Les États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) sont capables de répondre à toute menace iranienne, ont affirmé des politologues à Al-Mashareq, prenant pour exemple leurs systèmes de défense sophistiqués et leur partenariat stratégique avec les États-Unis.
Pendant le 39e sommet du Golfe, qui s'est tenu le 9 décembre à Riyad, la capitale saoudienne, les dirigeants du CCG se sont engagés à améliorer la sécurité et la stabilité dans le Golfe.
Ils ont nommé l'ancien lieutenant général de l'armée saoudienne Eid Awwad al-Shulaiwi à la tête du commandement militaire partagé du CCG, et ont pris des mesures pour activer rapidement cette unité.
Ils ont également émis des instructions pour la création d'une Académie pour la sécurité et les études stratégiques du Golfe, qui aidera à formuler une politique étrangère unifiée et efficace pour le CCG.
Le renforcement des partenariats internationaux stratégiques, en particulier avec les États-Unis, fera l'objet d'un intérêt stratégique particulier dans les jours à venir, ont fait savoir les participants au sommet.
Les pays arabes sont en négociation avec les États-Unis pour un nouvel accord de sécurité visant à protéger le Moyen-Orient contre les « agressions externes », a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir lors d'une conférence de presse après le sommet, a rapporté l'AFP.
« Les pourparlers se poursuivent entre les États-Unis et les États du Golfe autour de cette question, et des idées prennent forme », a-t-il rapporté. « C'est un travail en cours, et les deux parties veulent le voir se réaliser. »
Al-Jubeir a indiqué que l'alliance inclura l'Égypte, et qu'elle s'appellera l'Alliance stratégique du Moyen-Orient (ASMO).
« Menaces directes et interférences »
Les États du CCG continuent d'être confrontés à des menaces directes et des interférences de la part de l'Iran, a déclaré Abdoulrahman al-Mulhim, politologue et auteur saoudien.
Le régime iranien « cherche de toutes ses forces à imposer son hégémonie à tous les pays de la région, et aux pays du CCG en particulier », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.
Mais les États membres du CCG possèdent de forts liens militaires entre eux et avec les États-Unis, a-t-il déclaré, ajoutant que ces liens se sont renforcés grâce aux années de partenariat rapproché et aux traités établis de longue date.
« Washington est bien conscient du danger que représente l'Iran pour la région, et de la nature de ses ambitions subversives », a précisé al-Mulhim.
« Nous espérons que la coopération entre le CCG et les États-Unis va se renforcer avec le temps, surtout en ce qui concerne les exercices militaires conjoints terrestres, aériens et maritimes », a-t-il ajouté.
Au cours des dernières décennies, les États membres du CCG ont prouvé à quel point ils se tiennent au courant des avancées militaires, ainsi que leur énergie à répondre aux défis de sécurité et aux changements géopolitiques, a indiqué al-Mulhim.
« Les États du Golfe ont une stratégie militaire très solide qui parviendra à atteindre l'objectif tant désiré d'éliminer toute menace iranienne potentielle », a-t-il fait savoir.
Cela est appuyé par « un système de défense aérienne et un système antimissile de haute technologie doté d'un excellent niveau de préparation opérationnelle formant un rempart contre toute menace iranienne », a-t-il ajouté.
Un important allié stratégique
« Les États-Unis resteront l'allié stratégique le plus important des pays du Golfe, malgré l'existence de différences de positions politiques », a affirmé à Al-Mashareq le politologue bahreïnien Abdoullah al-Junaid.
« Les futures menaces géopolitiques et leurs intérêts communs nécessitent le développement de ces liens historiques », a-t-il expliqué, notant que cela « ne signifie pas que les États du Golfe dépendent totalement de leurs alliés stratégiques ».
La décision prise lors du récent sommet du CCG d'activer un commandement conjoint en est le meilleur exemple, a-t-il poursuivi, tout comme la décision de créer l'entité de la mer Rouge.
L'entité de la mer Rouge est une initiative présentée par le roi saoudien Salmane ben Abdelaziz afin d'améliorer la sécurité, l'investissement et le développement des pays le long de la mer Rouge et du golfe d'Aden.
La force de défense aérienne d'Arabie saoudite a prouvé sa capacité à bloquer les missiles iraniens utilisés par les Houthis (Ansarallah) au Yémen pour viser d'importantes communautés civiles saoudiennes, a rapporté al-Junaid.
Les systèmes de défense comprennent la détection, le suivi, l'interception et la collecte d'informations, a-t-il fait savoir, ajoutant que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont des capacités qui leur permettent d'offrir un « parapluie défensif pour tous les États du CCG ».
Contrer la menace iranienne
« Les missiles iraniens ont été testés sur plusieurs théâtres, comme en Syrie, par le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) », a indiqué al-Junaid.
Mais « la surveillance et le suivi électronique et satellitaire ont démontré que ces missiles ne pouvaient pas atteindre leurs cibles dans la région [désertique] de Badiya en Syrie », a-t-il déclaré.
« En termes d'évaluation des risques, le système de missiles iranien n'est pour l'instant pas considéré comme une menace stratégique, et les missiles fabriqués de façon primitive par le Hezbollah ne sont guère plus qu'une nuisance », a-t-il souligné.
Ces derniers sont utilisés principalement pour leur effet psychologique, a-t-il expliqué, ajoutant que la réelle menace est la version chinoise du missile français antinavire Exocet, qui est produit en deux versions, le Qader et le Noor.
Al-Junaid a souligné l'importance de répondre à la menace que représente la marine iranienne pour la sécurité de la navigation maritime et le commerce international à travers les détroits d'Ormuz and de Bab-el-Mandeb.
Modernisation et entraînement continus
« Le système militaire du Golfe fait l'objet d'une modernisation continue de ses différentes unités et divisions », a déclaré à Al-Mashareq Khamis al-Rumaihi, membre du Conseil de la choura de Bahreïn.
Il a évoqué les succès de l'Arabie saoudite depuis 2015 face aux missiles balistiques des Houthis fabriqués en Iran et aux menaces houthies et iraniennes à la frontière avec le Yémen.
Cela démontre la sophistication des défenses du Golfe, a-t-il affirmé.
Al-Rumaihi a également souligné « la stratégie de partenariat historique avec les États-Unis, dont l'expérience accumulée aidera les pays de la région à repousser toute menace iranienne qui compromet la sécurité ».
Les exercices et les manœuvres militaires conjoints entre les États-Unis et les pays du CCG en 2019 « enverront davantage de messages à Téhéran affirmant que le Golfe persique restera un rempart impénétrable » contre toute agression ou menace à la sécurité, a-t-il conclu.
J'espère que les pays arabes appliqueront le pacte de défense commune entre les pays arabes. J'espère aussi que nous aurons une force qui protège la paix et la sécurité de notre pays.
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Quelle est la position des pays du Golfe vis-à-vis du conflit de domination entre les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Inde et au regard des alliances économiques et des pactes de défense communs entre certains pays du Golfe et les parties qui tentent de dominer le monde?
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Nous voulons joindre le partenariat américain-Golfe. C'est un projet très important.
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