Tolérance

Selon les érudits, les sociétés arabes doivent répondre au sectarisme

Par Mohammed Ghazal à Amman

Des intervenants discutent du rôle des institutions religieuses dans l'apologie de la diversité et de la cohésion sociale lors d'une conférence les 1 et 2 novembre dans la capitale jordanienne. [Photo fournie par UNDP Jordan]

Des intervenants discutent du rôle des institutions religieuses dans l'apologie de la diversité et de la cohésion sociale lors d'une conférence les 1 et 2 novembre dans la capitale jordanienne. [Photo fournie par UNDP Jordan]

Les sociétés arabes doivent intensifier leurs efforts pour promouvoir la tolérance et le pluralisme afin de se protéger contre les groupes extrémistes qui cherchent à planter les germes de la discorde sectaire, ont affirmé des érudits arabes et islamiques rassemblés à Amman.

Les participants à ce « Dialogue interreligieux sur la diversité, la tolérance et la cohésion sociale dans la région arabe », organisé du 1er au 2 novembre, ont cherché à promouvoir la cohésion sociale basée sur la citoyenneté partagée.

Plus de 100 participants venus de 25 pays ont assisté à cette conférence, organisée par le Programme des Nations unies pour le développement et le Centre international du roi Abdallah ben Abdelaziz pour le dialogue interreligieux et interculturel (CIAADII).

Ils ont discuté du rôle central des leaders religieux et des institutions dans l'amélioration du pluralisme, de la tolérance et de la cohésion sociale dans le cadre d'un programme d'action régional qui prend en compte les besoins des communautés arabes et cherche à ouvrir des canaux de communication entre les couches de la société.

« L'État civil existe depuis la création de l'islam, et la ville de la Médine en a été la base, car elle accueillait des personnes de plusieurs origines et religions », a déclaré Wael Arabiyat, ministre des Dotations, des Affaires islamiques et des Lieux saints.

« Le pluralisme est une norme universelle », a-t-il affirmé à l'ouverture de la conférence. « Aucun humain ne peut survivre seul, sans coopération avec les autres. »

« Une personne a besoin de bénéficier des connaissances, de la force et des capacités des autres dans sa vie », a déclaré Arabiyat, ajoutant que le pluralisme et les interactions avec les autres ajoutent de la beauté à l'univers, et que le dialogue sauve l'humanité du conflit.

Le dialogue doit être encouragé

Les pays arabes doivent « faire participer les jeunes à des discussions et des dialogues sur la religion », a déclaré Mohamed Abdel-Fadeel, coordinateur général de l'Observatoire à Al-Mashareq, en marge de la conférence.

« Les jeunes ne doivent pas être écartés des discussions sur les questions de religion, car leur implication dans ces dialogues pourrait améliorer leur compréhension de l'islam et de ses nobles valeurs, et ainsi les immuniser contre les idées extrémistes », a-t-il expliqué.

Ces idées n'ont aucun fondement religieux, a-t-il ajouté, soulignant le besoin d'activer le rôle des centres de jeunes dans les pays arabes pour favoriser le dialogue et la discussion.

Promouvoir des valeurs de tolérance et de coexistence forme la fondation d'une société forte qui peut répondre à des défis, a précisé Abdel-Fadeel.

« Le dialogue entre toutes les couches de la société est très important pour contrer tout phénomène qui appelle à la violence ou à l'extrémisme », a déclaré Mohammed Abou-Nimer, conseiller supérieur au CIAADII, à Al-Mashareq.

Avec le conflit, tout le monde perd, a-t-il déclaré, ajoutant qu'au cours des dernières années, la religion a été exploitée par de nombreux pays arabes pour faire régner l'exclusion sectaire.

« D'un autre côté, il y a eu de bonnes réponses de la part d'institutions religieuses contrant ces appels et ces tentatives , et nous voulons en voir davantage », a-t-il indiqué.

« À cette conférence, nous voulons créer des plans et des mesures pratiques qui seront mis en place pour garantir le succès de ces démarches », a-t-il ajouté.

De plus grands efforts doivent être entrepris pour favoriser la modération et le principe de tolérance et de coexistence qui sont chers à l'islam, a déclaré à Al-Mashareq Hamdi Mourad, cofondateur de la Conférence interreligieuse jordanienne.

« Les groupes extrémistes interprètent les textes religieux pour qu'ils correspondent à leurs intérêts et leurs lubies », a indiqué Mourad, soulignant que les érudits musulmans des pays arabes et islamiques devraient collaborer encore plus afin de toucher la jeunesse.

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