Le Liban va connaître dimanche 6 mai ses premières élections législatives depuis 2009, après que les législateurs ont prolongé leur mandat à trois reprises.
Près de 3,7 millions d'électeurs devraient voter dans quinze districts électoraux, selon le nouveau système de listes proportionnelles du Liban.
Parmi ces électeurs, environ 60 % des 82 900 Libanais vivant en dehors du pays et inscrits sur les listes électorales ont déjà voté.
Le nouveau système maintient l'attribution sectaire des sièges dans le parlement de 128 membres, mais il change le système de pluralité, vieux de plusieurs décennies, en faveur d'un système de listes proportionnelles.
Dans chaque district, les sièges sont distribués selon un mode de répartition proportionnelle entre les différentes sectes religieuses.
Tous les électeurs, quelle que soit leur secte, peuvent voter pour tous les sièges de leur district. Par le passé, ils pouvaient choisir individuellement quel candidat ils souhaitaient élire pour chaque siège. Avec la nouvelle loi, ils doivent choisir parmi un total de 77 listes.
La formation de ces listes a été une dimension majeure du nouveau processus. Dans certains districts, des adversaires politiques se sont réunis pour former des alliances mutuellement bénéfiques, tout en s'opposant l'un à l'autre dans d'autres districts.
Elle a également forcé des candidats non traditionnels, qui se seraient présentés comme indépendants, à rejoindre des listes, car les candidatures individuelles ne sont désormais plus autorisées.
Surveillance des élections
Le vote sera sécurisé par le commandement de l'armée libanaise, des unités militaires étant déployées dans tout le pays et en alerte de samedi soir jusqu'à l'annonce des résultats.
Les élections sont surveillées par la Mission d'observation électorale de l'Union européenne et des délégations d'observateurs d'élections d'autres pays, pour garantir leur transparence, leur neutralité et leur équité.
Les candidats entreront dans une période de silence électorale vendredi à minuit.
Nadim Abdoul Malek, juge principal de la Commission de surveillance électorale, a rappelé aux médias le besoin de respecter la période de silence électoral, de vendredi minuit à la fermeture des urnes.
« Aucun média n'a le droit de diffuser des contenus de campagne ou des appels directs au vote, sauf pour les contenus visuels ou audio qui ne peuvent pas être évités pendant la couverture directe du processus électoral », a-t-il précisé.
La campagne des diverses listes a atteint son apogée cette semaine, les leaders politiques échangeant des accusations et faisant l'éloge de leurs programmes.
Il est peu probable que le triumvirat à la tête de l'État change, le président du parlement Nabih Berri gardera probablement son poste, le Premier ministre Saad al-Hariri a également de bonnes chances de rester. Le poste du président Michel Aoun ne sera pas renouvelé le 6 mai.
« Ces trois forces seront directement ou indirectement aux commandes » à l'issue du scrutin, a précisé Sami Atallah, directeur du Centre libanais d'études politiques.
Mais le Hezbollah, soutenu par l'Iran, et ses alliés pourraient gagner des sièges au parlement, bien que le nouveau système de vote ait fait naître l'espoir qu'une liste de la société civile apporterait des changements.