Terrorisme

L'armée du Liban démantèle une cellule de l'EIIL après l'attaque d'un point de contrôle

Par Nohad Topalian à Beyrouth

Jean Kahwaji, commandant de l'armée libanaise, inspecte les mesures de sécurité à Bekaasafrine après l'attaque du 4 décembre contre un poste de contrôle qui a causé la mort d'un soldat et en a blessé un autre. [Photo fournie par le Directoire de l'orientation de l'armée]

Jean Kahwaji, commandant de l'armée libanaise, inspecte les mesures de sécurité à Bekaasafrine après l'attaque du 4 décembre contre un poste de contrôle qui a causé la mort d'un soldat et en a blessé un autre. [Photo fournie par le Directoire de l'orientation de l'armée]

L'armée libanaise a récemment interpellé quatre membres d'une cellule terroriste de « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL) après qu'ils aient ouvert le feu sur un point de contrôle de l'armée dans le nord du pays, tuant un soldat et en blessant un autre.

L'attaque du 4 décembre s'est déroulée sur un poste de la 10e brigade d'infanterie sur une isolée à Bekaasafrine-Denniyé, les assaillants ayant utilisé des armes militaires.

Des enquêtes sur l'attaque ont conduit à l'arrestation de tous les responsables par une équipe du Directoire des renseignements et des forces de l'armée déployées dans la zone, a fait savoir le Directoire de l'orientation de l'armée dans un communiqué du 7 décembre.

Les forces de sécurité ont également saisi les armes utilisées dans l'assaut, qu'elles ont trouvé dans une zone boisée proche, a précisé le communiqué.

Lors d'une visite auprès des unités de la 10e brigade d'infanterie déployées à Bekaasafrine à la suite de l'attaque, le commandant de l'armée, Jean Kahwaji, a inspecté les mesures de sécurité prises pour maintenir la stabilité dans la zone.

« Les détenus sont interrogés en rapport avec l'attaque », a-t-il indiqué, jurant que la guerre du Liban contre le terrorisme continuerait jusqu'à ce que ces cellules soient éradiquées où qu'elles se trouvent, en utilisant tous les moyens possibles.

Les attaquants sont liés avec la Syrie

L'attaque du point de contrôle « a été mené par un groupe qui prend ses ordres directement d'al-Raqqa » a déclaré Stéphanie Gerges, une journaliste écrivant pour LebanonDebate.com.

Des enquêtes de suivi immédiates ont révélé que l'attaque « avait été perpétrée par quatre membres d'une cellule terroriste, âgés de 19 à 25 ans », a-t-elle indiqué à Al-Mashareq.

« Elle fait partie d'un réseau de plusieurs cellules séparées qui ne se connaissent pas entre elles, et il n'existe pas de communication directe entre leurs membres », a-t-elle précisé, notant que c'est le mode opératoire utilisé par l'EIIL au Liban.

La cellule était en train de planifier d'autres attaques contre plusieurs sites militaires, a ajouté Gerges, indiquant que l'arrestation rapide des membres de la cellule avait épargné d'autres effusions de sang à l'institution militaire.

Selon ses sources, a déclaré Gerges, l'arrestation de la cellule « a aidé à identifier une liste de cibles prioritaires », le groupe « ayant reçu des ordres directement d'al-Raqqa disant de s'attaquer au poste militaire le plus proche ».

La cellule libanaise avait reçu pour ordre de mener une attaque en représailles pour les opérations successives de l'armée contre les groupes extrémistes et les pertes qu'elle avait infligées dans ses rangs, a-t-elle précisé.

Soutien à l'armée libanaise

Cet incident récent « est une attaque contre l'important rôle patriotique joué par l'armée dans le démantèlement des cellules terroristes et l'endiguement de leur expansion sur le territoire libanais et leurs attaques contre Denniyé », a déclaré Qassem Abdoul Aziz, député de Denniyé.

Les habitants « sont solidaires avec l'armée et les forces de sécurité pour le maintien de la paix nationale », a-t-il rapporté à Al-Mashareq.

« Nous condamnons cette attaque, qui dénature l'image de la région », a-t-il indiqué, ajoutant que Denniyé « reste loyale à l'Etat et à l'armée, avec laquelle nous sommes solidaires ».

Il est probable que l'attaque avait pour but de dire aux autorités libanaises que les groupes extrémistes sont toujours actifs dans la zone, a déclaré le général de brigade Hisham Jaber, officier à la retraite et directeur du Centre des études stratégiques du Moyen-Orient.

Les groupes extrémistes prétendent que la zone désertique autour de Denniyé est « un environnement d'incubation pour le terrorisme » depuis les premiers affrontements avec l'armée dans cette région en 1999, a-t-il indiqué à Al-Mashareq.

« Mais depuis cette date, une action répressive contre le terrorisme a eu lieu et les discours d'incitation religieux extrémiste ont reculé », a-t-il déclaré.

Les batailles que l'armée mène contre les extrémistes et les mesures de prévention qu'elle prend sont efficaces, a déclaré Jaber, ajoutant que l'arrestation des responsables de cette récente attaque en est la preuve.

Ceci a été rendu possible en partie par l'interrogation des individus détenus, a-t-il indiqué, qui a aidé les forces armées à identifier l'emplacement des assaillants.

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