Un forum pour la paix au Yémen

Plusieurs organisations de la société civile et des militants se sont réunies récemment à Sanaa pour demander la fin de la guerre au Yémen, expliquant qu'elle avait causé des souffrances économiques et sociales considérables et exacerbé la menace émanant des groupes extrémistes.

Dans sa déclaration finale, le forum consultatif sur la paix au Yémen, organisé le 9 août à Sanaa par le bloc Hammuna al-Yaman (Le Yémen est notre préoccupation), le Forum culturel de la jeunesse al-Noman et la Fondation pour la paix pour une réponse humanitaire et le développement, a souligné la nécessité d'instaurer la paix.

Les participants ont demandé que l'ensemble des parties, des pays et des organisations internationales répondent à l'intérêt du peuple yéménite en instaurant la paix, la coexistence et la reconstruction, qui seront seulement possibles si un terme est mis à cette guerre.

Ils ont souligné le besoin de respecter les droits de l'Homme dans toutes les circonstances, de protéger les droits des enfants et de préserver le patrimoine culturel, qui a été visé par des groupes extrémistes cherchant à tirer profit de la situation actuelle.

Protéger les enfants du Yémen

Lamya al-Eryani, secrétaire générale du Conseil supérieur de la maternité et de l'enfance, a réitéré l'appel du conseil à toutes les parties pour qu'elles mettent fin à la guerre.

« J'en appelle à toutes les parties pour qu'elles épargnent à nos enfants les horreurs de leur guerre absurde et insensée et s'en remettent au dialogue et à la négociation pour [ramener] la paix au Yémen que méritent les enfants yéménites », a-t-elle déclaré à Al-Mashareq.

Elle a également demandé à tous les groupes armés de mettre un terme au recrutement d'enfants.

Selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et d'autres organisations, a-t-elle rappelé, « la guerre a contribué à l'émergence et à la prolifération de groupes terroristes tels qu'al-Qaïda et 'l'État islamique en Irak et au Levant' (EIIL) ».

« Mais le recrutement des enfants est un problème qui existe et qui a existé depuis des années chez tous les belligérants, ce n'est pas un phénomène nouveau qui serait apparu par suite de la prolifération des éléments terroristes », a-t-elle souligné.

Lors de ce forum, al-Eryani a présenté un document de travail sur l'impact de la guerre sur les droits des enfants au Yémen, qui détaille les violences subies par les enfants en raison de la guerre dans les domaines de l'éducation, des soins de santé et de la protection.

Documenter les impacts de la guerre

Mohammed Tawwaf, un chercheur et militant yéménite, a présenté un document de travail sur l'impact direct de cette guerre sur les sites historiques et les actions des éléments extrémistes, notamment la transgression et la destruction de tombeaux historiques.

Pour sa part, le directeur général de l'Union générale des chambres de commerce et d'industrie, Mohammed Qafla, a présenté un rapport sur l'étendue des dégâts et des pertes économiques subis par le secteur privé en raison de la guerre.

« Nous ferons entendre notre voix en faveur de demandes humanitaires qui assurent une vie digne et préservent le tissu social yéménite en exigeant la paix au Yémen », a déclaré Loufti al-Noaman, directeur du Forum culturel de la jeunesse al-Noman.

La paix est devenue un besoin urgent au Yémen, parce que « la stabilité et la tranquillité nous manquent, et les souffrances économiques et sociales ont atteint leurs limites extrêmes », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Les Yéménites ont « droit à une vie sûre et stable, libre de préoccupations et hors d'atteinte du terrorisme », a-t-il ajouté, soulignant que les vagues de déplacements internes dues au conflit avaient exacerbé les souffrances à tous les niveaux.

Le terrorisme résulte de l'extrémisme et de l'imposition d'une idéologie unique, a expliqué à Al-Mashareq le politologue Nayef Haidan, appelant à la coexistence pacifique entre toutes les composantes de la société yéménite.