Terrorisme

Yémen : l'Hadramaout renforce sa préparation de sécurité

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Le gouverneur de l'Hadramaout, Faraj al-Bahsani, préside une réunion à Seiyun le lundi 2 mars avec le comité de sécurité de la vallée de l'Hadramaout. [Photo fournie par le bureau de presse du gouverneur de l'Hadramaout]

Le gouverneur de l'Hadramaout, Faraj al-Bahsani, préside une réunion à Seiyun le lundi 2 mars avec le comité de sécurité de la vallée de l'Hadramaout. [Photo fournie par le bureau de presse du gouverneur de l'Hadramaout]

Le gouverneur de l'Hadramaout, Faraj al-Bahsani, a renforcé la sécurité dans la vallée et le désert de l'Hadramaout en réponse à la recrudescence des activités extrémistes et à la progression des Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran dans l'al-Jawf voisin.

Des éléments de groupes tels qu'al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) et « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) « ne peuvent pas se déplacer et faire ce qu'ils veulent à Seiyun ni dans les autres villes de la vallée et du désert », a déclaré al-Bahsani.

« C'est une situation dangereuse et nous n'accepterons pas qu'elle se poursuive », a-t-il ajouté, suite à une réunion lundi 2 mars à Seiyun avec le comité de sécurité de la vallée de l'Hadramaout.

« Des rapports de renseignement et de sécurité ont indiqué que des éléments d'al-Qaïda et de l'EIIS complotent pour saper la sécurité et faire glisser le désert et la vallée de l'Hadramaout dans une spirale de violence, de conflit et de chaos », a-t-il déclaré.

Des combattants progouvernementaux yéménites prennent position alors qu'ils se rapprochent de l'emplacement présumé d'un chef d'al-Qaïda dans la vallée de Mesini dans l'Hadramaout le 21 février 2018. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Des combattants progouvernementaux yéménites prennent position alors qu'ils se rapprochent de l'emplacement présumé d'un chef d'al-Qaïda dans la vallée de Mesini dans l'Hadramaout le 21 février 2018. [Saleh al-Obeidi/AFP]

Les agences de sécurité de l'Hadramaout ont fait un bon travail de renseignement en infiltrant les groupes terroristes, a-t-il noté.

« Cela permettra aux agences militaires et de sécurité de mener des opérations préventives pour déjouer leurs complots. »

La réunion de lundi à Seiyun a été organisée en réponse aux directives du président Abdrabbo Mansour Hadi, qui souhaitait évaluer la situation sécuritaire de l'Hadramaout.

Les participants ont cherché à déterminer la cause des violences récentes et à identifier les solutions nécessaires pour y mettre fin et en éliminer les auteurs.

Assassinats à Seiyun et al-Qatn

Trois personnes ont été tuées le 27 février à Seiyun et al-Qatn.

À Seiyun, un tireur non identifié circulant à moto a tiré une rafale sur des étudiants de l'Institut de santé alors qu'ils sortaient du bâtiment, tuant deux personnes et en blessant trois autres.

Dans un autre incident, un soldat yéménite a été assassiné dans le marché central de Seiyun par un autre tireur à moto non identifié.

Dans le même temps, à al-Qatn, un employé d'un magasin d'électronique a été tué par deux hommes armés qui ont fui les lieux après avoir commis leur crime.

Les participants à la réunion de Seiyun ont convenu de mettre tous les postes de police de l'Hadramaout en alerte, d'assumer la responsabilité de tous les points de contrôle de sécurité de la province, et de recruter des femmes pour effectuer des contrôles de sécurité vitaux, ajoutant ainsi un niveau de sécurité supplémentaire.

Ils ont accepté de coopérer avec le commandant de la coalition arabe dans la vallée et le désert de l'Hadramaout, qui soutiendra les efforts de sécurité de la province, et de coopérer avec les services de renseignement.

Al-Bahsani s'est engagé à envoyer le dernier groupe de diplômés de l'académie de police de l'Hadramaout sur les points chauds de la vallée et du désert de l'Hadramaout.

Il a exhorté l'autorité locale de la vallée de l'Hadramaout à assumer sa responsabilité en matière de sécurité et à mettre en place des mesures de sécurité préliminaires dans le cadre du plan de sécurité.

Il a également souligné que toutes les agences travailleront d'arrache-pied pour apporter des changements tangibles et feront tout leur possible pour améliorer la sécurité dans la province.

Débordement depuis la région voisine d'al-Jawf

Par ailleurs, al-Bahsani a ordonné au commandement du premier district militaire de sécuriser les frontières de l'Hadramaout avec la province d'al-Jawf, après que les Houthis ont envahi cette semaine al-Hazm, sa capitale provinciale.

Selon les Nations unies, plus de 2000 familles ont été déplacées à la suite de violents combats à al-Jawf, a rapporté l'AFP.

Depuis la chute d'al-Hazm, « environ 1800 familles auraient fui les districts très peuplés d'al-Ghayl et al-Hazm », a fait savoir le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans un communiqué publié mardi.

Celui-ci a ajouté que « 2100 familles déplacées ont atteint Marib le 1er mars », notant que la perte de cette ville stratégique signifie que les Houthis menacent maintenant la province de Marib.

Al-Jawf était principalement contrôlé par les Houthis, mais al-Hazm, situé à seulement 150 km au sud de la frontière saoudienne, était aux mains du gouvernement.

La réunion de Seiyun et les nouvelles mesures de sécurité qu'elle a introduites reflètent l'urgence de la situation et l'importance des difficultés auxquels est confrontée l'Hadramaout, a déclaré l'analyste politique Emad al-Dini à Al-Mashareq.

« La chute d'al-Jawf aux mains des Houthis aura des conséquences militaires et géographiques sur la situation de sécurité dans l'Hadramaout », a-t-il affirmé.

En outre, « les cellules terroristes doivent être affrontées avec fermeté », a-t-il déclaré. « Il est donc nécessaire d'unifier les efforts sécuritaires et militaires dans la vallée et sur la côte de l'Hadramaout ».

L'Hadramaout doit recruter, former et armer 3000 habitants locaux afin qu'ils participent aux efforts de sécurité accrus de la province, comme l'avait précédemment ordonné Hadi, a déclaré Khaled Hewaidi, directeur du district de Tarim, à Al-Mashareq.

« Les agences de sécurité ont besoin de membres qui travailleront dans différents aspects de la sécurité, du renseignement et de la reconnaissance pour identifier les cellules terroristes avant qu'elles ne puissent mener leurs opérations destructrices », a-t-il conclu.

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Bonjour. Je suis al-Hashemi.

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