Le Forum de dialogue 2017 à Manama de l'Institut international d'études stratégiques (IIES) vient de rassembler des représentants d'organismes de sécurité occidentaux et orientaux à Bahreïn pour aborder un ensemble de questions ayant trait à la sécurité.
Ce 13e sommet régional de la sécurité, qui s'est tenu du 8 au 10 décembre dans la capitale du Bahreïn, a offert une chance aux représentants du Golfe et du Moyen-Orient de rencontrer leurs homologues d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie.
Pendant trois jours, les participants du forum ont mené une série de sessions ouvertes et à huis clos pour examiner divers problèmes concernant la région.
Ceux-ci ont inclus des discussions sur les élections irakiennes de 2018 et la volonté de former un gouvernement d'unité nationale après le règne de « l'État islamique » (Daech), la nature du conflit au Yémen et les défis diplomatiques en Syrie.
La récente proclamation de la victoire contre Daech faite par l'Irak ne veut pas dire que l'extrémisme a été éliminé, ont indiqué des analystes politiques à Al-Mashareq, mais elle marque le début d'une nouvelle phase de maintien de la sécurité et de gains politiques dans la région.
Il faudra des mesures de sécurité redoublées afin de réussir, ont-ils fait remarquer.
Les discussions ont également abordé la rivalité géopolitique entre l'Arabie saoudite et l'Iran, ainsi que les dimensions économiques de la sécurité.
Les participants ont abordé le besoin d'établir un cadre de sécurité collectif afin de couper les sources de financement du terrorisme, d'éliminer les cellules terroristes et de freiner l'extrémisme violent, dont une partie est perpétrée par des groupes appuyés par l'Iran.
Mettre un frein aux ambitions de l'Iran
L'Iran « profite de la faiblesse de ses voisins » pour étendre ses intérêts et son influence dans la région, a affirmé Ibtisam al-Kutbi, participante du sommet, directrice du Centre de politique des Émirats et professeur de sciences politiques à l'Université des Émirats arabes unis.
« Mais il n'a pas de force intérieure », a déclaré al-Kutbi, s'adressant à Al-Mashareq en marge de la conférence. « [L'Iran] a d'importantes faiblesses économiques et politiques, et il a lourdement échoué à bâtir sa puissance interne. »
« La faiblesse de ses voisins a encouragé l'Iran à s'étendre et à créer des agents qui œuvrent à l'encontre de l'État dans plusieurs zones et pays de la région », a-t-elle expliqué.
Cela lui a permis de mener à bien ses ambitions impérialistes et ses objectifs expansionnistes, a-t-elle ajouté.
En réponse, a poursuivi al-Kutbi, les actions régionales et internationales doivent être unifiées contre celles du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) en Irak, en Syrie et au Yémen, « et même ses tentatives d'infiltrer le Liban ».
Structure stable de sécurité
« Il est essentiel de construire une structure stable de sécurité pour l'avenir de cette région », a affirmé à Al-Mashareq l'analyste politique libanaise Raghida Dargham.
« La recherche d'une telle structure doit commencer localement, dans le monde arabe et le Golfe, afin de comprendre le concept général et la façon de la bâtir dans la région et d'y participer mondialement », a-t-elle expliqué.
La position des États-Unis est proche de celles des pays du Conseil de coopération du Golfe, qui ont été des partenaires clefs dans la lutte contre l'Iran, a-t-elle fait remarquer.
Les relations américano-arabes doivent être envisagées dans la perspective du nouveau partenariat et avec un accent mis sur les relations stratégiques, les définissant de façon certaine en ce qui concerne l'Iran en particulier, a ajouté Dargham.
« La confrontation avec le Hezbollah et les Houthis (Ansarallah) doit se faire par un travail politique, militaire et diplomatique », a-t-elle déclaré.
Ces milices soutenues par l'Iran doivent être désarmées « pour garantir la stabilité de la région et le retour de conditions politiques, sécuritaires et sociales normales au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie », a-t-elle poursuivi.
De plus, a-t-elle précisé, les actions régionales de lutte contre le terrorisme doivent être soutenues par des efforts internationaux visant à optimiser les gains sur le terrain et minimiser les pertes humaines et matérielles.
Restaurer « l'identité arabe »
L'identité arabe a été « lourdement endommagée » par les actions de groupes extrémistes violents, a indiqué à Al-Mashareq l'écrivain politique et chercheur bahreïnien Abdoullah al-Junaid.
Daech et le Hezbollah ont déformé l'image de l'islam, a-t-il affirmé, en « le liant aux formes les plus ignobles d'extrémisme et de violence sanglante ».
« Il nous faut maintenant affronter le terrorisme en tant que culture, et pas seulement sous l'aspect sécuritaire et militaire », a-t-il expliqué.
« Les pays de la région ont une importante responsabilité dans la création de la stabilité pour eux-mêmes, sans marginaliser le rôle d'un pays ou d'un autre », a-t-il ajouté. « Tous les pays ont des rôles et des devoirs de sécurité qu'ils doivent jouer. »
« L'Iran constitue toujours un cauchemar majeur pour les rêves arabes de stabilité et de sécurité, alors qu'il continue d'interférer dans les affaires internes de ses voisins », a-t-il déploré.
Il a continué de mobiliser des combattants dans des camps du CGRI dans toute la région « pour créer le chaos dans le monde arabe », a-t-il fait savoir, « dans le but de devenir la plus grande puissance régionale, aux dépens des pays voisins ».
Le groupe terroriste dissous des Frères musulmans mené par Morsi évincé doit être puni. Ils n'ont rien à voir avec les musulmans, et ne seront jamais victorieux parce qu'ils sont lâches. Nous disons d'eux, 'O, Dieu, nous cherchons refuge auprès de Toi épargne nous leur mal, O, Dieu, amen!
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