Mardi 26 février, les Nations unies ont annoncé que la conférence des bailleurs de fonds réunie à Genève avait récolté 2,6 milliards de dollars de promesses de dons sur les 4,2 milliards nécessaires pour résoudre la crise humanitaire dans un Yémen déchiré par la guerre.
L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis occupent le premier rang de la liste des soutiens au plan de réponse humanitaire, chaque pays s'engageant à verser 500 millions de dollars.
Cela porte la contribution saoudienne à l'aide humanitaire au Yémen à plus de 14 milliards de dollars depuis 2014.
Le Koweït a quant à lui promis 250 millions de dollars, le Royaume-Uni 262 millions et les États-Unis 24 millions.
Le montant total des promesses de dons a augmenté de 30 % par rapport aux dons annoncés l'année dernière, qui s'élevaient à 2,01 milliards.
La guerre au Yémen entre les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran et le gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite a provoqué une situation d'urgence humanitaire aux proportions catastrophiques, selon les Nations unies.
Leur secrétaire général, António Guterres avait qualifié la situation au Yémen de « calamité humanitaire accablante », où près de dix millions de personnes sont au bord de la famine, a salué mardi la générosité des États donateurs.
« Les promesses de dons enregistrés lors de cette conférence peuvent être considérées comme un succès », a-t-il fait savoir.
L'annonce des promesses de dons s'est faite le jour où les Nations unies ont annoncé que leurs équipes avaient enfin pu accéder aux entrepôts de nourriture vitaux sur les lignes de front yéménites.
Depuis septembre, les Nations unies étaient en effet dans l'incapacité d'accéder aux entrepôts de céréales des moulins de la mer Rouge dans la ville portuaire d'al-Hodeidah, qui selon les estimations contiendraient de quoi nourrir 3,7 millions de personnes pendant un mois.
Un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a déclaré mardi à l'AFP qu'une mission d'évaluation avait pu accéder à ces entrepôts près d'al-Hodeidah.
« Nous espérons pouvoir commencer à utiliser à nouveau ce site dès que possible », a indiqué Hervé Verhoosel.
La mission respecte un accord conclu le 17 février et selon lequel les parties au conflit au Yémen avaient accepté de redéployer leurs combattants en dehors des ports et loin des zones essentielles pour les opérations humanitaires.
Le soutien international pour le Yémen est « impératif »
« Nous sommes satisfaits du volume de promesses de dons, qui s'est élevé à 2,6 milliards de dollars », a déclaré Zaid al-Alaya, agent d'informations publiques du Yémen pour le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH).
Ces montants aideront à atteindre les objectifs de la réponse humanitaire au Yémen, a-t-il affirmé à Al-Mashareq.
La porte reste ouverte aux autres bailleurs de fonds qui souhaiteraient également annoncer leurs promesses, a-t-il ajouté, d'autant plus que le plan de réponse humanitaire pour 2019 appelle la communauté internationale à fournir 4,2 milliards de dollars au Yémen.
Près de dix millions de personnes au Yémen sont au bord de la famine, et 24 millions d'autres ont besoin d'aide, a fait savoir al-Alaya.
« Il est donc impératif que la communauté internationale apporte un soutien accru aux victimes de la guerre au Yémen », a-t-il poursuivi.
« Le montant des engagements pour le premier jour est encourageant », a indiqué Nabil Abdoul-Hafeez, vice-ministre des Droits de l'homme.
Le Yémen est confronté à une énorme crise humanitaire en termes de famine, d'épidémies et du nombre de personnes déplacées, a-t-il rapporté à Al-Mashareq.
« Cela vient s'ajouter à la détérioration des services de santé et d'éducation, notamment dans les provinces contrôlées par les Houthis », a-t-il déploré.
Le Plan de réponse humanitaire pour le Yémen 2019 comporte cinq objectifs stratégiques : aider des millions de Yéménites pauvres à surmonter la faim, réduire les épidémies de choléra et de maladies infectieuses, aider à la dignité des familles déplacées, réduire le risque de déplacement et de violence contre les civils et préserver la capacité des institutions du secteur public à fournir des services basiques essentiels.