Après l'exécution brutale de quatre jeunes dans la province d'al-Bayda, des responsables et des militants yéménites ont demandé qu'une guerre soit déclarée contre « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), et que le Yémen soit débarrassé de sa présence.
Dans une vidéo publiée en ligne le 9 janvier et diffusée sur les réseaux sociaux, l'EIIS a montré quatre hommes masqués exécutant quatre jeunes Yéménites les mains liées dans un lieu tenu secret de la province centrale d'al-Bayda.
Les quatre hommes armés se tenaient directement derrière les individus menottés, et les ont abattus à bout portant. Un homme masqué a pris la parole pour dire que les victimes étaient « des soldats des forces loyales au gouvernement yéménite ayant été capturés lors d'une récente attaque du groupe », jurant qu'il y aura des exécutions similaires à l'avenir.
Suite à cet incident, des demandes ont été faites pour que le gouvernement et l'armée agissent politiquement et militairement contre l'EIIS afin d'entraver sa capacité à commettre de tels crimes.
Le gouvernement a le devoir de répondre au crime et doit « déclarer la guerre au terrorisme, représenté par l'EIIS », a affirmé Adel al-Shujaa, membre du comité général du parti du Congrès général du peuple (CGP).
« Une loi doit être adoptée pour punir quiconque aide les terroristes », a-t-il déclaré à Al-Mashareq, ajoutant que « les familles des victimes doivent demander au gouvernement qu'il poursuive les auteurs du crime ».
De même, a-t-il poursuivi, « la communauté doit réaliser qu'elle sera prise pour cible par [des groupes comme l'EIIS] si elle ne coopère pas avec le gouvernement ».
Les informations et les renseignements fournis aux autorités par les membres du public aideront les agences de sécurité à appréhender les coupables, a fait savoir al-Shujaa.
Endiguer l'extrémisme et la violence
Cheikh Jabri Ibrahim, ministre adjoint des Dotations et du Conseil, a demandé à toutes les agences de l'État et aux forces de sécurité de s'acquitter de leur devoir de lutte contre l'EIIS.
« L'EIIS déforme l'islam au nom de l'islam, et l'islam en est innocent », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.
Ibrahim a appelé toutes les agences étatiques militaires et civiles, ainsi que les membres de la communauté, à chercher à « endiguer l'extrémisme, la violence et le terrorisme déchaînés par ce groupe contre les Yéménites ».
Le gouvernement yéménite ne contrôle pas l'ensemble du territoire à cause de la forte présence de groupes tribaux, extrémistes et partisans, a fait savoir le journaliste Mounir Talal à Al-Mashareq.
Il existe de nombreuses forces en présence sur le terrain, et elles s'unissent et se combattent selon leurs intérêts, a-t-il rapporté.
Parmi ces forces se trouvent le Mouvement du Sud, des groupes extrémistes comme al-Qaïda et l'EIIS, et des groupes tribaux et territoriaux, a-t-il indiqué.
À cause de la présence de ces diverses forces armées et de leurs intérêts divergents, « le retour du gouvernement légitime prendra un certain temps », a-t-il ajouté.
« Pour porter un coup décisif à l'EIIS et aux autres forces extrémistes, il faut un État fort agissant à tous les niveaux ; politique, social, militaire et renseignements », a-t-il expliqué.
Les exécutions de l'EIIS choquent
Le ministre adjoint aux Droits de l'homme Nabil Abdoul-Hafeez s'est dit choqué de voir la vidéo montrant des éléments de l'EIIS exécutant les quatre jeunes avec une brutalité aussi indescriptible.
« La façon dont les quatre jeunes ont été tués par balles dans les yeux était insupportable à regarder », a-t-il fait savoir à Al-Mashareq.
« Ce que j'ai vu fait qu'il est impératif que tout le monde, y compris le gouvernement, les citoyens et la société rejettent ce terrorisme, les tueurs à gages et les monstres qui se trouvent encore parmi nous », a-t-il déclaré.
« Il nous faut une révolution contre le terrorisme, et l'EIIS est le vrai visage du terrorisme », a ajouté Abdoul-Hafeez.
« Il revient à tous les Yéménites de s'unir et de coopérer pour mettre fin à ce terrorisme et cette criminalité, pour mettre fin à la tragédie du Yémen et pour chasser le terrorisme de notre pays », a-t-il conclu.
Je ne peux pas lire ; veuillez agrandir la police.
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Oui, il me plait.
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