militaire capable d'intervenir rapidement pour dissuader toute menace, principalement celle du CGRI et de leurs intermédiaires, a-t-il ajouté.

Le CGRI compte sur les voies navigables de la région pour se déplacer et se connecter avec ses intermédiaires, a fait savoir Ali, s'appuyant principalement sur des vedettes rapides militaires pour mener ses opérations.

Un déploiement intensif et une coordination totale entre la mission européenne et la coalition dirigée par les États-Unis seront nécessaires pour garder le CGRI sous contrôle, a-t-il indiqué.

La mission européenne viendra compléter les efforts de la mission dirigée par les États-Unis et « permettra une surveillance plus précise, à la fois directement et par l'intermédiaire de satellites, réduisant ainsi la probabilité d'un éventuel non-respect par le CGRI », a déclaré Ali.

Elle permettra également une intervention plus rapide grâce aux unités navales européennes, a-t-il ajouté.

« Le CGRI peut penser qu'il n'y a pas de consensus international contre ses politiques au Moyen-Orient et qu'il a réussi à diviser les rangs internationaux avec ses stratagèmes politiques », a déclaré le chercheur politique Abdoul Nabi Bakkar à Al-Mashareq.

Mais il n'a pas compris que les alliés ne feront pas de compromis sur la sécurité de la région, a-t-il poursuivi, ajoutant que « les voies de transport maritime du Golfe sont une ligne rouge qui ne peut en aucun cas être franchie ».

La navigation dans le Golfe est une question de sécurité nationale pour les pays du Golfe et une préoccupation internationale, a-t-il conclu, car toute tension dans la région a un impact négatif sur l'économie mondiale.

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