Les récents efforts visant à élargir son contrôle sur de vastes territoires des provinces d'Idlib, de Hama et d'Alep déployés par Tahrir al-Sham se sont heurtés à la résistance populaire, a expliqué un militant local.
L'alliance extrémiste a chassé les combattants de factions rivales de la région, et poursuit ceux qui s'opposent à elle en utilisant des listes de noms qu'elle a compilées, a expliqué à Diyaruna Moussab Assaf, militant originaire d'Idlib.
Un très large rejet populaire de Tahrir al-Sham prévaut aux confins de la province d'Idlib et dans la province de Hama, plus à l'ouest.
Mais cela n'est pas nouveau, a-t-il poursuivi, soulignant que les habitants locaux se sont opposés à l'idéologie extrémiste qu'il propage depuis sa formation, sous le nom du Front al-Nosra affilié à al-Qaïda, jusqu'à sa fusion et sa nouvelle identité de Tahrir al-Sham.
La colère s'est généralisée après l'insistance mise par Tahrir al-Sham à expulser et exiler les combattants des groupes de l'opposition qui s'opposaient à lui, a précisé Assaf.
Ses actions brutales durant les combats, notamment la conduite d'opérations de ratissage avec des tirs à balles réelles sans discrimination, l'ont rendu impopulaire auprès de la population civile des régions qu'il tentait de contrôler, a-t-il expliqué.
Tahrir al-Sham est conscient de la colère populaire qui gronde contre lui, et tente de la contenir en organisant des consultations intensives avec des personnalités influentes des régions saisies dans l'ouest de la campagne d'Alep, a poursuivi Assaf.
Ces rencontres sont ponctuées de menaces directes relatives aux graves conséquences auxquelles il faudrait s'attendre si la population locale devait tenter d'organiser une quelconque action de protestation, a-t-il ajouté.
L'alliance extrémiste « a ordonné aux conseils locaux de poursuivre leur travail, mais leur a interdit de prendre de quelconques décisions sans en référer au préalable au représentant de Tahrir al-Sham dans la région ou la ville administrée par le conseil local en question », a-t-il expliqué.
Les conseils locaux ont également reçu pour instruction de se préparer à se placer sous l'autorité du gouvernement de salut autoproclamé du groupe, a-t-il ajouté.
Tensions après l'incendie du drapeau
Les médias sociaux regorgent d'activités anti-Tahrir al-Sham depuis la parution d'informations selon lesquelles l'alliance extrémiste aurait compilé des listes de ses opposants pour pouvoir les pourchasser plus efficacement, a poursuivi Assaf.
Tahrir al-Sham a également interdit le drapeau de la révolution syrienne, a-t-il ajouté, le remplaçant par son propre étendard, comme il l'a fait dans d'autres zones qu'il contrôlait avant les récents combats.
« Une photo d'éléments masqués de Tahrir al-Sham piétinant le drapeau de la révolution syrienne et d'autres les montrant en train de brûler ce drapeau ont suscité une vigoureuse condamnation de la part des civils et des militants », a-t-il encore indiqué.
« La situation dans la campagne d'Idlib est très tendue en raison de l'insistance mise par le groupe à entrer dans la ville de Maarat al-Numan », a poursuivi Assaf.
Des jeunes de la région, aux côtés de membres des groupes armés sur place, ont bloqué toutes les routes menant à la ville en prélude à une bataille féroce, pour le cas où le groupe déciderait d'y entrer par la force, a-t-il conclu.
Le balai de l'armée syrienne arabe les emportera comme d'autres bâtards.
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