!["L'Etat islamique en Irak et en Syrie et les combattants du front d'al-Nosra ont été vus lors d'affrontements à Arsal l'automne dernier, ce qui a provoqué de lourds tirs d'artillerie de l'armée libanaise. [Photo fournie par la direction d'orientation de l'armée libanaise]](/cnmi_am/images/2017/06/07/8128-isil_and_al-nusra-_clashes-_arsal-700_496.webp)
Depuis 2014, "l'Etat islamique en Irak et en Syrie" (EIIS) a tenté de s'implanter dans la région d'Arsal, dans la vallée nord de la Bekaa, au Liban, directement à travers la frontière de la région d'al-Qalamoun en Syrie.
Au cours des trois dernières années, le groupe a lutté contre le front d'al-Nosra (FAN) et les restes de l'armée syrienne libre (ASL) dans les montagnes d'al-Qalamoun.
Si l'EIIS a réussi à capturer la zone, il pourrait assurer une route d'approvisionnement qui relie la ville libanaise de Tripoli au désert syrien, à travers les provinces rurales de Damas et Homs.
Cependant, au moment où l'EIIS se trouve sous le feu à al-Raqa et sur la route stratégique entre la province et Deir Ezzor, le groupe recherche des moyens de créer une route d'approvisionnement qui s'étend jusqu'a la banlieue d'Arsal et les camps de réfugiés syriens à Wadi Hmeid.
A l'aube de dimanche 4 juin, un kamikaze suicide s'est fait sauté à l'extérieur d'un poste appartenant au FAN, s'appelant maintenant Front de Fatah al-Sham, dans la région de Wadi Ajram, dans la périphérie d'Arsal, a rapporté l'agence nationale de presse.
Les affrontements entre les deux groupes ont entraîné de nombreux mortds et blessés.
L'armée libanaise est intervenue et "a ciblé une force d'infanterie de l'EIIS qui essayait de s'infiltrer dans la zone d'Ajram, lui infligeant des pertes confirmées", ont déclaré des sources de sécurité.
"Les groupes terroristes sont actifs dans la région aride d'Arsal", a déclaré le général de génie Johnny Khalaf, retraité de l'armée libanaise, ajoutant que des poches de combattants constituent une menace pour les troupes de l'armée libanaise.
"Les unités de l'armée ont pris des mesures de précaution extrêmes, mis en place des postes de surveillance fixes et mobiles, et renforcé le nombre de troupes et d'équipements militaires", a-t-il indiqué à Al-Mashareq.
Les groupes extrémistes répandent des rumeurs d'une possible offensive complète sur Arsal pour casser le siège sur l'EIIS, qui est maintenant piégé entre l'armée syrienne à l'est, l'armée libanaise à l'ouest et le FAN au nord, a-t-il dit.
L'EIIS est donc "confiné à une zone géographique et sa route d'approvisionnement est exposée aux bombardements", a-t-il déclaré, ajoutant que le groupe envisage de lancer une attaque pour créer une brèche dans la zone protégée par l'armée libanaise.
Ces rapports ont déclenché une surveillance 24 heures sur 24 sur la frontière longue de 480 kilomètres, a affirmé Khalaf, avec "la surveillance aérienne et la disponibilité à intervenir à toute urgence".
"Cependant, les préoccupations des opérations-suicide contre les bases de l'armée demeurent", a-t-il déclaré.
La route accidentée vers al-Raqa
Pour atteindre Arsal depuis al-Raqa, l'EIIS pourrait utiliser la même route du nord qu'il utilisait lorsque ses dirigeants ont quitté Arsal pour le siège de la province d'al-Raqa à la fin de 2015, a déclaré à Al-Mashareq une source du commandement de l'armée.
Le groupe a utilisé cette route de manière intermittente jusqu'à la mi-2016, a fait savoir la source.
La route s'étend de Qara dans la plaine de Mouhine, mais la route accidentée et rude est difficile à utiliser pour les véhicules et les convois, a-t-il dit, notant que le groupe est plus susceptible de l'utiliser pour les combattants et certains équipements militaires.
L'EIIS contrôle actuellement al-Ajram, al-Zimrani, Khirbet Daoud, Martbaya, Wadi Mira, Wadi al-Mal, Wadi al-Sheikh Ali, la zone rurale orientale de Ras Baalbek et des zones jusqu'au bord de Al-Qaa, où il est fait face au régime syrien et aux combattants du Hezbollah de Qara.
Le chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun a visité, le 8 avril, des unités militaires dans la région d'Arsal, déclarant que "le terrorisme n'aura aucune place sur le sol libanais".
Des unités de la force de frappe de la direction des renseignements ont ensuite attaqué Arsal le 22 avril, tuant le commandant de l'EIIS à al-Qalamoun Alaa Al-Halabi, également connu sous le nom de "al-Mleiss", et arrêté 10 combattants qui ont été interrogés.
