La nouvelle mission militaire européenne est destinée à assurer la sécurité de la navigation dans le détroit d’Ormuz, une voie maritime essentielle, ont expliqué des spécialistes à Al-Mashareq.
La Mission européenne de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz (EMASOH) avait été mise en place en début d’année par l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Portugal, la Grèce, la France, l’Italie et le Danemark.
Elle ambitionne de protéger la liberté de navigation, assurer la coordination entre les partenaires régionaux et contribuer à la désescalade dans ce couloir maritime stratégique.
En août, l’ambassadrice du Danemark Julie Elisabeth Pruzan-Jørgensen a été nommée plus haute représentante civile de l’EMASOH.
Mme Pruzan-Jørgensen possède une expérience de la diplomatie « qui lui permet de travailler avec les pays de la région pour soulager les effets des éventuelles tensions pouvant survenir par suite d’un conflit », a expliqué à Al-Mashareq le politologue Abdoul Nabi Bakkar.
Cette mission européenne joue un rôle important dans la désescalade des tensions dans la région, a-t-il ajouté, et sa surveillance peut fournir des preuves et des rapports neutres sur la situation sécuritaire.
Mais « la portée de sa présence militaire ne se limitera pas à exercer une surveillance si des tensions surviennent à tout moment », a-t-il poursuivi.
Le choix d’Abou Dhabi, aux EAU, comme siège de cette mission souligne l’accent mis par l’Union européenne sur la sécurité dans le golfe Arabe, a ajouté Bakkar.
Approvisionnement énergétique mondial
« Le détroit d’Ormuz est une voie maritime stratégique essentielle pour l’approvisionnement énergétique mondial, notamment en pétrole et en gaz », a expliqué Abdoullah al-Ameri, officier en retraite des forces armées émiriennes, à Al-Mashareq.
Cela signifie qu’en cas de perturbation de la navigation ou de menace pour la sécurité, l’économie mondiale serait impactée, a-t-il précisé.
« C’est dans ce cadre que les pays européens participent à cette mission de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz, aux côtés de forces appartenant à la coalition contre le terrorisme », a-t-il ajouté.
Prévenir la contrebande
Cet appel à la sécurité maritime est « une exigence internationale, comme en témoigne cette large participation européenne dans cette mission », a expliqué à Al-Mashareq Fathi al-Sayed, chercheur au Centre al-Sharq d’études stratégiques et régionales.
« La plupart des pays participant à cette mission disposent d’une présence militaire dans le détroit d’Ormuz, la mer d’Arabie et la région du Golfe », a-t-il ajouté, où ils mènent des activités de surveillance et d’intervention et dissuadent les attaques et les menaces.
Ils empêchent également les actes de piraterie et de contrebande, a-t-il conclu, soulignant que dans de nombreux cas, l’argent généré par ces activités illicites sert à financer les groupes terroristes ou des groupes affiliés au CGRI dans la région.