Des réseaux yéménites soupçonnés après les attaques d'al-Maukalla

Abou Bakr al-Yamani à Sanaa

Les résidents de la ville d'al-Maukalla dans le sud assistent aux funérailles de victimes d'une série d'attentats-suicides le 27 juin revendiqués par «l'Etat Islamique en Irak et au Levant». [Photo du compte Twitter almukallanow]

Les résidents de la ville d'al-Maukalla dans le sud assistent aux funérailles de victimes d'une série d'attentats-suicides le 27 juin revendiqués par «l'Etat Islamique en Irak et au Levant». [Photo du compte Twitter almukallanow]

Les forces de sécurité yéménites ont mené à al-Mukalla, capitale provinciale de Hadramaout, une série de raids et d'arrestations dans la ville portuaire du sud suite à la série d'attentats-suicides qu'a connue la ville lundi 27 juin.

Elles ont réussi à attraper un nombre de suspects en relation avec la série d'attaques revendiquées par « l'Etat Islamique en Irak et au Levant » (EIIL) qui ont ciblé un camp militaire et des postes de contrôle pendant le Ramadan.

Les attaques avaient tué 40 soldats, une femme et un enfant qui passaient dans les lieux, et ont blessé 37 autres personnes, a fait savoir le directeur de la santé à Hadramaout Riad al-Jalili le jour des attaques, d'autres rapports parlaient d'un bilan plus élevé.

« Une campagne des forces militaires et de sécurité a conduit à l'arrestation d'un nombre de cellules et d'éléments terroristes suspects dans la ville d'al-Maukalla moins de 24 heures après les explosions terroristes dans les trois sites militaires », a déclaré le général major Faraj Salmine al-Bahsani, commandand de la deuxième région militaire d'al-Maukalla.

« La campagne a ciblé ceux personnes soupçonnées d'être en relation avec les groupes terroristes qui ont perpétré l'attaque », a-t-il dit à Al-Shorfa.

Les attaquants ont exploité l'heure de l'iftar

Dans la première attaque, a dit al-Bahsani, un homme s'est approché d'un poste de contrôle militaire et « a prétendu être un philanthrope qui distribué des repas aux jeûneurs ».

Il a remis une boîte qu'il disait contenait un repas d'iftar, « qui a explosé lorsque les soldats l'ont ouvert après l'appel à la prière du soir ».

Dans le deuxième incident, a-t-il précisé, un homme a demandé aux soldats dans un notre poste de contrôle militaire « s'il pouvait prendre le repas de l'iftar avec eux, et a détonné sa ceinture d'explosifs entre eux ».

La troisième attaque a ciblé « un camp des forces d'élite avec une voiture piégée et quatre terroristes portant des ceintures d'explosifs », a indiqué al-Bahsani.

« Les soldats ont réussi à atténuer les dégâts en explosant la voiture piégée à l'extérieur du camp et en tuant deux des attaquants avant qu'ils ne puissent détoner leurs ceintures d'explosifs », a-t-il dit, « Mais les deux autres kamikazes ont réussi à faire exploser leurs explosifs ».

Les attaques ont motivé les résidents à intensifier leur coopération en signalant tous les individus suspects aux forces de sécurité, a dit al-Bahsani.

Ils ont aussi incité de nombreux résidents et membres de tribus de la région « à pousser leurs jeunes à joindre les agences militaires et de sécurité pour les aider à se débarrasser du cauchemar de ces groupes terroristes, dans la défense de leurs terres et intérêts », a-t-il dit.

« Tous ceux qui ont participé à ces attaques, profitant d'un moment humanitaire pour mettre des engins explosifs improvisés (EEI) dans les repas de l'iftar et ont [détoné] les ceintures d'explosifs et les voitures piégées, affronteront leur destin tôt ou tard », a-t-il indiqué.

Les attaquants « se sont dépourvus de leur humanité »

« C'est un crime déplorable et un acte odieux contraire aux coutumes, à la moralité et la religion», a dit le sous-gouverneur de la province de Hadramaout Abdoul Hadi Abdoullah al-Tamimi.

« Ceux qui ont perpétré ces attaques se sont dépourvus de leur humanité et leur nature humaine et ont désavoué la race humaine », a-t-il ajouté.

Les attaquants « ont subi un lavage de cerveau pour accepter d'exécuter ces attaques contre des soldats pendant le mois du Ramadan à l'heure de l'iftar», dit-il, ajoutant qu'il est clair que le seul objectif des attaques est de tuer juste pour tuer.

« Le Yémen fait partie de ce monde qui souffre du terrorisme», dit al-Tamimi, expliquant que la situation sécuritaire fragile au Yémen facilite la tâche aux militants pour exécuter leurs plans, en dépit de tous les efforts de sécurité et militaires.

Il a appelé à l'établissement d'un dispositif de sécurité pour prévenir ce genre d'incidents et d'attaques, notant que la sécurité exige la mise en place d'un dispositif global qui englobe toutes les provinces.

Il a également appelé les personnalités influentes à Hadramaout à travailler ensemble pour créer une vision commune afin de soutenir pleinement les autorités locales.

« La charia est innocente de ces actes terroristes qui ont ciblé les soldats», a dit le membre de l'association des Oulémas du Yémen cheikh Yahya al-Najjar à Al-Shorfa.

L'Islam sanctifie le sang et interdit de prendre la vie de quiconque, dit al-Najjar, notant que le Coran dit « quiconque tuerait une personne... c'est comme s'il avait tué tous les hommes ».

Cependant, ces groupes « veulent tuer des dizaines de personnes » , ajoute al-Najjar.

Emad Salem, commerçant dans la province de Hadramaout, a également condamné les attaques du Ramadan, qui ont jeté « al-Maukalla dans une nuit triste, difficile et sombre à cause de la monstruosité de commettre le crime au moment de l'iftar ».

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