Sécurité

L'intervention de l'Iran affaiblit la guerre contre l'EIIL en Syrie selon les observateurs

Waleed Abou al-Khair au Caire

Un combattant kurde utilise un miroir pour détecter le mouvement des forces rivales dans les combats à al-Hasakeh au nord de la Syrie. [Photo fournie de la page Facebook de Roj Ava]

Un combattant kurde utilise un miroir pour détecter le mouvement des forces rivales dans les combats à al-Hasakeh au nord de la Syrie. [Photo fournie de la page Facebook de Roj Ava]

Les récents affrontements entre une milice appuyée par l'Iran et alliée au régime syrien et les forces kurdes à al-Hasakeh au nord entravent la lutte contre « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL), ont indiqué des observateurs à Diyaruna.

A la mi-août, les affrontements se sont déclenchés dans la ville entre l'Asayish -- les forces de sécurité kurdes -- et les Forces de défense nationale (FDN) partisanes du régime, une milice dans laquelle le commandant de la Force Qouds iranienne Qasem Suleimani a joué un rôle clé dans sa création.

Les combats se sont intensifiés le 16 août lorsque les avions de combat du régime ont bombardé les positions contrôlées par les kurdes dans la ville pour la première fois.

Les frappes aériennes, bombardements et tireurs embusqués actifs dans les zones résidentielles ont causé des dizaines de morts et ont provoqué un exode massif des résidents vers Amouda et Qamishli.

Ces affrontements ont ralenti les gains territoriaux des Unités de protection du peuple kurde (YPG et YPJ) et des forces alliées contre l'EIIL au nord de la Syrie, ont annoncé des responsables et observateurs sur le terrain à Diyaruna.

L'instabilité actuelle a également ouvert la porte aux attaques de l'EIIL, ont-ils précisé, telles que l'attentat suicide qui a eu lieu lundi 5 septembre à al-Hasakeh dans lequel un homme sur une moto a tué six combattants Asayish et deux civils.

La position agressive du régime à al-Hasakeh est alimentée par l'Iran, signalent les observateurs, notant que le régime iranien a un intérêt à prolonger le conflit syrien pour assurer sa capacité à exercer son influence dans les affaires syriennes.

Entraver la guerre contre l'EIIL

Au moment où les YPG, les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les factions alliées de l'opposition se concentrent sur la lutte contre l'EIIL, le régime syrien et les FDN ont créé un nombre de problèmes à al-Hasakeh, a déclaré le responsable des YPG Farhad Khoja à Diyaruna.

L'administration d'Al-Hasakeh et les forces Asayish ont essayé de résoudre ces problèmes pour prévenir une nouvelle escalade avec le régime, qui contrôle des parties d'al-Hasakeh, a-t-il expliqué.

« Les forces kurdes ont renoncé à attaquer le régime et les forces alliées au régime puisqu'elles combattent l'EIIL sur plusieurs fronts au nord de Kobani et ne veulent pas ouvrir d'autres fronts», a-t-il poursuivi.

Mais la situation « a explosé lorsque la milice du régime a essayé d'avancer vers les zones kurdes à al-Hasakeh le 17 août, avec des tirs d'artilleries et raids aériens qui ont tué et blessé des dizaines ».

« Les forces kurdes ont pu contrôler plusieurs emplacements du régime, leur infligeant d'énormes pertes en vies humaines et en équipements» a dit Khoja, ajoutant que les YPG et les forces Asayish ont totalement encerclé les zones contrôlées par le régime.

Les forces kurdes ont été poussées vers les zones sous contrôle du régime, y compris « la place de sécurité » et les quartiers ouest à Nashwa, Gweiran et Zouhoor dans l'est, a-t-il ajouté.

Il y a une peur croissante que les combats entre les forces kurdes et le régime ne débordent à plus d'une zone, a-t-il signalé, en particulier à Qamishli, qui a également connu une escalade de la violence cette année.

Le soutien offert par le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien (CGRI) au régime syrien, « et le fait qu'ils le pousse à s'engager dans ces confrontations influencera, d'une manière ou d'une autre, la guerre lancée par les YPG et les FDS contre l'EIIL », a signalé Khoja.

« Tout combat secondaire dans lequel s'engage ces forces, soutenues par la coalition internationale, affaiblira les efforts en cours», a-t-il dit, notant que certaines des forces combattant l'EIIL doivent être déplacées vers de nouveaux fronts.

Une résolution rapide des combats à al-Hasakeh est essentielle, poursuit-il, pour que les FDS et les YPG ne soient pas prises dans une « guerre d'usure », et retournent au lieu de cela à leurs positions sur les lignes de front contre l'EIIL.

« Il n'est point dans l'intérêt de l'Iran que l'EIIL et les autres groupes soient expulsées », a dit Khoja. « Ainsi, la Syrie restera enflammée et l'intervention de l'Iran, avec tout son contrôle sur le régime et les zones sous son contrôle, demeurera telle qu'elle est ».

Moment tendu à al-Hasakeh

La situation dans la province d'al-Hasakeh a été tendue, avec des tentatives régulières par le régime et les milices alliées à provoquer les résidents kurdes, a indiqué l'activiste social et membre du Conseil National pour la paix Ammar Saleh à Diyaruna.

« Ces provocations ont été rejetées par les résidents locaux à la lumière de la composition ethnique de la région, où les arabes, kurdes et Syriaques s'entremêlent », a-t-il expliqué.

Les récents bombardements et tirs de tireurs embusqués ont été limités aux centres militaires tel réclamé par le régime, dit-il, mais ont également couvert les quartiers habités par tous les groupes ethniques de la région, pas seulement les kurdes.

« Cela confirme l'animosité du régime vers tous les syriens» poursuit-il, notant que les efforts sont en cours pour mettre fin aux combats et assurer une trêve.

Pendant ce temps, la vie s'avère difficile pour les résidents d'al-Hasake, a dit Ocalan Cheikhi, un travailleur humanitaire à la frontière turco-syrienne, ajoutant à Diyaruna que l'électricité a été coupée au milieu des combats, et la circulation vers et de la ville a été arrêtée.

« Cela a entraîné une pénurie de quelques approvisionnements alimentaires nécessaires pour la vie quotidienne et a poussé les résidents à quitter la ville », a-t-il poursuivi, estimant que des dizaines de milliers de résidents arabes et kurdes ont pris la fuite, la plupart à pied.

« Les organisations d'aide humanitaire essayent de fournir les articles de base aux déplacés, dont la plupart ont pris refuge dans des maisons privées», a-t-il souligné, ajoutant que si la situation poursuit sa détérioration, la mise en place de camps pour déplacés sera nécessaire.

Au moins 60 personnes ont été tuées dans les affrontements, poursuit-il, dont 30 civils et un nombre d'enfants. Au moins 200 civils et personnel militaire ont été blessés, et la plupart d'entre eux ont été mutilés les premiers jours d'affrontements qui ont connu des actes aléatoires de tirs d'artilleries et de tireurs embusqués.

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