Santé

Le CICR évacue des dizaines de ses membres du Yémen

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Une photo prise le 21 avril montre un autocollant « armes interdites » collé sur le pare-brise d'un véhicule endommagé appartenant au Comité international de la Croix-Rouge, à bord duquel circulait Hanna Lahoud, un employé du CICR, devant un hôpital de Taez. Un homme armé a ouvert le feu sur le véhicule, tuant ce travailleur humanitaire de plusieurs balles dans le cœur. [Ahmad al-Basha/AFP]

Une photo prise le 21 avril montre un autocollant « armes interdites » collé sur le pare-brise d'un véhicule endommagé appartenant au Comité international de la Croix-Rouge, à bord duquel circulait Hanna Lahoud, un employé du CICR, devant un hôpital de Taez. Un homme armé a ouvert le feu sur le véhicule, tuant ce travailleur humanitaire de plusieurs balles dans le cœur. [Ahmad al-Basha/AFP]

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé jeudi 7 juin qu'il évacuait 71 de ses employés au Yémen, réduisant de ce fait considérablement ses activités dans le pays.

« Après que notre délégation au Yémen a reçu de nombreuses menaces par le passé, nous ne pouvons accepter aujourd'hui un risque supplémentaire, moins de deux mois après qu'un homme armé a abattu un membre de notre équipe », a déclaré l'organisation dans un communiqué.

« La sécurité de nos collaborateurs, victimes d'intimidations de la part des belligérants, est une condition non négociable de notre présence au Yémen », a-t-elle ajouté.

Cette décision aura des conséquences sur les services chirurgicaux assurés par le CICR, ses initiatives sur l'eau potable, son aide alimentaire et ses visites aux prisonniers, a expliqué l'organisation.

Un avion du Comité international de la Croix-Rouge sur le tarmac de l'aéroport de Sanaa contrôlé par les Houthis, le 25 novembre. [Mohammed Huwais/AFP]

Un avion du Comité international de la Croix-Rouge sur le tarmac de l'aéroport de Sanaa contrôlé par les Houthis, le 25 novembre. [Mohammed Huwais/AFP]

« Le CICR travaille au Yémen depuis 1962, mais nous assistons aujourd'hui à une escalade dangereuse qui menace nos activités en cours », a poursuivi ce communiqué, soulignant qu'au cours des dernières semaines, ses activités avaient eu à souffrir de menaces directes et de tentatives d'attaques.

« Nous constatons une tentative visant à exploiter notre organisation dans le conflit, et nous tenons toutes les parties pour responsables de la sécurité de notre personnel », a-t-il expliqué.

« Le CICR demande à toutes les parties prenantes du conflit de fournir des garanties concrètes, solides et acceptables lui permettant de poursuivre son travail au Yémen », a-t-il ajouté, précisant qu'il devait « disposer de l'accord complet de tous les belligérants ».

Les personnes évacuées du Yémen représentent plus de la moitié du personnel international du CICR dans le pays, et un cinquième du total de son personnel, a précisé à l'AFP sa porte-parole, Marie Claire Feghali.

Elle a ajouté qu'à la suite de ce retrait, le CICR possède une équipe de 452 personnes dans le pays, y compris des Yéménites.

Mort d'un employé du CICR

« Le CICR avait suspendu ses principales activités il y a deux mois après la mort de l'un de ses employés », a déclaré Adnan Hazam, l'un des porte-parole du CICR au Yémen.

Il n'y avait maintenu que ses activités vitales, qui sont maintenant suspendues, et 71 membres de son personnel ont été retirés des zones où travaille l'organisation, a-t-il précisé à Al-Mashareq.

Des dizaines d'hôpitaux recevaient chaque mois des médicaments et des équipes chirurgicales du CICR, qui administrait de plus l'hôpital chirurgical d'Aden et menait d'autres activités dans la province de Taez, a déclaré Hazam.

Ces activités ont été suspendues, a-t-il indiqué.

« Depuis la mort de l'employé du CICR Hanna Lahoud à Taez le 21 avril, nous avons suspendu nos activités principales », a continué Hazam, soulignant que cette mesure résultait en grande partie de la dégradation de la situation sécuritaire, empêchant les déplacements nécessaires.

« Mais alors que les activités vitales se poursuivaient, les menaces continuaient de peser sur les déplacements de notre organisation, contraignant le CICR à annoncer la suspension de ses activités vitales », a-t-il ajouté.

« La reprise du travail et des activités du CICR dépendra des garanties de sécurité qui nous seront données par tous les acteurs internationaux et par les parties prenantes du conflit », a conclu Hazam.

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