L'attaque meurtrière de mercredi dernier 6 juillet par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) sur une base militaire à l'aéroport yéménite d'Aden a suscité la condamnation des responsables et des citoyens.
Aux premières heures de l'Aid Al-Fitr, environ 15 à 20 attaquants portant des uniformes militaires ont envahi le camp militaire al-Solban des forces spéciales à l'aéroport. .
Ils ont détoné une voiture piégée à l'entrée du camp, puis ils ont fait explosé un second véhicule à l'intérieur, tuant au moins 10 soldats, selon une source militaire.
Plus tard dans la journée, après que les militants aient envahi le camp, les troupes yéménites ont repris le contrôle à l'aide des forces de la coalition, tuant au moins six attaquants et forçant les autres à prendre la fuite.
AQPA a revendiqué la responsabilité de l'attaque à travers les médias sociaux.
Dans des propos publiés dans les médias locaux, le président yéménite Abd Rabbou Mansour Hadi a décrit l'assaut comme « attaque terroriste perfide et lâche » perpétrée par « les forces du mal contre des civils non-armés ».
Le premier ministre Ahmed bin Dagher a également condamné l'attaque la décrivant « d'acte criminel » lors d'une visite le même jour à la chambre d'opérations communes des forces yéménites et de la coalition à Aden.
Au cours de cette réunion, il a souligné la détermination du gouvernement à « empêcher les mains de destruction à déstabiliser la sûreté et la sécurité des citoyens et à compromettre la performance du gouvernement », ont rapporté les médias locaux.
Le ministre des affaires étrangères Abdoulmalek al-Mikhlafi a dénoncé l'attaque sur les médias sociaux.
« L'attaque terroriste sur le camp al-Solban exigent toutes les formes de condamnation et un effort collectif à mettre au jour les cellules dormantes, lutter contre le terrorisme et préserver la sécurité », dit-il.
« Le succès de l'armée nationale à reprendre contrôle d'al-Solban suite à l'attaque terroriste d'Al-Qaïda et la mort en martyr de plusieurs soldats démontrent qu'Aden regagne sa sécurité », a-t-il ajouté.
Le ministre par intérim des droits de l'homme Ali Tayseer a affirmé à Al-Shorfa qu'il condamne « tout acte terroriste qui a lieu ».
Un rappel douloureux
Pour les mères qui ont perdu leurs enfants dans d'autres attaques terroristes, l'attaque de la semaine dernière était particulièrement douloureuse.
Nadia Mohammed, 56 ans, a dit à Al-Shorfa qu'elle pleure toujours la mort de son fils âgé de 21 ans, Mohammed Fadhel, qui a été tué dans une attaque terroriste le 23 mai lors d'une campagne de recrutement militaire.
« Ni l'Aid ni la vie n'a un sens pour moi », dit-elle de la mort de son fils le plus jeune, qui a été tué alors qu'il essayait de trouver un travail pour assurer un revenu pour sa mère et lui-même.
Les résidents d'Aden ont refusé cependant de céder à la violence, et plusieurs ont insisté d'emmener leurs enfants aux parcs et plages pour fêter l'Aid.
« Les plages et parcs de la ville sont bondés de visiteurs et leurs enfants malgré l'attaque terroriste », a dit le résident d'Aden Ali al-Jauneid, sous-ministre adjoint au ministère de l'Agriculture.
« C'est la manière des gens à protester contre la culture du meurtre et de la destruction et [réaffirmant] leur amour pour la vie malgré ce qu'ils endurent et la douleur qui les entoure », dit-il.
« Je suis attristée par la perte de vis innocentes à cause d'actes terroristes dont le seul but est de tuer », a dit Mohsina Salih, 33 ans, fonctionnaire, à Al-Shorfa.
« Les gens d'Aden n'ont pas cédé à ces actes terroristes, puisque les gens fêtent toujours l'Aid malgré le drame et la tristesse », dit-elle. « Tu peux voir les parcs et les plages remplis de visiteurs ».