Les forces libanaises mettent en œuvre un nouveau plan de sécurité dans la région de Baalbek-Hermel, dans le nord de la vallée de la Bekaa, qui a connu ses derniers mois une instabilité et beaucoup d'activités criminelles.
Au cours de l'année écoulée, la situation de sécurité dans cette zone s'est détériorée, et l'on a régulièrement signalé des affrontements armés, des coups de feu, des vols de voiture, de la fabrication et du trafic de drogue, et des enlèvements contre rançon, ont indiqué des responsables locaux.
Ce plan est une réponse à la détérioration de la situation, ont-ils expliqué, et à une demande récurrente des habitants pour la fin du chaos.
La situation de sécurité dans le nord de la vallée de la Bekaa a atteint « des niveaux sans précédent de détérioration », a signalé le journal al-Joumhouria le 20 juin, citant des sources haut placées dans l'armée.
Une opération militaire de qualité est nécessaire, car les plans de sécurité conventionnels n'ont pas réussi à régler la situation, ont-elles déclaré.
L'armée aidera les habitants du nord de la vallée de la Bekaa « pour atteindre une sécurité totale et des conditions de vie normales permanentes », a affirmé la semaine dernière le général Joseph Aoun, commandant de l'armée.
Plan en trois points
Selon des sources militaires haut placées, ce nouveau plan de sécurité « n'aura pas de limite de temps spécifique », a fait savoir Michel Nasr, spécialiste en sécurité du journal Addiyar.
Des personnes recherchées ont été arrêtées lors de « raids soudains sur la base d'une surveillance et d'informations précises », a-t-il rapporté à Al-Mashareq.
Le plan en trois points, qui a été présenté lors de la réunion de sécurité mensuelle entre le commandant de l'armée et les leaders des services de sécurité, a pour but de rétablir la sécurité et la stabilité dans la zone, a-t-il expliqué.
Il vise à créer une coopération étroite entre les services de sécurité, à assurer discrètement le maintien et le suivi du travail de sécurité, et à mener des opérations de qualité contre les personnalités majeures recherchées pour des opérations criminelles importantes, a-t-il détaillé.
Cette décision a été prise afin « d'améliorer la sécurité de la société » et elle prend en compte les tribus locales, dont les leaders ont prouvé leur coopération avec les forces libanaises sur la question des hors-la-loi, a indiqué Nasr.
Le plan « a commencé a porté ses fruits, menant à l'arrestation de l'un des chefs les plus importants de réseaux de vols de voitures dans la région d'al-Qasr-Hermel », a-t-il poursuivi.
Les habitants veulent être en sécurité
Le nouveau plan est « une demande urgente du peuple », a déclaré à Al-Mashareq le gouverneur de Baalbek-Hermel, Bashir Khodr.
Nous espérons que ce plan de sécurité sera suivi d'un plan de développement, a confié Khodr, « car la sécurité et le développement sont intimement liés ».
Le plan a connu un succès populaire grâce aux précautions prises par l'armée pour protéger les vies civiles lors des raids, et la volonté de l'armée de coopérer avec les civils pour mettre fin au chaos, a-t-il déclaré.
Le plan « met les gens à l'aise et dissipe la crainte quotidienne que nous connaissons avec les coups de feu aléatoires, les vols de voitures, les vols de tous genres et les enlèvements », a dit à Al-Mashareq Hussein Yaghi, habitant de Baalbek.
« Nous avons hâte de voir un plan durable qui punit les criminels au tribunal », a affirmé Yaghi, fondateur d'une l'organisation appelée Safe Side visant à restaurer la réputation de Baalbek et à faciliter le retour des touristes.
Le nouveau plan de sécurité est « bon et nécessaire », a fait savoir à Al-Mashareq le général de brigade Naji Malaeb, expert en sécurité et officier à la retraite de l'armée libanaise.
« Le plan doit également être accompagné par le contrôle total de l'armée sur la frontière entre le Liban et la Syrie, afin d'empêcher la fuite des personnes recherchées vers la Syrie », a-t-il ajouté.
Des réformes politiques et administratives « qui prépareront le terrain pour la sécurité et la stabilité selon les lois de l'État » sont aussi d'une importance capitale, a affirmé Malaeb.