L'envoyé des Nations Unies au Yémen pour des discussions "plus rigoureuses" sur la prévention de la famine

L’envoyé des Nations Unies au Yémen a fait face à son « test le plus sévère » mercredi 21 novembre alors qu’il se rendait à Sanaa pour des pourparlers sur la prévention des combats sans merci pour le port vital d’al Hodeidah et la famine généralisée, a rapporté l’AFP.

Sous la forte pression occidentale, le gouvernement yéménite et ses partisans ont largement suspendu l'offensive menée par les Houthis (Ansarallah) contre la ville portuaire de la mer Rouge, alors que l'envoyé de l'ONU, Martin Griffiths, réalisait la plus grande campagne de paix en deux dernières années.

Selon des agences de l'ONU, près de 14 millions de yéménites risquent de mourir de faim si le port d'al-Hodeidah est fermé par des combats ou des dégâts matériels.

La ville est pratiquement l'unique porte d'entrée de Sanaa et du territoire détenu par les Houthis dans les hauts plateaux densément peuplés. Environ 80% des importations commerciales de produits alimentaires et la quasi-totalité de l'aide humanitaire sous surveillance de l'ONU passent par ses quais.

Griffiths devait tenir un après-midi de pourparlers avec les dirigeants politiques houthis pour tenter de relancer un processus de paix qui s'est effondré sous le signe de l'acrimonie en Suisse en septembre lorsque les Houthis ne se sont pas manifestés.

Les Houthis ont répété à maintes reprises qu'ils avaient besoin de garanties de sécurité renforcées de la part de la communauté internationale pour leur permettre de traverser en toute sécurité le blocus aérien et maritime imposé par la coalition arabe depuis mars 2015.

La communauté internationale exige en retour que les Houthis mettent fin à toutes les opérations offensives, en particulier aux attaques de missiles contre l'Arabie saoudite, et s'engagent à participer aux pourparlers sur la cession du port d'al-Hodeidah au contrôle de l'ONU.

"Griffiths fait face à la plus dure épreuve de son jeune mandat", a déclaré l'International Crisis Group basé à Bruxelles.

"Si ses efforts de médiation réussissent à empêcher une bataille destructrice pour al-Hodeidah, il pourrait créer un élan en vue de relancer un processus de paix qui stagne depuis deux ans", a déclaré le groupe de réflexion.

"Mais s'il échoue, la paix au Yémen semblera de plus en plus éloignée et les perspectives de sa population en guerre de plus en plus désespérée".

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