Politique

Aoun souhaite un dialogue sur la stratégie de défense nationale

Junaid Salman à Beyrouth

L'armée libanaise a mené des batailles en 2017 pour chasser « l'État islamique en Irak et en Syrie » des régions frontalières du nord-est. [Junaid Salman/Al-Mashareq]

L'armée libanaise a mené des batailles en 2017 pour chasser « l'État islamique en Irak et en Syrie » des régions frontalières du nord-est. [Junaid Salman/Al-Mashareq]

Le président libanais Michel Aoun a récemment indiqué qu'il comptait appeler à un dialogue national pour parachever la mise en œuvre de l'Accord de Taif.

Dans un discours télévisé prononcé le 8 mai, Aoun a déclaré qu'il envisageait de lancer une stratégie de défense nationale qui garantira « la souveraineté et l'intégrité territoriale du Liban ».

Les débats sur une telle stratégie avaient été interrompus en 2014 avec la fin du mandat de l'ancien président Michel Souleiman.

Celui-ci avait tenu un dialogue avec les responsables politiques libanais, qui avait débouché en 2012 sur la Déclaration de Baabda, qui appelait le Liban à maintenir sa neutralité dans les conflits régionaux.

L'implication militaire du Hezbollah dans le conflit syrien a toutefois porté un coup d'arrêt aux dispositions de cette déclaration, le sort de toute stratégie de défense au Liban étant étroitement lié à ses armes et à son rôle à l'intérieur et à l'extérieur du Liban.

Élaboration d'une stratégie de défense

« La stratégie de défense doit être élaborée par le conseil des ministres, puis soumise au Conseil suprême de défense » présidé par Aoun, a expliqué le général de brigade Khalil Helou, spécialiste militaire et officier en retraite des forces libanaises.

« La situation régionale n'est plus ce qu'elle était, dans la mesure où des tentatives sont faites pour former une alliance contre le rôle de l'Iran dans la région », a-t-il expliqué à Al-Mashareq. « La question est 'Où sera le Liban ?' »

Contrairement aux rumeurs concernant un éventuel « retrait en douceur » du Hezbollah de Syrie à la lumière des pressions internationales et régionales montantes, « c'est à Téhéran que revient la décision concernant le retrait de Syrie du Hezbollah », a ajouté Helou.

Après le récent succès de l'armée libanaise dans sa lutte contre les extrémistes, Aoun et le Premier ministre Saad al-Hariri se sont engagés à élaborer une stratégie de défense, a expliqué le général de brigade Naji Malaeb, officier en retraite et spécialiste en stratégie de sécurité.

Aujourd'hui, « après les élections législatives et l'alignement politique derrière un nouveau gouvernement, la situation exige que la stratégie promise soit produite », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Grâce à l'aide internationale, l'armée et les agences de sécurité sont désormais bien préparées à protéger les frontières du Liban à l'est et au nord, a-t-il précisé, et elles continuent de coopérer avec la Force intérimaire des Nations unies (FINUL) dans le sud du Liban.

Discussion sur le retrait du Hezbollah

Les nouvelles réalités dans la région s'imposeront d'elles-mêmes sur la forme à envisager pour cette stratégie de défense, a expliqué l'éditorialiste politique George Shaheen.

« Certains pensent que les pressions exercées sur l'Iran et les sanctions imposées à de hautes personnalités du Hezbollah et à ses entités militaires, économiques et financières ont ouvert la porte à un débat sur la présence du Hezbollah en Syrie et la possibilité de son retrait », a-t-il poursuivi pour Al-Mashareq.

Le retour du Hezbollah est demandé par les Libanais qui militent pour l'application des principes de neutralité du Liban dans les conflits régionaux, comme le demande la politique de dissociation du gouvernement, a-t-il expliqué.

« La question du retour du Hezbollah de Syrie a fait l'objet de débats dans les hautes instances officielles après les résultats des récentes élections législatives », a conclu Shaheen.

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