Les Forces d'élite syriennes affrontent l'EIIL à Deir Ezzor

Plusieurs factions syriennes d'opposition combattent « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) dans diverses régions du nord de la Syrie.

Parmi elles se trouvent les Forces d'élite syriennes nouvellement créées, branche militaire d'al-Ghad al-Soury (Syrie demain), un mouvement mené par le leader d'opposition Ahmad al-Jarba, ancien directeur de la Coalition nationale syrienne.

Al-Shorfa a rencontré Qasim al-Khatib, un membre fondateur du mouvement et membre de son secrétariat général, pour parler de la création de cette force militaire et de ses objectifs, notamment la lutte contre l'EIIL.

Al-Shorfa : que sont les Forces d'élite syriennes, et quand ont-elles été créées ?

Qasim al-Khatib : les Forces d'élite syriennes ont été fondées l'année dernière [2015] pour servir de bras armé au mouvement d'opposition al-Ghad al-Soury. Il est normal pour tout mouvement politique d'avoir une branche militaire qui applique sa vision politique et pose les fondations du futur de la Syrie, loin des nombreux conflits politiques qui ont porté atteinte à la révolution syrienne, et également loin des idées extrémistes et terroristes.

Al-Shorfa : quels sont les principaux objectifs des Forces d'élite syriennes ?

Al-Khatib : l'établissement de la Syrie de demain par la lutte contre l'extrémisme adopté par le groupe terroriste de l'EIIL et d'autres groupes qui menacent le tissu social syrien, composé d'une multitude d'ethnicités et de croyances ; et la préservation de la dimension culturelle de la Syrie que [l'EIIL] tente de détruire et d'effacer complètement.

Al-Shorfa : combien de soldats constituent cette force, où sont-ils stationnés, et quelle est la taille de la zone sous leur contrôle ?

Al-Khatib : les Forces d'élite comptent actuellement environ 1 500 hommes, équipés de toutes sortes d'armes légères et moyennes et de véhicules nécessaires à leur transport. Elles sont menées par Muheidi al-Jaeela, aussi appelé « Abu Saleh », et sont en ce moment stationnées dans des zones des provinces rurales d'Idlib et d'al-Hasakeh, où elles contrôlent un territoire d'au moins 150 km².

Al-Shorfa : les Forces d'élite coopèrent-elles avec les tribus syriennes ?

Al-Khatib : il existe une coordination entre les Forces d'élite et les tribus, et de nombreux membres des Forces d'élite sont des membres de tribu qui ont déjà affronté l'EIIL, notamment ceux de la tribu Shaitat, qui ont lutté remarquablement contre le groupe.

Al-Shorfa : les Forces d'élite se coordonnent-elles avec d'autres forces d'opposition luttant contre l'EIIL ?

Al-Khatib : dans les régions du nord de la Syrie, il n'y a que les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les Unités kurdes de protection du peuple (YPG) qui combattent actuellement l'EIIL sur le terrain.

Nous ne sommes pas directement coordonnés militairement avec elles, mais il n'y a pas non plus d'antagonisme. En raison de la nature géographique de la zone, chacune des deux parties a ses propres zones de contrôle, dans lesquelles elle mène des opérations militaires contre l'EIIL. Les YPG ont tout de même apporté leur soutien aux Forces d'élite lors de leur création et leur présence dans les zones contrôlées par les YPG.

Al-Shorfa : quelles ont été les confrontations récentes les plus importantes avec l'EIIL ?

Al-Khatib : les unités des Forces d'élite sont en lutte directe avec les éléments du groupe et des affrontements ont lieu presque tous les jours. Le plus notable de ces accrochages s'est déroulé la dernière semaine de mai, lorsque les forces ont été capables de repousser l'EIIL dans sa tentative d'avancer dans la zone [du village] de Malihat al-Tharu, dans la région rurale de Deir Ezzor. Les éléments du groupe ont été encerclés, et 25 d'entre eux ont été tués.

Les forces ont pu récupérer six des cadavres : un Marocain, un Égyptien, un Yéménite et trois Syriens. Les forces ont également pu abattre, début juin, un drone de reconnaissance lancé par le groupe dans la zone d'Abu Khashab, dans la province rurale de Deir Ezzor, utilisé pour surveiller les forces et leurs mouvements militaires.

Al-Shorfa : communiquez-vous avec d'autres factions d'opposition pour unir vos efforts militaires ?

Al-Khatib : aucune communication réelle ou directe n'est actuellement en place avec d'autres factions d'opposition. Dans la région de Deir Ezzor, et la région rurale d'al-Hasakeh, où les forces sont présentes, il n'y a pas d'autres forces d'opposition ayant adopté une idéologie modérée compatible avec les objectifs de la révolution. Cependant, cela sera à l'avenir nécessaire pour unir nos efforts et pour atteindre les objectifs communs.