Des érudits musulmans ayant participé récemment à un symposium organisé à Amman ont appelé à redoubler d'efforts pour lutter contre l'idéologie extrémiste, soulignant que le terrorisme est un problème international et qu'il ne doit être relié à aucune religion en particulier.
Les participants à cette rencontre du 6 août, intitulée « Vers de nouveaux outils pour combattre l'extrémisme et le terrorisme » et organisée par le Forum international pour la modération, en collaboration avec le ministère jordanien de la Culture, ont appelé à des efforts complets pour lutter contre l'idéologie extrémiste à tous les niveaux.
L'accent doit être mis directement sur la sensibilisation des jeunes, afin qu'ils ne soient plus les proies d'une idéologie déviante et des tentatives de recrutement de groupes terroristes, ont-ils affirmé.
« Ce symposium cherche à discuter de nouvelles tactiques pouvant être mises en avant pour combattre l'extrémisme et le terrorisme, qui sont devenus le fléau de cette époque », a déclaré Marwan Faouri, secrétaire général du Forum, à l'ouverture de ce symposium.
Ce rassemblement a pour but de combattre ceux qui répandent des idées extrémistes et d'empêcher le terrorisme de devenir le moyen utilisé pour atteindre des buts politiques et personnels, a-t-il ajouté.
La lutte contre le terrorisme n'est pas de la responsabilité d'un pays en particulier, mais plutôt une responsabilité globale, a-t-il souligné.
Les extrémistes manipulent la religion
« L'existence de différentes religions est une raison de se connaître les uns les autres, de coexister et de partager la vie ensemble », a déclaré à Al-Mashareq Hayel Daoud, ministre des Dotations, des Affaires islamiques et des Lieux saints.
« Malheureusement, certains groupes extrémistes comme 'l'État islamique en Irak et au Levant' (EIIL) [...] utilisent la religion pour justifier leurs desseins maléfiques », a-t-il déploré.
Tous les peuples et tous les pays souffrent du fléau terroriste, et personne n'a été épargné par les groupes terroristes, a-t-il poursuivi, soulignant la nécessité d'une coopération plus forte entre tous les pays et les érudits pour combattre les idées terroristes.
Les musulmans qui vivent en Occident ont également été victimes du terrorisme, a-t-il déclaré, se référant aux récentes attaques en France et en Belgique, entre autres. Parallèlement, a-t-il précisé, ils sont victimes de l'islamophobie et de perceptions négatives, car les terroristes déforment l'image de l'islam et de ses fidèles.
Utiliser le rôle des érudits
Toutes les religions condamnent la violence, le racisme et la non-acceptation des autres, a déclaré pour sa part Hamdi Mourad, cofondateur de la Conférence interconfessionnelle jordanienne, à Al-Mashareq.
« Aucune religion n'est coupable de terrorisme », a-t-il poursuivi. « Un travail de coordination et d'unification des efforts est nécessaire à une plus grande échelle pour combattre le terrorisme, qui est un phénomène mondial. »
Pour lui, cette coopération doit être renforcée entre intellectuels et responsables religieux dans le but de clarifier les textes religieux et de réfuter l'idéologie des groupes extrémistes.
« Les groupes terroristes justifient leurs actes en affirmant qu'ils cherchent à asseoir la justice et à supprimer l'injustice, alors qu'en réalité, ils violent les principes de l'éthique humaine et des droits de l'Homme et falsifient les faits et la religion pour leurs propres besoins », a-t-il expliqué.
Outre les efforts militaires, les efforts de lutte contre les groupes terroristes doivent s'attacher aux jeunes et à leurs parents selon une démarche intellectuelle et éducative, a expliqué Hussain al-Khuzaie, professeur de sociologie à l'Université appliquée Al-Balqa, à Al-Mashareq.
Les familles sont une composante intégrale de la lutte contre le terrorisme, a-t-il affirmé.
Les participants à ce symposium ont appelé de leurs vœux la mise en place d'un programme de formation des érudits, qui sera par la suite appliqué à d'autres institutions, en vue d'améliorer les programmes d'enseignement dans les écoles et de moderniser le discours religieux.