Les exercices militaires conjoints auxquels participent les armées du Moyen-Orient ont pour but de renforcer la coopération entre les forces alliées contre les menaces régionales, ont déclaré à Al-Mashareq des experts en questions militaires et iraniennes.
Le mois dernier, les armées jordanienne et émirienne ont participé à l'exercice « Solid Constants/1 », qui confirme la coordination totale qui existe entre les États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le royaume, ont-ils indiqué.
Cet exercice conjoint avait pour but d'améliorer la coordination entre les deux armées afin d'atteindre le plus haut degré de discipline et de précision, en particulier en ce qui concerne le transport aérien et le déplacement rapide de troupes par voie terrestre et aérienne.
Il visait à « atteindre les plus hauts niveaux de coordination par le biais d'un commandement conjoint, afin de permettre une intervention sans entrave, rapide et sans heurts dans les situations d'urgence », a fait savoir Abdoullah al-Ameri, retraité des forces émiriennes.
« Ce n'est pas la première fois que des troupes jordaniennes sont transportées aux Émirats arabes unis par voie aérienne et vice versa, en utilisant les moyens de transport aérien militaire les plus sophistiqués pour permettre une utilisation optimale du temps », a-t-il rapporté à Al-Mashareq.
Il a souligné qu'il s'agit-là d'un aspect critique, car le temps est « le facteur le plus important pour répondre aux menaces à la sécurité ou aux menaces terroristes et les repousser ».
Face à une menace commune
Les armées des États du CCG et de leurs alliés « se distinguent par leur entraînement poussé et leur discipline, qui constituent la première ligne de défense contre toute menace », a expliqué al-Ameri.
Ces menaces viennent principalement du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et de leurs milices et intermédiaires alliés ailleurs dans la région, a-t-il indiqué.
Mais les affiliés régionaux du CGRI sont « des groupes disparates de mercenaires éparpillés qui sont inefficaces dans l'exécution de mouvements collectifs rapides », a-t-il affirmé, soulignant qu'ils n'ont également pas « la discipline et la précision » des forces armées régulières.
Ils manquent également de financement, a-t-il ajouté, précisant que les armées de la région sont désormais dotées des équipements logistiques et des véhicules les plus avancés, qui leur permettent d'exceller dans le déplacement de troupes et la mise en place de positions.
Les armées du Moyen-Orient font face à une menace commune, à savoir le CGRI et ses affiliés, a déclaré Yahya Mohammed Ali, expert militaire et spécialiste des groupes terroristes.
« L'entraînement commun est désormais un élément crucial et essentiel pour la communication entre les armées, afin d'atteindre les plus hauts niveaux de préparation, en tant qu'armée unie sous un seul commandement d'opérations », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.
Les entraînements bilatéraux aident aux exercices régionaux collectifs visant à atteindre l'harmonie souhaitée entre les armées participantes, a-t-il précisé, soulignant qu'il est impossible de prévoir où et quand une menace à la sécurité pourrait survenir.
La préparation en termes de déplacements rapides et de coordination entre les armées sera une force, a-t-il déclaré, alors que l'adversaire « n'a pas la vitesse » pour déployer rapidement des forces militaires ou un soutien logistique.
« Formation et discipline poussées »
On ne peut pas comparer les armées jordanienne et émirienne avec le CGRI et ses affiliés, a déclaré Sheyar Turko, chercheur en affaires iraniennes et spécialiste des groupes armés affiliés au CGRI.
« Les Émirats arabes unis et la Jordanie accordent la plus grande importance à la discipline pendant le processus d'entraînement, qui permet naturellement une exécution précise, faisant de la discipline une caractéristique commune aux deux armées », a-t-il déclaré.
Cela contraste avec le CGRI et ses milices, dont les actions semblent arbitraires, a-t-il poursuivi, même si les médias iraniens gonflent cet entraînement et cette préparation.
« La coordination entre les affiliés [des CGRI] est pratiquement inexistante », a-t-il noté, « que ce soit en raison du manque général d'entraînement commun entre eux ou des différences sociales qui caractérisent chacun des groupes ».
C'est pourquoi, a indiqué Turko, « le CGRI est forcé de nommer des officiers iraniens pour diriger les unités armées non iraniennes, afin d'assurer un niveau minimum de communication entre les commandements ».
Le financement joue également un rôle, a-t-il fait conclu, car le soutien financier que recevaient les milices affiliées au CGRI a été supprimé ou réduit au minimum, et le CGRI et ses affiliés ne bénéficient d'aucun équipement moderne.