Le premier ministre yéménite Ahmed Obaid bin Dagher est retourné à Aden de Riyad le 22 septembre, accompagné de sept ministres de son gouvernement, déclarant que le retour du gouvernement à Aden était permanent.
Le président Abd Rabbou Mansour Hadi a annoncé la ville portuaire capitale du pays après que Sanaa ait tombé entre les mains des Houthis le 21 septembre, 2014.
Le 6 octobre 2015 « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL) a attaqué un hôtel qui servait de siège de l'ancien premier ministre Khalid Bahah, incitant le premier ministre et le cabinet à quitter pour l'Arabie Saoudite.
Le retour du gouvernement doit normaliser la situation de sécurité et économique, a dit bin Dahger, et survient après la décision de Hadi pour transférer la Banque centrale à Aden pour sauvegarder du Yémen et protéger l'économie et empêcher son effondrement.
C'est la quatrième fois que le gouvernement yéménite a essayé de retourner après avoir été forcé à évacuer la ville à trois reprises au passé à cause de la situation de sécurité et les attaques terroristes ciblant les ministères du gouvernement et les responsables locaux.
Le gouvernement retourne cette fois après qu'un remaniement ministériel ordonné par Hadi affectant neuf portefeuilles ministériels, notamment les médias et les finances, le transfert du siège de la Banque centrale de Sanaa à Aden, et le remplacement du conseil d'administration.
Lors d'une réunion à Riyad, Hadi a donné ses instructions au gouvernement à retourner à Aden pour superviser la situation dans les zones libérées, s'occuper des intérêts des citoyens yéménites, stabiliser la situation de sécurité et restaurer les services et l'infrastructure.
Le gouvernement mettra en œuvre ses tâches en coopération avec les autorités locales dans plusieurs provinces.
La lutte contre l'extrémisme et le terrorisme
« Il y a un nombre de difficultés faisant face au gouvernement qu'il s'exercera à résoudre », a déclaré le ministre de l'Information Moammar al-Aryani à Al-Mashareq.
Cela comprend la restauration des salaires aux employés gouvernementaux qui n'ont pas été payés pendant des mois, la reprise des services publiques et l'amélioration du niveau de vie, dit-il.
La restauration de la sécurité est un autre volet des préoccupations majeures du gouvernement, a-t-il ajouté.
« L'une des priorités du gouvernement est la prise totale de contrôle des zones libérées et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme », a précisé al-Aryani.
Le gouvernement fait face à deux défis majeurs, a affirmé le professeur d'économie à l'Université de Sanaa Ali al-Asali à Al-Mashareq.
Il s'agit des défis de l'économie et de la sécurité, a-t-il dit, notant que le succès de chacun est lié au succès de l'autre.
Résoudre le défi économique et empêcher l'effondrement des institutions de l'état commence avec la capacité à payer les salaires des fonctionnaires publics dans les secteurs de sécurité et militaire, a expliqué al-Asali.
« Les provinces du sud regorgent de groupes terroristes armés, et la sécurisation et le contrôle des zones libérées et la prévention d'incidents terroristes permettra ainsi au gouvernement de se concentrer sur les aspects liés aux services économiques, qui ne peuvent pas exister dans un environnement instable », poursuit-il.
Les défis de sécurité et économique
« Les défis de sécurité sont énormes, en particulier à la lumière de la prolifération de groupes terroristes et leur exécution d'une série d'attaques sur les installations et les civils à Aden », a signalé l'économiste Abdoul Jalil Hassan à Al-Mashareq.
Cela comprend le ciblage de responsables gouvernementaux dont le premier ministre Khalid Bahah, a-t-il expliqué.
A l'avenir, poursuit-il, le gouvernement doit baser son opération sur les stratégies de sécurité élaborées en collaboration avec les services de renseignements, puisque les défis de sécurité se termineront lorsque la guerre au Yémen prendra fin.
Cependant, « le gouvernement n'a pas de budget et aucun financement connu pour mettre en exécution ses plans et stratégies économiques et sécuritaires », a précisé Hassan, appelant « les pays qui soutiennent le gouvernement à l'appuyer et annoncer de grandes allocations financières qui l'aideront à réaliser son travail et les missions pour lesquelles il est retourné à Aden ».