Plus de sept ans après le début de la guerre en Syrie, qui a causé le déplacement de millions de Syriens vers des pays voisins comme le Liban, des études ont montré que beaucoup de réfugiés, adultes et enfants, souffraient de troubles post-traumatiques.
Pour pallier cette situation, plusieurs organisations libanaises internationales œuvrent pour apporter aux réfugiés syriens une aide psychologique et sociale afin d'améliorer la qualité de leur vie.
Le 19 octobre, l'IDRAAC (Institute for Development, Research, Advocacy and Applied Care) a organisé une table ronde intitulée « Fournir un bon environnement aux réfugiés : entre autonomisation et installation », en collaboration avec le centre médical de l'Université de l'hôpital St George à Ashrafieh.
Parmi les participants se trouvaient Mireille Girard, représentante au Liban du HCR des Nations unies, et le professeur Richard Mollica, directeur du Harvard Programme in Refugee Trauma (HPRT) de l'Hôpital général du Massachusetts et de l'École médicale d'Harvard.
Cette table ronde a abordé la question des réfugiés au Liban sous plusieurs angles, y compris la santé mentale, les moyens d'améliorer leur qualité de vie, et l'impact de cette amélioration sur la société libanaise.
Elle a également porté sur la volonté des réfugiés syriens à revenir dans leur patrie.
Assurer une réhabilitation psychologique
« Une nouvelle approche est nécessaire, centrée sur la réhabilitation des réfugiés afin de leur permettre de reprendre leur vie normale après avoir été brisés par la violence », a affirmé Mollica.
« Cette approche ne doit pas se limiter à l'obtention des besoins de base, mais elle doit aussi inclure une réhabilitation psychologique », a-t-il expliqué à Al-Mashareq en marge de cette table ronde.
Le HPRT a mené des études sur les réfugiés syriens en Turquie, en Jordanie et au Liban, a-t-il poursuivi, qui ont révélé chez eux de multiples formes de traumatismes, de symptômes de stress post-traumatique (SSPT), d'anxiété et de dépression.
« Ces études, menées en coopération avec le Centre for Civic Engagement and Community Service (CCECS) de l'Université américaine de Beyrouth (UAB), ont montré qu'il existe une corrélation entre les traumatismes, les SSPT, la violence, l'apparition de maladies chroniques et un taux de mortalité élevé », a précisé Mollica.
Les études ont montré que les conditions psychologiques des réfugiés empirent à leur retour chez eux, a-t-il ajouté, surtout pour ceux qui sont restés longtemps dans un pays hôte et ceux qui ont été contraints de retourner en Syrie.
« Nous travaillons depuis trois ans avec le CCECS pour fournir un bon environnement aux réfugiés syriens, notamment aux enfants et aux jeunes en âge d'aller à l'école », a-t-il déclaré.
L'école offre un environnement sûr
Cette coopération a jusqu'à présent mené à la construction d'écoles dans la vallée de la Bekaa, qui aident ceux qui ont vécu des traumatismes en Syrie, a-t-il rapporté.
« Nous avons découvert que 70 % [des élèves] avaient vécu des choses horribles », a indiqué Mollica, et qu'un important pourcentage d'enfants avait assisté à des meurtres ou à d'autres événements traumatisants.
Aujourd'hui, les enfants « disposent d'un bon environnement à l'école, et nous leur apportons la tranquillité, la sécurité et un soutien psychologique », a-t-il poursuivi.
En 2014, le CCECS a lancé en partenariat avec la Fondation Kayany le projet d'école transportable dans des régions de la Bekaa et dans le nord, où résident de nombreux réfugiés syriens, a déclaré Rabih Shibli, directeur du centre.
L'objectif de la construction d'unités modulables et transportables était de fournir une éducation non officielle aux élèves syriens réfugiés au Liban qui ont des difficultés à accéder aux écoles officielles.
Ces écoles « ont aidé à améliorer l'état psychologique troublé des enfants grâce à l'environnement positif qu'elles fournissent », a expliqué Shibli.
Plan d'intervention
Le centre et le HPRT ont mené une étude d'un an sur les élèves réfugiés, qui a révélé que « 50 élèves sur 110 » souffrent de dépression et connaissent des épisodes de hurlements, a déclaré Shibli à Al-Mashareq.
Les résultats de cette étude ont poussé le centre à développer un plan d'intervention pour fournir un environnement de soutien où les enfants peuvent se sentir en sécurité psychologiquement et socialement, a-t-il indiqué.
Ce nouveau plan d'intervention, en attente de mise en œuvre, « prendra en considération [la création] d'un bon environnement pour les élèves et le traitement des désordres psychologiques et des traumatismes par des spécialistes », a-t-il précisé.
De son côté, l'IDRAAC travaille depuis plus de trois ans à aider les réfugiés syriens dans plusieurs régions de la Bekaa, a rapporté le président de la fondation, Elie Karam, à Al-Mashareq.
« Nous évaluons l'impact de la guerre en Syrie sur ces personnes, leurs conditions de vie, et la façon dont ces facteurs affectent leur santé mentale [...] et leurs relations avec la communauté qui les accueille », a-t-il poursuivi.
L'IDRAAC cherche à identifier les facteurs négatifs qui touchent les réfugiés syriens et à les aider à les surmonter, a-t-il conclu.
Salut. J'ai trois enfants qui ont été inscrits à l'école al-Marj, mais ils ont été renvoyés une semaine plus tard. Veuillez nous aider surtout que j'étais renvoyé de [l'assistance] de l'ONU et je ne reçois aucune aide.
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